Yémen: Le CCG propose des pourparlers de paix incluant les Houthis, à Riyad

Des combattants fidèles au gouvernement yéménite déployés sur la ligne de front d'Al-Jawba face aux Houthis, dans la province de Marib, au nord-est du pays. (Fichier/AFP)
Des combattants fidèles au gouvernement yéménite déployés sur la ligne de front d'Al-Jawba face aux Houthis, dans la province de Marib, au nord-est du pays. (Fichier/AFP)
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Publié le Mercredi 16 mars 2022

Yémen: Le CCG propose des pourparlers de paix incluant les Houthis, à Riyad

  • Un haut responsable du gouvernement a affirmé à Arab News que les pourparlers pourraient débuter le 27 mars, et se poursuivraient pendant au moins une semaine
  • Des responsables yéménites ont toutefois déclaré que les pourparlers de paix dépendaient de l'acceptation de cette proposition par les Houthis

AL-MOUKALLA: Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) parraine des pourparlers de paix étendus et sans précédent entre les factions belligérantes au Yémen, y compris les Houthis soutenus par l'Iran, qui pourraient débuter à Riyad avant la fin du mois de mars.

«Le Conseil de coopération du Golfe invitera toutes les composantes yéménites, partisans et opposants, les Houthis putschistes disposant de quelques sièges dans les pourparlers», a déclaré un haut responsable du gouvernement à Arab News. Les discussions pourraient débuter le 27 mars, et se poursuivraient pendant au moins une semaine, a-t-il ajouté.

D'anciens ministres du gouvernement yéménite et des politiciens chevronnés tels qu'Ahmed al-Maysari, Saleh al-Jabwani et Abdelaziz al-Joubari y seraient conviés. «Presque personne ne sera exclu», a déclaré le responsable.

Entre-temps, un attentat à la voiture piégée mardi contre un convoi dans lequel un commandant militaire yéménite du sud se déplaçait dans la province d'Abyan a tué deux soldats et en a gravement blessé deux autres, selon un article de Reuters citant un responsable militaire.

Le général de brigade Abdelatif al-Sayed a survécu à la tentative d'assassinat, a déclaré Mohammed al-Naqib, porte-parole des Forces armées du Sud. Deux assaillants ont également été tués, a-t-il ajouté.

Al-Sayed est le commandant à Abyan de la Security Belt («Ceinture de Sécurité»), les forces militaires du Conseil de transition séparatiste du Sud (STC). En octobre 2021, le gouverneur d'Aden, qui est membre du STC, a survécu à un attentat à la voiture piégée dans la ville portuaire, qui avait fait six morts.

L'annonce de la proposition de discussions de paix, parrainées par le CCG, est intervenue le lendemain de la rencontre entre le président yéménite, Abed Rabbo Mansour Hadi, et Nayef Falah al-Hajraf, secrétaire général du conseil, à Riyad. Saba, l'agence de presse officielle yéménite, a rapporté que les deux hommes avaient discuté du soutien du CCG aux mesures visant à mettre fin à la guerre au Yémen et au coup d'État des Houthis, sur la base de pourparlers de paix et de la poursuite des efforts pour mettre en œuvre l'accord de Riyad et d’autres questions.

Ils auraient également discuté du soutien financier du CCG au riyal yéménite dévalué, pour remédier à la détérioration des services et atténuer les souffrances du peuple yéménite.

Les responsables yéménites ont déclaré que les pourparlers de paix dépendaient de l'acceptation de cette proposition par les Houthis. Ils ont ajouté que ces derniers pourraient intensifier leurs opérations militaires dans le pays, en particulier à l'extérieur de l’importante ville assiégée de Marib, afin d'améliorer leur position dans les négociations s'ils acceptaient d’y participer.

«Ils mèneront des opérations militaires majeures à Marib et sur d'autres fronts pour contrecarrer tout accord (et forcer l'acceptation de) leurs conditions astreignantes, qu'ils ont maintes fois posées lors de précédents pourparlers», a déclaré le responsable.

Les Houthis ont rejeté les précédentes propositions de paix, notamment l'initiative saoudienne. Ils demandent que la Coalition pour restaurer la légitimité au Yémen arrête d’abord ses frappes aériennes et lève les restrictions présumées sur l'aéroport de Sanaa et le port de Hodeidah.

Najib Ghallab, sous-secrétaire au ministère de l'Information du Yémen, explique à Arab News que le gouvernement internationalement reconnu du Yémen soutiendrait fermement toute initiative arabe visant à mettre fin à la guerre, mais a prévenu que la résistance des Houthis pourrait saboter la proposition des pourparlers de paix.

«Nous sommes très favorables à tout rôle arabe visant à réunir les Yéménites sous l'égide du Conseil de coopération du Golfe», affirme-t-il. Il ajoute néanmoins que les factions puissantes au sein du mouvement houthi, qui profitent de la guerre, ainsi que l'Iran, qui utilise les combattants comme de simples pions, rejetteraient tout appel à la paix. «Les Houthis pensent que réunir les Yéménites… à la même enseigne affaiblira leur rôle», assure Ghallab.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".