Présidentielle: ça se joue... maintenant

Sur cette photo prise le 24 mars 2022, une affiche représente le président français meurtri, Emmanuel Macron. (AFP)
Sur cette photo prise le 24 mars 2022, une affiche représente le président français meurtri, Emmanuel Macron. (AFP)
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Publié le Vendredi 25 mars 2022

Présidentielle: ça se joue... maintenant

  • Jamais sans doute sous la Vè République, campagne présidentielle n'aura été aussi atypique dans un contexte de crise sanitaire puis de guerre sur le continent européen, en Ukraine
  • «Marine Le Pen est celle qui est sur la dynamique la plus ascendante, en plus elle bénéficie de la dynamique descendante d’Éric Zemmour», dit une experte

PARIS: L'un fait à peine campagne, l'autre a contracté le Covid et doit la faire "à distance": la journée de jeudi confirme, si besoin était, le caractère atypique de la campagne présidentielle, à un peu plus de deux semaines du scrutin.


Le président-candidat Emmanuel Macron a participé jeudi à Bruxelles à trois sommets successifs de l'Otan, du G7 et de l'UE consacrés à la guerre en Ukraine. Il y a notamment proposé une "initiative pour la sécurité alimentaire" avec un "plan d'urgence de libération des stocks en cas de crise pour éviter toute pénurie et modérer les hausses de prix".


Cette intense séquence diplomatique l'éloigne de la campagne, à tel point que certains dans son camp s'interrogent sur les conséquences de son absence sur le terrain.


Balayant les accusations disant qu'il veut enjamber le rendez-vous de la présidentielle, la majorité n'a de cesse de répéter qu'il sera président jusqu'au dernier quart d'heure et explique sa présence réduite dans la campagne par un contexte international hors norme.


Pas de déplacements, pas de bains de foule, pas de débat télévisé, des interventions médiatiques passant largement sous les radars : cela ressemble à du service minimum pour le président-candidat, largement en tête dans les sondages, à quelque 30% des intentions de vote au premier tour, même si une légère érosion, logique selon ses soutiens, est constatée après sa conférence de presse de présentation de son programme mi-mars.

Présidentielle: tout pourrait se jouer dans les deux dernières semaines, selon une experte en sondages

"Une campagne à bas bruit" qui semble "n'avoir jamais démarré", "un sentiment de malaise des électeurs": à 15 jours du 1er tour de l'élection présidentielle, Adélaïde Zulfikarpasic, directrice de BVA Opinion, estime que "peut-être tout va se jouer dans les deux prochaines semaines".

QUESTION: Vous dites dans votre dernière étude que les deux dernières semaines de campagne "pourraient compter double". Est-ce inédit ?


REPONSE: "A deux semaines des élections, quatre électeurs sur 10 sûrs d'aller voter -on ne parle pas des abstentionnistes potentiels- sont encore dans l'hésitation.


Soit un +indice de volatilité+ de 39%. A la même échéance en 2017, il était de 38%. Cette hésitation en fin de parcours n'est donc pas propre à 2022, en revanche c'est quelque chose qui monte en puissance. 


Une des raisons, c'est que ce qu'on appelait dans la sociologie politique classique les +déterminants du vote+ ont changé. On a des choix de moins en moins déterminés par des appartenances collectives et plus par des vécus individuels, et puis vous avez aussi un facteur émotionnel de plus en plus fort et une influence des réseaux sociaux, d'une actualité qui bombarde les gens, qui font que de plus en plus les électeurs sont dans une décision tardive.


Là ce qui est plus frappant, c'est que cet indice de volatilité est corrélé pour cette élection à un indicateur de participation et un indicateur d’intérêt pour l’élection plutôt plus faibles que d'habitude. Et surtout fluctuants. Je crois que ça témoigne d'un sentiment de malaise des électeurs par rapport à cette campagne qui est très atypique. C'est comme si elle n'avait jamais démarré."

Q: Diriez-vous qu'il n'y a pas eu de campagne jusqu'ici ?


