A travers «Memory of a Happy Place», Youssef Nabil interroge la notion d'exil

The Beautiful Voyage est le quatrième court-métrage réalisé par l'artiste photographe. (Capture d'écran, Instgram: @mryoussefnabil)
The Beautiful Voyage est le quatrième court-métrage réalisé par l'artiste photographe. (Capture d'écran, Instgram: @mryoussefnabil)
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Publié le Samedi 19 mars 2022

A travers «Memory of a Happy Place», Youssef Nabil interroge la notion d'exil

  • Aux couleurs délavées par le temps, ces photographies présentent ainsi une version du monde où se mêlent la fiction et la réalité
  • Youssef Nabil nous livre le portrait d'une vie construite au gré de voyages, la narration d'une existence façonnée par l'exil, sans appel au retour vers un pays dont le plus beau cadeau aura été l'incitation au départ

BEYROUTH:  La Galerie Nathalie Obadia, à Paris, consacre une exposition à l'artiste égyptien Youssef Nabil jusqu’au 7 mai prochain. Sous le titre Memory of a Happy Place, l’artiste explore les thèmes du destin et de la mémoire, à travers un accrochage largement composé d'autoportraits et de paysages.

Tel un journal intime, Memory of a Happy Place nous dévoile une série de vingt photographies révolutionnaires, ainsi qu'un nouveau film intitulé The Beautiful Voyage.

Aux couleurs délavées par le temps, ces photographies présentent ainsi une version du monde où se mêlent la fiction et la réalité. De son itinérance à travers les quatre coins du monde, et à la faveur de ses résidences ou de ses expositions, Nabil fait de nous des spectateurs de sa vie.

The Beautiful Voyage est le quatrième court-métrage réalisé par l'artiste photographe après You Never Left, (2010), I Saved My Belly Dancer, (2015) et Arabian Happy Ending, (2016), il revêt une importance tout aussi fondamentale dans la pratique de l’artiste, et ouvre un nouveau chapitre de son œuvre.

Youssef Nabil nous livre le portrait d'une vie construite au gré de voyages, la narration d'une existence façonnée par l'exil, sans appel au retour vers un pays dont le plus beau cadeau aura été l'incitation au départ.

Cette visite dans l'âme de Youssef Nabil nous livre la part de rêve liée à ces aventures que la mémoire dénature, pour en donner une image utopique. Cette réflexion sur la tromperie de la mémoire se lit notamment par la production de certaines photographies décalquées. Ainsi dans Memory of a Happy Place, le dédoublement de la ligne d'horizon se manifeste au biais poétique de la mémoire, qui présente des souvenirs fantasmés.

La question de l’exil hante l’artiste qui a quitté l’Égypte définitivement en 2003. Celui-ci se représente presque systématiquement de dos, tourné vers l'avenir incertain, et empruntant les codes de la grande peinture romantique. C'est cette part de nostalgie que l'on retrouve dans l'esthétique de ses photographies. 

Depuis les années 90, Nabil construit une œuvre singulière dont la démarche n’a jamais varié. Il emprunte sa technique à la colorisation du cinéma des années 40. Se liant d’amitié avec Van Leo, Van Leo, photographe des stars de l’âge d’or égyptien. Amoureux du vieux cinéma, lui qui souhaite au départ se consacrer uniquement à la photographie en noir et blanc, ressent le besoin d’introduire de la couleur sans utiliser de pellicule couleur. Il part donc à la recherche de vieux retoucheurs dans les studios de portraits du Caire et d’Alexandrie et apprend leur technique.

Youssef Nabil s'adonne notamment à l’exploration du portrait et de l’autoportrait. Ses autoportraits, réalisés aux quatre coins du monde, sont dès lors de véritables métaphores du sentiment d'exil ressenti par l'artiste.


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).