Les Palestiniens déplorent la suspension de l’aide de l’UE sur ordre d’Israël

Des Palestiniens reçoivent des aides alimentaires dans un centre de distribution géré par l’Unrwa à Gaza. (Photo, AFP)
Des Palestiniens reçoivent des aides alimentaires dans un centre de distribution géré par l’Unrwa à Gaza. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 18 mars 2022

Les Palestiniens déplorent la suspension de l’aide de l’UE sur ordre d’Israël

Des Palestiniens reçoivent des aides alimentaires dans un centre de distribution géré par l’Unrwa à Gaza. (Photo, AFP)
  • Les employés de l’AP ne touchent pas leurs salaires car l’autorité est confrontée à une crise de déficit
  • La Hongrie, proche alliée d’Israël, est accusée de bloquer une aide vitale sous les ordres de politiciens antipalestiniens

RAMALLAH: Les liens de l’Autorité palestinienne (AP) avec l’Union européenne (UE) sont devenues tendus à la suite de la suspension par le bloc européen de son soutien financier à plusieurs projets palestiniens au cours des quinze derniers mois. 

L’UE lie cette aide au retrait de certains éléments des manuels scolaires palestiniens et à l’arrêt du versement des salaires aux prisonniers palestiniens, ont indiqué des responsables palestiniens à Arab News à Ramallah. 

L’AP a envoyé une délégation de haut niveau à Bruxelles afin de persuader les États membres de l’UE de reprendre l’acheminement de l’aide. L’autorité a affirmé avoir presque réussi à surmonter les obstacles en obtenant l’approbation de l’UE pour consacrer 94 millions de dollars (1 dollar = 0,86 euro) à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa), 149 millions de dollars au budget de l’AP et 88,5 millions de dollars aux projets de développement de l’AP. 

«Sur les 27 pays de l’UE, il n’y a qu’un seul pays, la Hongrie, qui s’est opposé au soutien financier de l’AP. Ils finiront par trouver une solution, et le soutien sera peut-être retardé, mais il ne s’arrêtera pas», a déclaré à Arab News un haut responsable de l’AP qui a requis l’anonymat. 

L’UE est largement considérée comme le principal fournisseur de soutien à l’AP, avec un transfert d’aide annuel de 265 millions de dollars qui couvre 80% des salaires des 140 000 employés de l’AP dans les secteurs civil et de la sécurité. 

Le problème a surgi il y a environ quinze mois, lorsque l’UE a suspendu son aide et a demandé aux autorités de modifier certains contenus des manuels scolaires qu’Israël considère comme antisémites et des exemples incitant à la haine raciale. L’UE a également appelé l’AP à cesser de verser des salaires aux centaines de prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, mais l’AP a rejeté cette demande. 

«La Hongrie entretient de bonnes relations avec Israël, alors elle tente de nous faire chanter en imposant les conditions israéliennes, comme la modification des programmes scolaires et l’arrêt du versement des salaires aux prisonniers. Cependant, les Palestiniens n’ont pas besoin d’inciter à la haine contre Israël par le biais des livres scolaires», a expliqué le haut responsable de l’AP à Arab News

Avec l’arrêt complet de l’aide fournie par les pays arabes et les États-Unis, l’AP dépend entièrement des recettes fiscales collectées par Israël en son nom et transférées chaque mois à l’autorité, ainsi que des impôts locaux, qui fournissent ensemble un total de 277 millions de dollars. Sa masse salariale mensuelle s’élève à 293 millions de dollars. Au cours des trois derniers mois, l’AP n’a pas été en mesure de verser l’intégralité des salaires à ses employés, qui n'ont reçu que 80% de leur rémunération. 

Par ailleurs, les médias israéliens ont laissé entendre que l’UE avait récemment adopté une attitude ferme à l’égard de l’AP, mais des sources palestiniennes et européennes ont démenti cette information, la qualifiant de «souhaits israéliens». 

Le 16 mars, Martin Konecny, chef du Projet européen pour le Moyen-Orient, un hub indépendant de la société civile à Bruxelles, a tweeté : «Pour tous ceux qui suivent cette affaire (...), le rapport comprend des informations erronées. La proposition de conditionnalité d’Oliver Varhelyi (représentant hongrois et commissaire à l’élargissement et à la politique européenne de voisinage) n’a pas été adoptée.» 

Les Palestiniens prétendent qu’Israël veut supprimer le contenu des manuels scolaires qui reflètent fidèlement le point de vue palestinien, lequel est fondé sur une histoire exacte du conflit. 

Ils soutiennent que les exigences de l’UE ne peuvent pas être suivies parce que le bloc ne contrôle pas les programmes scolaires israéliens, qui regorgent d’incitations à la haine contre les Palestiniens. 

«En l’absence d’un véritable processus de paix et d’un contrôle sur les programmes scolaires israéliens, il est inacceptable de demander à la partie palestinienne de retirer sa version des faits, d’autant plus que les programmes scolaires palestiniens ne contiennent pas d’incitation au terrorisme, ne mentionnent pas le droit de retour ou ne sont pas en contradiction avec l’esprit de l’accord de paix d’Oslo», a indiqué à Arab News Samir Hulileh, ancien vice-ministre palestinien de l’Économie. 

Les personnes les plus touchées par la baisse de l’aide européenne sont les 115 000 familles à faible revenu de Cisjordanie et de la bande de Gaza qui dépendent d’un salaire mensuel de 231 dollars ou moins. Ces familles n’ont pas touché leur dû au cours des cinq derniers mois, l’Autorité palestinienne n’ayant pas trouvé de source alternative pour ces paiements, selon des sources palestiniennes. 

«Le budget de l’AP, l’Unrwa et les projets de développement peuvent attendre un certain temps, mais pas les familles à faibles revenus. L’UE n’aurait pas dû suspendre absolument toute aide, mais plutôt exclure l’aide fournie à ce groupe pauvre de la société palestinienne», estime M. Hulileh. 

L’annonce du financement de l’UE intervient alors que l’AP continue de faire face à son plus grand défi: un déficit budgétaire de 61 millions de dollars par mois. 

Ces difficultés ont été aggravées par une baisse considérable de l’aide internationale. En 2011, le volume de l’aide étrangère octroyée à l’AP s’élevait à 1,7 milliard de dollars, mais en 2021, il est tombé à 186 millions de dollars. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.