R: "Ce serait un petit peu radical dans la mesure où on a quand même des candidats qui essaient d'exister, qui font des propositions, qui ont des programmes, des militants qui tractent sur les marchés...

Mais c'est vrai que ça me semble beaucoup plus à bas bruit que pour une campagne normale. Campagne à bas bruit, campagne en sourdine, toute petite campagne.

Guerre en Ukraine, absence de débat, sentiment aussi -et les sondages jouent un rôle- que les choses sont jouées, qu'il n'y a pas beaucoup de suspense, tout ça mis bout à bout n'est pas de nature à mobiliser les foules.

Je dis que peut-être tout va se jouer dans les deux prochaines semaines, qu'elle vont compter double, parce que j'ose espérer qu'il va y avoir une accélération, que les hésitants vont se mettre à lire les programmes, les comparer.

Q: Les grands rapports de force dessinés par les sondages pourraient-ils bouger ?

R: "Honnêtement pour qu'Emmanuel Macron ne soit pas qualifié au second tour, il faudrait non pas un, mais deux, trois, une accumulation d’événements de campagne majeurs.

Marine Le Pen est celle qui est sur la dynamique la plus ascendante, en plus elle bénéficie de la dynamique descendante d’Éric Zemmour.

La seule vraie question à mon sens aujourd'hui, c'est de savoir si, oui ou non, Jean-Luc Mélenchon peut créer la surprise. Sur le papier il pourrait. 

Mais Marine Le Pen a aussi encore du potentiel. Il faudrait pour que Jean-Luc Mélenchon arrive au second tour que non seulement lui-même arrive à engranger tous les hésitants de gauche, sur la base du vote utile en particulier, mais qu'en même temps la candidate du Rassemblement national voit elle sa dynamique stoppée. Je ne pense pas que ce soit le plus probable."

Castex en VRP 
Un seul grand meeting est prévu, le 2 avril à La Défense (Hauts-de-Seine). Les autres réunions publiques se font sans lui, comme mercredi soir à Nice où se sont rassemblés des poids lourds de la macronie, tandis que les ministres sillonnent le terrain.
Jeudi matin, le Premier ministre Jean Castex a arpenté les rues de Saint-Saint-Denis pendant trois heures, tracts à la main, pour défendre son candidat.
Cette ligne est-elle tenable jusqu'au premier tour du 10 avril ?
Interrogé par la presse, Jean Castex a joué l'humilité, réaffirmant qu'"une élection n'est jamais gagnée" et que "dans le monde troublé qui est le nôtre l'excès de confiance en rien ne se justifie".
"Le premier message à faire passer, c'est voter d'abord", a-t-il ajouté, alors que le manque de rythme de la campagne fait craindre une abstention record.
"La vérité, c'est qu'Emmanuel Macron est totalement absorbé par la crise internationale. C'est très compliqué d'exister, de faire campagne", estime un proche du chef de l'Etat.

Projectiles et huées: séquence agitée pour Zemmour auprès de toxicomanes et migrants

Le candidat d'extrême droite Eric Zemmour a été visé par une bouteille d'eau, des projectiles et une série d'insultes vendredi lors d'une visite médiatique agitée Porte de la Villette à Paris au milieu de toxicomanes et de migrants.

En direct plus d'une heure sur CNews, avec un bandeau sur l'écran "Eric Zemmour au milieu des toxicomanes", le candidat à la présidentielle a réalisé une visite surprise dans un quartier sinistré par le crack et où il a échangé avec des riverains excédés.

"On est dans une enclave étrangère, c'est une évidence... La plupart des gens n'ont rien à faire ici", a insisté Eric Zemmour, devant un campement de fortune ou à quelques mètres d'un toxicomane installé dans une poubelle.

L'ancien polémiste de CNews a été visé par une bouteille d'eau, perdant ses lunettes au passage. "Mes lunettes, mes lunettes... C'est ça Paris aujourd'hui, c'est ça la France aujourd'hui", a-t-il estimé.

