Présidentielle: Mélenchon marche pour la «VIe République» et le second tour

Cette fois-ci, Jean-Luc Mélenchon dit «bien sentir» ses chances de se qualifier au second tour. (Photo, AFP)
Cette fois-ci, Jean-Luc Mélenchon dit «bien sentir» ses chances de se qualifier au second tour. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 18 mars 2022

Présidentielle: Mélenchon marche pour la «VIe République» et le second tour

  • Jean-Luc Mélenchon va tenter d'amplifier sa dynamique dimanche en rassemblant plusieurs dizaines de milliers de personnes dans une marche parisienne
  • Sa campagne se focalise beaucoup sur des mesures d'urgence sociale comme le blocage des prix et l'augmentation des salaires, tel le Smic à 1 400 euros nets

PARIS : "Pour la VIe République", mais aussi pour forcer son destin vers le second tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon va tenter d'amplifier sa dynamique dimanche en rassemblant plusieurs dizaines de milliers de personnes dans une marche parisienne de Bastille à République.

Les images de marches similaires très suivies en 2012 et 2017, lors de ses précédentes campagnes présidentielles, avaient contribué à renforcer la candidature du tribun. 

Pourtant il avait échoué - de justesse - à accéder au second tour.

Cette fois-ci, Jean-Luc Mélenchon dit "bien sentir" ses chances de se qualifier. Les intentions de vote en sa faveur montent lentement mais sûrement depuis janvier, jusqu'à entre 11 et 14% aujourd'hui, lui permettant de prendre le large sur ses concurrents de gauche et tenir l'argument du "vote efficace", nouvelle formule pour le vote utile.

Le candidat Insoumis peut se targuer aussi, dans certaines études toutes récentes, de se placer en troisième position devant la LR Valérie Pécresse et l'essayiste d'extrême droite Eric Zemmour. En relayant avec enthousiasme cette information, les lieutenants de M. Mélenchon omettent néanmoins de mentionner que Marine Le Pen, en deuxième position, augmente aussi son score moyen en le laissant à une distance respectable.

"Le seuil d'accès au second tour est entre 15 et 18%, il y a encore trois ou quatre points à prendre sur Fabien Roussel et Yannick Jadot", ses concurrents communiste et écologiste, estime le directeur de campagne Manuel Bompard.

Selon lui, le candidat a incarné l'une des "deux ou trois grandes visions" sur la guerre en Ukraine, alors que certains lui prédisaient une baisse dans les sondages à cause de son non-alignement sur les Etats-Unis et l'Otan.

«Moins identifiable»

Mais l'état-major de LFI sait que pour dépasser Marine Le Pen et avoir des chances dans un éventuel second tour contre le président sortant, Jean-Luc Mélenchon a aussi besoin d'installer un match sur le social. 

"Quand Emmanuel Macron annonce la retraite à 65 ans et moi à 60 ans, le choix du bulletin de vote tranche un combat social", martèle l'Insoumis.

Sa campagne se focalise beaucoup sur des mesures d'urgence sociale comme le blocage des prix et l'augmentation des salaires, tel le Smic à 1 400 euros nets (contre 1 269 euros depuis janvier). 

Sur des tracts actuellement diffusés, elles figurent tout en haut de la liste.

La convocation d'une assemblée constituante pour une VIe République, si importante dans la campagne de 2017, est reléguée beaucoup plus bas. 

L'assemblée constituante, dont des membres seraient élus et d'autres tirés au sort, écrirait la nouvelle constitution, qui serait plus parlementaire et participative que la Ve. En attendant son aboutissement ( deux ans de travaux et leur soumission à référendum), il nommerait un gouvernement et appliquerait les autres grandes mesures de son programme dans le cadre de l'actuel constitution. 

"Cette campagne est plus collective mais aussi moins claire, moins identifiable que ses précédentes", juge un élu communiste pourtant critique du candidat concurrent du PCF Fabien Roussel. "Je ne sais pas quel est l'angle à part la crédibilité d'être le seul à tenir bon contre l'offensive droitière dans le pays".

Le député du Nord Adrien Quatennens promet: "La marche de dimanche va être la réaffirmation que la VIe République est une des clés du programme, qui pourra être difficilement appliqué si on reste dans la Ve République". Le lieutenant assure que "la marche sera un succès car les indicateurs de réservation de bus et de commandes de tracts sont très bons".

Mais il admet aussi que pour mobiliser dans les urnes et pour que la "démonstration de force" soit effective, M. Mélenchon a besoin d'images de l'événement sur les chaînes d'information. Or avec la guerre en Ukraine, aucune image du meeting de Lyon le 6 mars, où s'étaient pourtant pressées 15 000 personnes, n'avait émergé.

Adrien Quatennens se montre confiant et annonce une innovation technique pour "la dernière ligne droite", qui rendra selon lui Jean-Luc Mélenchon incontournable. Les meetings à hologramme du candidat, eux, seront de retour le 5 avril, dans une "version 2.0".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.