DHAHRAN: Les fans de cinéma saoudien ont rempli les luxueux sièges de théâtre multicolores du King Abdulaziz Center for World Culture (Centre du roi Abdelaziz pour la culture mondiale) d’Ithra le 15 mars. La salle co-organisait un nouvel événement célébrant les films saoudiens et les talents émergents dans le Royaume.
«En collaboration avec le Red Sea International Film Festival, nous organisons un événement intitulé Saudi Cinema Nights», a déclaré Mansour Albadran, coordinateur du cinéma à l'unité des arts du spectacle d'Ithra, à Arab News.
«C'est un événement phare du (RSIFF) et nous avons décidé de l'organiser ici à Dhahran pour la première fois.»
L'événement faisait figure de masterclass du cinéma saoudien moderne, les spectateurs ayant eu droit à une sélection de films récents étudiant la condition saoudienne. Tous réalisés par des réalisateurs et producteurs locaux, ces films mettent en vedette des acteurs du cru. Les projections ont été suivies de séances de questions-réponses avec les cinéastes.
Le premier film présenté, «Quareer», est une anthologie comprenant cinq courts métrages réalisés par cinq réalisatrices - Ragheed Al-Nahdi, Norah Almowald, Ruba Khafagy, Fatma Alhazmi et Noor Alameer - dans le cadre de leur projet de fin d'études.
En Bref
• Le titre du film «Quareer», est dérivé d'un mot arabe qui se traduit approximativement par «bouteille en verre». Il s'agit d'une anthologie comprenant cinq courts métrages réalisés par cinq réalisatrices: Ragheed Al-Nahdi, Norah Almowald, Ruba Khafagy, Fatma Alhazmi et Noor Alameer — dans le cadre de leur projet de fin d'études
• La journaliste avant-gardiste devenue cinéaste Faiza Ambah a présenté son premier film en langue arabe «Nour Shams», ainsi que «Jawwi», un court documentaire sur la réalisation d'un métrage
• Le film d'action «Route 10», a été réalisé et co-écrit par Omar Naim. Il suit le parcours de deux frères et sœurs aisés qui partent en voyage depuis Riyad pour assister à un mariage familial à Abou Dhabi, et qui sont confrontés à diverses menaces sur le chemin
Chaque séquence raconte l'histoire d'une fille ou d'une femme saoudienne vivant dans le Royaume au cours de la dernière décennie, une histoire suffisamment récente pour cibler toute personne âgée de plus de 21 ans.
Le titre a été choisi de manière à ce que se reflète le fait que les femmes saoudiennes peuvent allier fragilité et force, qu'elles sont capables de relever n'importe quel défi ou tenir n’importe quel rôle qui leur est demandé.
Après la projection, les réalisatrices ont parlé de leurs expériences de création et de récit de leurs histoires de femmes saoudiennes et de l'importance pour elles que cela soit montré dans leur pays d'origine.
Viennent ensuite deux films de la journaliste avant-gardiste devenue cinéaste Faiza Ambah, qui a présenté son premier film en langue arabe «Nour Shams», ainsi que «Jawwi», un court documentaire sur la réalisation du film.
Ils ont été tournés dans divers quartiers de Djeddah où, pendant environ sept mois, durant la pandémie, Ambah a introduit la réalisation dans une zone qui ne connaissait pas le cinéma. Elle a travaillé tout au long de la production avec des jeunes locaux dont la plupart avaient entre 10 et 13 ans et n'avaient jamais visionné de film dans une salle.
Sans s'en rendre compte au moment du tournage, elle présente également une documentation sur une partie de la ville qui connaîtra bientôt un projet de rénovation. De fait, de nombreux quartiers dans lesquels elle a filmé ont maintenant disparu, démolis pour faire place à de nouveaux plans de construction, son film constituant ainsi de précieuses archives d'images historiques.
Ambah est retournée à ses racines lors de la projection de mardi. Elle a grandi à Dhahran avant de la quitter et travailler pour Arab News à la fin des années 1980.
Elle a écrit et filmé son premier film en 2015. "Mariam" suit le dilemme d'une jeune française musulmane lors de l'interdiction du port du voile dans les établissements scolaires. Au détour d'une scène de "Nour Shams", l'un des personnages hurle "la France hait les Arabes", un possible clin d'oeil à ce premier film.
A la suite de la séance, Ambah a évoqué les joies et les défis liés au fait de travailler dans son pays d'origine sur des sujets trop peu médiatisés.
Le public a également pu découvrir le film d'action «Route 10», réalisé et co-écrit par Omar Naim. Ce métrage suit le parcours de deux frères et sœurs aisés qui partent en voyage depuis Riyad pour assister à un mariage familial à Abou Dhabi, et qui sont confrontés à diverses menaces sur le chemin
Le tournage du film a été particulièrement compliqué puisque il s'est déroulé en pleine pandémie. Selon l'une de ses vedettes Baraa Alem, l'équipe devait effectuer des tests PCR plusieurs fois par semaine.
Alem a aussi parlé de sa douleur éprouvée à la suite de la mort de son père, qui l'a conduit à s'immerger totalement dans son rôle.
La totalité des films projetés mardi avaient été choisis par un comité lors d'un visionnage en marge du Red Sea Film Festival en décembre.
"Nous sommes très heureux que cet évènement se déroule ici à Ithra" s'est réjouit Albadran. "Il pourrait bien être le début d'un long partenariat entre Ithra et le Red Sea Film Festival."
"Ithra co-organise cet évènement avec le (RSIFF), pour réaffirmer sa présence dans le secteur du cinéma en tant que l'un des acteurs les plus anciens et si vous me le permettez, les importants du Royaume et de sa province orientale plus spécifiquement."
"Nous espérons que l'évènement de ce soir sera mémorable pour le public (tout comme) les films qu'ils auront vu. Que vous soyez cinéphiles ou cinéastes, nous souhaitons que vous vous y retrouviez ici" a-t-il conclu.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com