D'autres projectiles l'ont visé, dont un oeuf, ainsi que de nombreux doigts d'honneur et insultes.

Le candidat Reconquête! s'en est pris à "l'immigration folle". "Je vous débarrasserai de ces gens, c'est la seule solution, il n'y en a pas plusieurs", a-t-il dit, avant de préciser parler de l'expulsion des délinquants étrangers.

"C'est apocalyptique, voilà ce que ce sera la France partout dans dix ans", a-t-il dit devant le campement.

Lors d'un échange apaisé avec une toxicomane née en Haïti et arrivée en France avec ses parents, il a souligné qu'elle devait "d'abord se soigner" de son addiction.

Cette femme a expliqué "ne connaître que la France" et a demandé "de ne pas mettre tout le monde dans le même sac".

Plusieurs riverains ont souligné la dégradation du quartier, listant des "agressions sexuelles", des violences, des vitres de voiture cassées ou la chute du prix de l'immobilier. L'un d'entre eux a indiqué qu'il voterait pour Eric Zemmour

Le "collectif anti-crack 93" a pour sa part dénoncé une visite "à des fins électorales".

Fin septembre, la préfecture de Paris a décidé d'expulser les toxicomanes du quartier des jardins d’Éole, dans le nord-est de la capitale, pour les repousser sur ce site en bordure du périphérique. 

Construit dans la foulée pour obstruer un tunnel et ainsi censé empêcher le passage des usagers du crack vers la banlieue, le mur - baptisé "mur de la honte" par ses détracteurs - reste érigé. Eric Zemmour s'est rendu devant.

«Quelques symptômes»
Déjà à la peine dans les sondages (autour de 11-12%), la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse a elle contracté le Covid-19, l'obligeant à poursuivre sa campagne "à distance".


"J'ai quelques symptômes mais rien de grave, je vous rassure", a-t-elle déclaré en duplex lors de l'émission "Elysée 2022" sur France 2 jeudi soir, disant vouloir respecter le protocole.


Mais elle a dû adapter son programme annulant par exemple des déplacements vendredi à Bordeaux ou samedi dans les Bouches-du-Rhône.


Mme Pécresse avait présenté jeudi matin un projet de réforme de la Constitution pour "rétablir l'ordre".


A seulement 17 jours du premier tour, des dynamiques semblent se confirmer et des positions se cristalliser désormais.


La candidate du RN Marine Le Pen est bien installée à la deuxième place des intentions de vote, un sondage OpinionWay-Kéa Partners publié jeudi la créditant de 20%, confirmant une dynamique ascendante.


Se disant confiante en ses chances d'accéder au second tour, elle a tendu la main aux électeurs de son rival à l'extrême droite Eric Zemmour, lequel subit une lente érosion dans les sondages passant sous la barre des 10% à 9%, selon l'enquête d'OpinionWay.


"Il ne le souhaite absolument pas" mais "personne n'est propriétaire de ses électeurs" et "je souhaite si je suis au second tour qu'ils nous rejoignent", a-t-elle affirmé sur M6.


Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a jugé dans la soirée sur France 5 que "Marine Le Pen est dangereuse pour le président de la République, elle peut gagner cette élection présidentielle". "Elle a une stratégie qui a l'air de fonctionner, M. Zemmour l'a rendue plus +molle+", a insisté cet ex-LR.


A gauche, le candidat de LFI Jean-Luc Mélenchon, qui se voit lui aussi au second tour, est également sur une pente favorable: certaines études d'opinion le placent à la troisième place, autour de 14%.


Le conflit en Ukraine a par ailleurs poussé les candidats à se positionner, remettant sur le devant de la scène les positions prorusses de Marine Le Pen, Eric Zemmour ou Jean-Luc Mélenchon.


L'écologiste Yannick Jadot, aux alentours de 5-6%, a de nouveau critiqué TotalEnergies jeudi, estimant que le pétrolier voulait le "faire taire en pleine campagne présidentielle" en le poursuivant en diffamation après ses accusations de "complicité de crimes de guerre" en Ukraine.


