BEYROUTH: Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a annoncé que son organisation était prête à envoyer une équipe au Liban pour surveiller le déroulement des élections législatives prévues le 15 mai.
«C’est ce que la Ligue arabe a fait en Algérie, en Irak, en Palestine et dans plusieurs régions, et je pense que nous le ferons au Liban aussi», indique-t-il.
M. Aboul Gheit a visité le Liban lundi dans le cadre des préparatifs du sommet arabe en Algérie qui aura lieu les 1er et 2 novembre.
Le président libanais Michel Aoun s’est entretenu avec M. Aboul Gheit et lui a assuré que les élections se dérouleront à la date prévue. D’après le bureau de presse de M. Aoun, il a favorablement accueilli l’idée qu’une équipe de la Ligue arabe surveille le déroulement des élections.
Le délai de dépôt des candidatures prenant fin mardi à minuit, la compétition électorale s’est intensifiée entre les grands blocs qui ont commencé à annoncer leurs candidats. Lundi à midi, ils étaient 600 à être enregistrés.
Spécifité du pays, la polarisation confessionnelle a commencé à s’immiscer dans la campagne. Certains partis, le Hezbollah et ses alliés notamment, s'en sont ainsi pris aux formations politiques étrangères et à leur rôle dans ces élections, dans lesquelles le Liban joue son avenir.
Le nombre de voix qu'obtiendront les partis dictera l'influence qu'ils exerceront sur l'élection présidentielle en octobre, puisque ce sera au futur Parlement de choisir le prochain chef de l'Etat libanais.
En Bref
Le président libanais Michel Aoun s’est entretenu avec M. Aboul Gheit et lui a assuré que les élections se dérouleront à la date prévue. D’après le bureau de presse de M. Aoun, il a favorablement accueilli l’idée qu’une équipe de la Ligue arabe surveille le déroulement des élections.
Alors que la lutte politique s’intensifie, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora a fait part de son inquiétude quant à l’avenir du pays.
«Je crains pour le Liban qui vit certains de ses jours les plus difficiles et les plus amers. L’État libanais est devenu dépendant, ses institutions se sont effondrées, son économie s’est détériorée et les Libanais attendent des miettes d’aide dans l’obscurité et le froid» s'est-il exprimé à l’occasion du 17e anniversaire de la révolution du Cèdre, le 14 mars.
«De plus, la tutelle politique de l’Iran et de son parti armé s’est intensifiée au Liban, compte tenu de l’opposition constante aux réformes politiques, administratives et financières.»
M. Siniora a insisté sur la nécessité de reconfigurer et de renforcer l’unité interne afin de sauver le Liban de ceux qui entravent son développement.
Par ailleurs, le président du Parlement Nabih Berri, a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé les noms des candidats du mouvement Amal et du bloc parlementaire du Développement et de la Libération, quelques jours après une déclaration semblable de son allié le Hezbollah.
«Les élections font l’objet d’une attention internationale et régionale sans précédent», constate M. Berri.
«Cette attention, ou plutôt cette ingérence, n’a pas diminué. Certains manifestent leur intérêt de bonne foi, mais d’autres, et ils sont nombreux, veulent investir dans les résultats des élections pour créer des conflits sectaires. Ces partis étrangers financent certains partis libanais pour atteindre des objectifs politiques stratégiques visant à changer l’identité du Liban», explique M. Berri.
Samir Geagea, le chef du parti des Forces libanaises, a lancé sa campagne électorale en qualifiant le vote à venir de «bataille existentielle et pas seulement politique».
«Les Libanais ont trois options lors des prochaines élections: ceux qui veulent un État mais ne peuvent pas le construire, ceux qui ne veulent pas d’État et sont capables de continuer à entraver sa construction, et ceux qui veulent un État et peuvent effectivement le construire», a ajouté M. Geagea.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com