AMMAN: Le conflit Ukraine-Russie, la possibilité d'un accord avec l'Iran à Vienne et les difficultés économiques post-pandémiques, autant de sujet qui seront au coeur de plusieurs sommet régionaux à venir.
Se réuniront prochainement l’Irak, les EAU, l’Égypte et la Jordanie, à Al-Aqaba. Les chefs des diplomaties israélienne et américaine échangeront également bientôt. Sans oublier le sommet tripartite à Charm el-Cheikh auquel participeront le président Abdel Fattah El-Sissi, le Premier ministre israélien Naftali Bennett, et le prince héritier d'Abou Dhabi Mohammed ben Zayed
Enfin, le ministre américain des Affaires étrangères Antony Blinken visitera le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord la semaine prochaine. L'administration Biden s’efforce de garder ses alliés et ses partenaires unis alors que le conflit ukrainien se poursuit.
Pour Oraib Rantawi, directeur du Centre d'études politiques Al-Qods basé à Amman, ces réunions porteraient davantage sur la coordination et la consultation que sur la conclusion d'un accord ou la signature d'une nouvelle entente.
«Je crois que tous ces pays réalisent que nous approchons d'une étape critique à cause du conflit russo-ukrainien, ainsi que de la possibilité d'un accord nucléaire à Vienne», a-t-il déclaré à Arab News.
Sans mettre en doute la fiabilité des alliés de Washington, Rantawi signale pourtant qu'ils ne seront pas disposés à s'impliquer plus que de mesure dans la guerre.
Jamil Nimri, membre du Sénat jordanien et personnalité de premier plan dans les efforts visant à créer des partis politiques au pouvoir dans le pays, a convenu que l'Iran et l'Ukraine étaient les deux éléments clés lors des consultations actuelles.
«Ce que nous observons est une situation politique qui est tout à fait différente», a-t-il expliqué à Arab News.
Les réunions devraient également évoquer les difficultés économiques postpandémiques et la crainte d'une perturbation des prix de produits alimentaires et énergétiques.
L'Égypte est confrontée à des problèmes économiques selon Nimri, qui rappelle la menace que pose le conflit ukrainien pour l'approvisionnement en blé, la Russie et l'Ukraine étant des producteurs majeurs de céréales. De la même façon, le sénateur prédit un impact sur les prix de l'énergie pour les pays consommateurs de pétrole.
Les produits alimentaires et énergétiques deviennent «une question de sécurité nationale» pour de nombreux pays arabes, qu'un étincelle suffirait à embraser, avertit Nimri.
«Il est inhabituel qu'avec tous les problèmes de l'Ukraine, le secrétaire d'État américain et le roi Abdallah II aient décidé de se rendre à Ramallah», a-t-il déclaré. Il a en outre ajouté que les inquiétudes viennent aussi des répercussions sur de nombreux pays, si les choses explosent à la mosquée d’Al-Aqsa.
«C’est rare qu’on voit le roi se rendre à Ramallah ou même un haut responsable américain visiter les zones palestiniennes occupées. Ils savent tous que l'étincelle d'Al-Aqsa pourrait avoir un effet domino sur la région qui rappelle les souvenirs du printemps arabe.
Les différentes réunions de haut niveau semblent avoir une forte influence du pays du Golfe, les leaders des Émirats arabes unis étant présents à presque toutes les réunions, reflétant les inquiétudes concernant l'accord avec Téhéran et les effets de la polarisation en provenance de l'Ukraine.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com