"Doucement avec les noms d'oiseaux, ce n'est pas le moment", a asséné jeudi soir M. Mélenchon sur France 2.


France: le gouvernement recherche de 40 milliards d'euros d'économies

Le Premier ministre français François Bayrou écoute le ministre français de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard lors d'une conférence sur les finances publiques à Paris le 15 avril 2025. (Photo Alain JOCARD / AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou écoute le ministre français de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard lors d'une conférence sur les finances publiques à Paris le 15 avril 2025. (Photo Alain JOCARD / AFP)
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  • la France devra réaliser un effort de 40 milliards d'euros l'an prochain, sous forme « essentiellement » d'économies, pour réduire le déficit public de 5,4 % du PIB — objectif 2025 — à 4,6 % en 2026.
  • La prévision de croissance du gouvernement pour 2025 a été rabotée à 0,7 %, après 1,1 % en 2024, tandis que la dette française s'élevait à 113,7 % du PIB fin septembre, plaçant le pays parmi les plus endettés de la zone euro. 

PARIS : Comment réaliser 40 milliards d'euros d'économies en 2026 pour réduire le déficit, alors que les prévisions de croissance sont revues à la baisse ? Mardi, le chef du gouvernement français François Bayrou va lancer quelques pistes, sous le regard des oppositions que cette perspective fait bondir.

L'exécutif prépare les esprits à un « état d'alerte budgétaire », selon les termes du ministre de l'Économie, Éric Lombard.

Dimanche, celui-ci a planté le décor : la France devra réaliser un effort de 40 milliards d'euros l'an prochain, sous forme « essentiellement » d'économies, pour réduire le déficit public de 5,4 % du PIB — objectif 2025 — à 4,6 % en 2026.

« La trajectoire, c'est 3 % à l'horizon 2029, il faut s'y tenir », a affirmé Laurent Saint-Martin, ministre du Commerce extérieur.

La prévision de croissance du gouvernement pour 2025 a été rabotée à 0,7 %, après 1,1 % en 2024, tandis que la dette française s'élevait à 113,7 % du PIB fin septembre, plaçant le pays parmi les plus endettés de la zone euro. 

Embourbé dans les sondages et souvent taxé d'immobilisme après quatre mois d'exercice, le centriste François Bayrou entend mettre en œuvre une méthode de « coresponsabilité » avec les Français.

Aucune annonce immédiate n'est à attendre, si ce n'est la création de groupes de travail pour identifier les économies, à l'issue de la réunion de mardi entre M. Bayrou et plusieurs membres de son gouvernement, des parlementaires et des syndicalistes.

Sur quels leviers agir ? Le débat évoque régulièrement un effort éventuel des retraités, une hausse de la TVA ou le financement de la Sécurité sociale, des mesures régulièrement proposées par le patronat. 

« On sait qu'il y a des dépenses inefficaces .Cela peut être des aides aux entreprises, à l'investissement, des prestations sociales qui n'atteignent pas leur objectif, etc. », a résumé Marc Ferracci, ministre de l'Industrie.

M. Lombard a par ailleurs déclaré « souhaiter » que la contribution appliquée aux ménages les plus aisés, présentée comme temporaire et qui fixe un taux minimal d'imposition de 20 %, devienne « pérenne ».

Ces 40 milliards d'euros d'économies à venir ont fait bondir les oppositions, la gauche radicale et l'extrême droite menaçant à nouveau de censurer le gouvernement pour des raisons différentes. 

« Si le projet consiste à demander aux Français de se serrer la ceinture sans que l'État ne fasse de réelles économies en matière d'immigration et de train de vie de l'État, des collectivités, nous nous emploierons à le censurer », a prévenu Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national (extrême droite).

À l'inverse, la gauche s'inquiète de « l'impact récessif » de nouvelles économies sur une croissance déjà fragilisée par les incertitudes liées à la politique protectionniste des États-Unis. 


