Le gouvernement financera une remise de 15 centimes par litre de carburant

Station-service de Lille, dans le nord de la France le 18 janvier 2022 (Photo, AFP).
Station-service de Lille, dans le nord de la France le 18 janvier 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 13 mars 2022

Le gouvernement financera une remise de 15 centimes par litre de carburant

  • Cette mesure, qui coûtera environ 2 milliards d'euros à l'État, concerne les ménages comme les entreprises et sera valable sur tous les carburants
  • En France, en moyenne, le litre de gazole valait 1,8 euro la première semaine de mars, mais les prix dépassent aujourd'hui les 2 euros dans les stations-services

PARIS: Face à l'envolée des prix du carburant, et à moins d'un mois de la présidentielle, le Premier ministre Jean Castex a annoncé une "remise à la pompe de 15 centimes par litre" de carburant, à partir du 1er avril et pendant quatre mois.

Cette mesure, qui coûtera environ 2 milliards d'euros à l'État, concerne les ménages comme les entreprises et sera "valable sur tous les carburants", a précisé le Premier ministre dans une interview au journal Le Parisien.

Les prix de tous les carburants, et notamment du diesel, augmentent en continu depuis plus de deux mois, en France comme dans le reste de l'Europe et ailleurs, en faisant l'un des sujets importants de la campagne électorale, avec l'inflation en général. La hausse a été causée par une production de pétrole qui n'arrive pas à suivre le rythme de la forte reprise économique mondiale, et qui a été encore accélérée par l'invasion russe de l'Ukraine.

En France, en moyenne, le litre de gazole valait 1,8831 euro la première semaine de mars, mais les prix dépassent aujourd'hui largement 2 euros dans de très nombreuses stations-services.

La remise s'effectuera au moment du paiement, en caisse ou par carte bancaire à la pompe, et ne sera donc pas visible d'emblée sur les prix affichés, a détaillé le chef du gouvernement. 

Si l'État "remboursera" ensuite les distributeurs, Jean Castex les a appelés, tout comme les "pétroliers", à faire eux-mêmes "un geste complémentaire". Des "discussions" sur ce point sont en cours, a précisé Matignon qui a décelé "des signaux positifs".

"Comment les Français comprendraient qu'ils payent un plein de gasoil à 2 euros, pendant qu'au même moment les pétroliers dégagent toujours de gros bénéfices", s'est-il interrogé. 

L'annonce a fait réagir les prétendants à l'Elysée: insuffisante pour Marine Le Pen, pour qui "le gouvernement se moque de nous en baissant le prix de 15 centimes" dix jours avant le premier tour du 10 avril.

Le candidat communiste Fabien Roussel a demandé d'aller plus loin et de bloquer les prix à 1,70 euro le litre.

Point de clientélisme, s'est défendu Jean Castex: "Me voyez-vous leur dire +circulez, il n’y a rien à voir !+ parce qu'il y a une élection dans moins de trente jours? Ce n'est pas ma conception de ma responsabilité".

Plus de 22 milliards d'euros

Jean-Yves Mano, président de l'association de défense des consommateurs CLCV, a dit à l'AFP y voir une "réponse concrète" mais regrette qu'il faille attendre le 1er avril pour sa mise en place. 

Pour Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d'automobilistes, le geste est "juste normal" puisque "l'Etat engrange actuellement des recettes de TVA qui dépassent le budget prévu".

Matignon se défend en rappelant que le gouvernement a déjà pris une batterie de mesures pour tenter d'endiguer les effets de la hausse continue des prix de l'énergie depuis des mois, aggravée par l'invasion de l'Ukraine: blocage du prix du gaz jusqu'à la fin de l'année 2022, limitation à 4% de la hausse du prix de l'électricité, chèque énergie exceptionnel, indemnité inflation pour 38 millions de personnes, ou encore hausse du barème des indemnités kilométriques. 

La facture totale des mesures énergétiques avait même été chiffrée à quelque 22 milliards d'euros par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, dont 10 milliards d'euros pour le gel des prix du gaz et 8 milliards d'euros pour le plafonnement des tarifs de l'électricité.

Avec les secousses mondiales sur les marchés de l'énergie, les cours du pétrole ont fluctué cette semaine. Michel-Edouard Leclerc, le président du comité stratégique des magasins E.Leclerc, anticipait même vendredi sur BFMTV que les prix allaient baisser dès lundi.

Pas de quoi remettre en cause la mesure selon Matignon, qui la réexaminera en cas de chute des prix, un scénario cependant "peu probable" étant donné que les cours du pétrole étaient déjà élevés avant la crise russo-ukrainienne.

M. Castex doit en outre dévoiler la semaine prochaine "un plan de résilience" économique et social face aux conséquences de la guerre, qui complètera cette mesure de remise.

Il a aussi promis pour les pêcheurs "des mesures permettant un abaissement de leurs charges sociales et portuaires".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.