AMMAN/GAZA: L’année dernière, pendant le ramadan, les territoires palestiniens occupés ont connu des scènes de violence qui ont entraîné un quatrième conflit entre Israël et Gaza. Ainsi, des efforts diplomatiques sont actuellement déployés pour éviter que ce scénario ne se reproduise.
Le roi Abdallah de Jordanie s'est rendu lundi dernier en Cisjordanie occupée pour la première fois depuis 2017. Il s'est entretenu avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, à Ramallah pendant deux heures. Le roi avait déjà rencontré le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, au cours de ce mois pour discuter des stratégies qui visent à contenir les troubles pendant le ramadan.
Ghassan Alyan, coordonnateur des activités du gouvernement israélien dans les territoires palestiniens, s'est également rendu au Caire pour entamer des pourparlers relatifs à la sécurité avec des responsables égyptiens.
Les responsables palestiniens ont maintes fois prévenu que la Cisjordanie occupée était sur le point d'«exploser». L'année dernière, pendant cette période, les tensions à la mosquée d'Al-Aqsa et les tentatives des colons israéliens pour expulser les Palestiniens de leurs maisons ont entraîné des vagues de violence et un assaut de onze jours mené par Israël sur Gaza.
Les tensions pourraient survenir non seulement durant le ramadan, qui commence le week-end prochain, mais aussi pendant la Journée de la Terre, le 30 mars, la Journée du prisonnier, le 17 avril, l'anniversaire de la «Grande marche du retour», l'anniversaire du conflit de Gaza de l'année dernière, et le jour de la Nakba, le 15 mai.
«Jérusalem a connu de fortes tensions qui ne se sont pas apaisées depuis le dernier conflit», signale Tahani Moustafa, analyste au Groupe international de crise. «Il est donc normal que la Jordanie essaie d'intervenir d'une façon ou d'une autre pour atténuer les tensions.»
Le risque sécuritaire est déjà élevé depuis que le groupe Daech a abattu deux policiers israéliens à Hadera dimanche dernier et qu’il a poignardé à mort quatre Israéliens la semaine dernière à Beer-Sheva.
Les dirigeants politiques israéliens se sont réunis pour discuter du renforcement des mesures de sécurité en Cisjordanie et dans la bande de Gaza à l'approche du ramadan. Toutefois, pour apaiser les tensions, Israël portera le nombre de travailleurs palestiniens de Gaza autorisés à entrer en Israël de 10 000 à 20 000; il assouplira certaines restrictions en matière d'importation et mettra en œuvre des plans prépandémiques qui permettront aux Palestiniens de Cisjordanie de visiter Jérusalem.
«Il est évident qu'il existe une volonté israélienne, soutenue par la pression américaine, de calmer la situation au Moyen-Orient au vu de la guerre russo-ukrainienne», a indiqué l'analyste Mostafa Ibrahim à Arab News.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com