DUBAΪ: L'artiste britannique Sacha Jafri a inauguré sa dernière exposition, The Art Maze, sur l'héliport du Burj Al-Arab Jumeirah, à Dubaï, mercredi dernier.
L'exposition, proposée en partenariat avec le conservateur d'art et architecte Marcus Schaefer, présente trente œuvres à l'huile et à l'acrylique qui célèbrent le 50e anniversaire du programme du site du patrimoine mondial de l'Unesco.
Jafri a commencé les préparatifs de l'exposition il y a six mois avant de réaliser ces œuvres sur une période de six semaines.
«Ces six mois ont été les plus éprouvants de ma vie. Hier, j'ai peint vingt-huit heures sans m'arrêter. Sans nourriture, sans eau, sans rien. J'étais comme un fantôme ambulant», confie-t-il lors d'une conférence de presse.
Jafri précise que l'exposition était un rêve personnel qu'il nourrissait depuis qu'il a commencé à peindre, à l'âge de 12 ans.
L'artiste se souvient que sa mère l'emmenait visiter des sites du patrimoine mondial lorsqu'il était enfant.
«Je n’appréciais pas beaucoup cela, pour être honnête. Mais maman a fait cela pour moi et dans ma vie, plus tard, j'ai compris pourquoi. C'est quelque chose de très important et que les enfants ne reçoivent pas aujourd'hui.»
Il ajoute: «Je suis père de deux filles et je suis inquiet pour la prochaine génération, pour notre planète, pour la durabilité et pour l'éducation.»
Jafri explique que, après avoir passé six mois, l'année dernière, à réaliser Le Voyage de l'humanité – une œuvre d'art qui a battu le record mondial Guinness de la plus grande toile d'art –, les organisations caritatives lui ont dit que les artistes associaient désormais leur travail à une cause caritative ou au fait de «faire quelque chose pour l'humanité».
«Je crois que, en tant qu’êtres humains, nous sommes devenus incroyablement déconnectés, ce qui a conduit à la Covid-19. La pandémie a frappé, quelque chose a changé et une opportunité s’est présentée. Beaucoup de tristesse, beaucoup de vies perdues, mais une opportunité», souligne-t-il.
«Un changement s’est opéré à ce moment-là; malheureusement, cette fenêtre s'est refermée et nous sommes retournés à nos habitudes, en dix fois pire.»
Jafri révèle qu'il voit son dernier projet comme l’occasion d'explorer un sujet important: comment permettre à l'humanité de se reconnecter?
«J'ai tenté de le faire avec Le Voyage de l’humanité. J'ai essayé de le faire toute ma vie et ce sera ma mission pour les soixante prochaines années à travers mon art», indique-t-il.
«Ce projet est l'occasion de faire la lumière sur notre histoire, et quelle meilleure façon de le faire qu’en étant les gardiens de notre patrimoine?»
«Si nous pouvons rendre hommage à ces sites, leur donner vie dans un labyrinthe artistique sur l'héliport du Burj Al-Arab Jumeirah, cela représente un grand nombre de regards portés sur quelque chose de très spécial. J'espère que cela permettra de faire la lumière sur cette question et de donner vie à ces sites pour les enfants et les adultes.»
L'exposition est ouverte à tous jusqu'au 27 mars sur réservation. Elle fera ensuite le tour des centres mondiaux pendant deux ans.
Jafri prévoit de créer vingt tableaux supplémentaires pour l'exposition de Paris, qui se tiendra du 12 au 18 septembre.
Ermanno Zanini, vice-président régional et directeur général du Burj Al-Arab, déclare: «Je crois que l'art enrichit l'âme et qu’il peut créer des expériences transformationnelles et intimes.»
«Grâce à notre collaboration avec Schaefer et Jafri, nous donnons aux visiteurs la possibilité de faire partie de l'histoire captivante de Burj Al-Arab et de découvrir une exposition unique dans un cadre exceptionnel», conclut-il.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com