La position de Paris sur le Sahara occidental demeure « intangible »

Un garde est assis sur un cheval alors que les drapeaux de la France et du Maroc ornent le boulevard Mohammed V à Rabat avant la visite d'État du président français, à Rabat le 28 octobre 2024. (Photo AFP)
Un garde est assis sur un cheval alors que les drapeaux de la France et du Maroc ornent le boulevard Mohammed V à Rabat avant la visite d'État du président français, à Rabat le 28 octobre 2024. (Photo AFP)
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  • Jean-Noël Barrot a réaffirmé à Nasser Bourita « la position intangible » de la France, selon laquelle « le présent et l'avenir du Sahara occidental s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine »
  • Ce plan constitue la seule base pour aboutir à une solution politique juste et durable »

PARIS : L'avenir du Sahara occidental, qui oppose le Maroc et l'Algérie depuis des décennies, s'inscrit « dans le cadre de la souveraineté marocaine », a répété le ministre français des Affaires étrangères à son homologue marocain lors d'un entretien lundi soir, dans un contexte de crise aiguë entre Paris et Alger.

Jean-Noël Barrot a réaffirmé à Nasser Bourita « la position intangible » de la France, selon laquelle « le présent et l'avenir du Sahara occidental s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine », indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères mardi.

« Le soutien de la France au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007, qui suscite un consensus international de plus en plus large, est clair et constant. Celui-ci constitue la seule base pour aboutir à une solution politique juste et durable », selon le communiqué. 

Depuis des décennies, le Maroc et le Front Polisario s'affrontent pour cette ex- colonie espagnole. D'un côté, le Maroc contrôle 80 % du territoire et propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté. De l'autre, le Front Polisario est soutenu par Alger. Il réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU. 

Le soutien total apporté par le président français Emmanuel Macron au plan marocain a déclenché, il y a huit mois, une crise diplomatique aiguë entre Paris et Alger, qui ne cesse de rebondir depuis, en dépit d'une tentative d'apaisement fin mars et de la visite de M. Barrot début avril à Alger, où il a rencontré le président Abdelmadjid Tebboune. 

Lundi soir, MM. Barrot et Bourita ont exprimé leur satisfaction quant à la vigueur sans égal des liens entre la France et le Maroc. Ils se sont également déclarés résolus à consolider le « partenariat d'exception renforcé » entre les deux nations, comme l'indique le communiqué. 


Les Saoudiens séduits par la maison Garnier Thiébaut

Pavillon Garnir Thiebault au Sommet de l'hôtellerie et de l'hospitalité (Photo Fournie)
Pavillon Garnir Thiebault au Sommet de l'hôtellerie et de l'hospitalité (Photo Fournie)
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  • Garnier Thiebaut est un pionnier dans le domaine du linge de maison haut de gamme.
  • Titulaire du label « Entreprise du Patrimoine Vivant » depuis 2006, la marque atteste ainsi d'un savoir-faire traditionnel. Elle possède également le label « Vosges Terre Textile ».

RIYAD : Le Sommet de l'hôtellerie et de l'hospitalité s’est tenu à Riyad du 8 au 10 avril. Il rassemblera les principaux dirigeants du secteur dans un contexte de croissance significative en Arabie saoudite.

Cet événement s'inscrit dans le cadre des ambitions de la Vision 2030 du Royaume, qui vise à diversifier l'économie du pays et à réduire sa dépendance aux revenus pétroliers, en investissant massivement dans le tourisme, l’hôtellerie et l’hospitalité. Ces secteurs ont connu un essor considérable, classant ainsi le Royaume comme une destination touristique de premier plan. 

 Depuis plus d'une décennie, ce salon réunit systématiquement des entreprises de premier plan et les acheteurs les plus influents du secteur.

Les discussions lors de ce sommet ont porté sur les stratégies innovantes et les meilleures pratiques à mettre en œuvre pour soutenir le développement d'une industrie hôtelière dynamique et durable, et contribuer ainsi aux objectifs de transformation économique du pays, favorisant ainsi le tourisme et l'investissement dans le secteur, et créant ainsi des opportunités pour un avenir prospère.

