PARIS : Le Paris Podcast Festival revient du 15 au 18 octobre avec un triple objectif : faire découvrir cet univers florissant dans toute sa diversité, rapprocher créateurs et auditeurs, et favoriser les échanges entre professionnels.
Pour cette 3e édition, les organisateurs ont pu maintenir des rencontres, ateliers, conférences, enregistrements en public, et autres séances d'écoute en avant-première, qui se tiendront à la Gaîté Lyrique et dans d'autres lieux culturels parisiens.
Mais, Covid-19 oblige, l'événement obéira à des conditions sanitaires strictes. L'accès reste gratuit, mais il faudra impérativement réserver via le site de la Gaîté lyrique pour y assister. Le festival sera également retransmis sur les réseaux sociaux, pour permettre au plus grand nombre d'y participer.
Pour son directeur Thibault de Saint Maurice, le festival revient avec la même ambition: « on a voulu confirmer le statut du podcast comme média émergent, en montrant toute la grande diversité de sujets qu'ils permet d'écouter, et dire qu'on peut en écouter pour plein de raisons différentes », d'où le slogan de cette 3e édition, « trouver sa voix ».
La programmation compte avant tout des activités tournées vers le grand public, qui visent à favoriser la découverte et l'initiation. « C'est une invitation à se plonger dans cet univers, en étant sûr de trouver quelque chose qui vous plaira ». Le festival remettra également des prix dans plusieurs catégories, qui peuvent constituer une porte d'entrée pour les non-initiés.
« Aujourd'hui les auditeurs ont l'embarras du choix », souligne le directeur du festival, mais le foisonnement de l'offre peut justement rendre plus difficile la découverte de podcasts qui vont vous plaire.
D'autres propositions, comme les enregistrements en publics, permettront aux fans de podcasts de se rapprocher de leurs créateurs favoris.
L'institut CSA et Havas Paris ont réalisé pour cet événement une étude qui confirme l'engouement des Français pour le podcast. Loin de s'essouffler, « il s'accélère même plutôt, le podcast est maintenant rentré dans le langage commun et son usage se démocratise », commente Claudine Brulé, directrice de pôle à l'institut CSA.
Effet confinement
93% ont entendu parler du phénomène; et 30% connaissent les podcasts natifs (non liés à une programmation radio), auxquels le festival est dédié, soit 5 points de plus que l'an dernier.
« Les français ont accéléré leur consommation de podcasts pendant leur confinement », note Claudine Brulé : 13% des auditeurs hebdomadaires s'y sont mis durant cette période, et 61% de ceux qui en écoutaient déjà ont augmenté leur écoute.
Avec deux grands gagnants : les podcasts pour enfants, et les contenus liés au développement personnel. Pour ces derniers, « reste à voir si c'est une vraie tendance qui va se confirmer, ou si c'est un phénomène vraiment lié à ce repli imposé, qui nous a amené à réfléchir sur nous mêmes », dit-elle.
Enfin, souligne son directeur, le Paris Podcast Festival veut rester un lieu d'échange entre les professionnels, une fonction de plus en plus nécessaire, vu la bataille qui se joue dans la distribution des podcasts, avec la multiplication des diffuseurs, le développement de plateformes payantes et d'accords d'exclusivité, et des bras de fer sur qui peut diffuser quoi.
Une guerre de la distribution et des plateformes qui risque de compliquer l'accès du public aux podcasts, prévient Thibaut de Saint Maurice. « Les quatre dernières années, l'enjeu c'était de produire des podcasts. Désormais, c'est de les distribuer, et la prochaine étape, ce sera le problème de la découvrabilité », avance-t-il.