Le salon Hotel & Hospitality Expo Saudi Arabia est une occasion idéale de créer des liens précieux, de conclure des contrats lucratifs et de rester à la pointe de l'industrie hôtelière en rencontrant des exposants venus du monde entier, en entrant en contact avec des concepteurs capables de donner vie à une vision durable et en explorant les dernières tendances et technologies qui transformeront vos espaces.

La société de tissage Garnier Thiebaut est créée à Gérardmer, dans les Vosges. Grâce à la solidité et à la réputation de la ville, la marque acquiert rapidement une certaine notoriété. La société devient par la suite un pionnier dans le domaine du linge de maison haut de gamme, notamment avec ses nappes qui habillent les plus belles tables, que ce soient des demeures ou des restaurants à travers le monde.

Nikita Mulard, directeur général adjoint chez Garnier Thiebaut, a révélé à Arab News : « L’industrie textile est la deuxième industrie des Vosges après l’industrie papetière, parce que dans cette région, il y a beaucoup d’eau et de forêts. La particularité de l’eau dans cette région est qu’elle est légèrement acide, ce qui permet de blanchir la fibre de coton.

La maison Garnier Thiebaut est née en 1833, du mariage de Virginie Thiébaut et Jean-Baptiste Garnier, tous deux issus de familles de tisseurs originaires de Gérardmer, dans les Vosges.

Le linge de maison Garnier-Thiébaut était longtemps exclusivement réservé aux professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. En 1995, la marque s’ouvre aux particuliers en proposant du linge de lit, de salle de bain et de table.

Titulaire du label « Entreprise du Patrimoine Vivant » depuis 2006, la marque atteste ainsi d'un savoir-faire traditionnel. Elle possède également le label « Vosges Terre Textile ».

M. Mulard a déclaré : « Chez Garnier Thiébaut, nous employons 250 personnes, dont 50 sont installées dans une filiale américaine et 150 sur le site de Gérardmer, dont les deux tiers sont des femmes. Nous avons aussi 32 métiers chez Garnier Thiébaut, organisés sous forme d’ateliers, et chaque atelier effectue sa propre tâche : tissage, anoblissement, confection, broderie. »

Il a ajouté : « Garnier Thiébaut travaille sur des petites séries dédiées à une demande particulière. Nous avons une branche destinée à l’hospitalité. Nos clients sont des hôtels, des résidences privées, des palaces, etc. Nous travaillons avec des gens qui souhaitent exprimer leurs attentes concernant la finition, une broderie ou un dessin précis qu'ils souhaitent reproduire, ou encore l'impression d'un nom. Notre travail est vraiment dédié aux valeurs du client. Les clients avec qui nous travaillons désirent en général qu’on leur garantisse que le produit leur soit dédié, comme le restaurant le Cheval-Blanc. »

« Chez Garnier Thiébaut, nous effectuons des recherches en termes d’innovation pour intégrer de nouvelles techniques. Nous travaillons avec des centres de recherches pour proposer de nouvelles choses sur le marché.  Nous travaillons avec des partenaires pour promouvoir notre marque et nos produits.

Concernant les potentialités du marché saoudien, Nikita Mulard a déclaré : « Les potentialités du marché sont énormes, c’est pourquoi nous avons participé au forum des leaders de l’hôtellerie et de l’hospitalité. Nous sommes venus pour rencontrer nos potentiels clients, avec qui nous avons pu échanger nos idées et nos intentions de marché. L’Arabie saoudite ambitionne de conquérir le secteur du tourisme.

Garnier Thiebaut est une maison qui a une histoire que nous souhaitons partager. Je pense qu’en Arabie saoudite, compte tenu de la structure de la société, nous avons des valeurs communes, notamment l’importance de la famille. C'est un peuple raffiné qui aime les belles choses. »