BEYROUTH : Le Premier ministre libanais sortant, Hassan Diab, a affirmé vendredi que toute levée des subventions sur les produits de première nécessité serait inacceptable et entraînerait une explosion sociale ».
Lors d’une allocution télévisée, Diab, qui a démissionné il y a deux mois à la suite de l’explosion qui a détruit une grande partie de Beyrouth et exacerbé la crise économique du pays, a indiqué que 4 milliards de dollars avaient été dépensés jusqu’à présent en 2020 pour subventionner les produits alimentaires, les médicaments, la farine et le blé importés.
Il a mis en garde contre le fait que la Banque centrale, ainsi que « tous ceux qui soutiennent une telle décision », seraient responsables du chaos qui s’ensuivra dans le pays, déjà en proie à une crise financière.
Croulant sous une montagne de dettes, le Liban traverse sa pire crise économique depuis la guerre civile de 1975-1990. Avec l’envolée des prix, beaucoup de Libanais ont sombré dans la pauvreté et comptent de plus en plus sur les produits alimentaires, les médicaments et le carburant subventionnés.
Le Liban ne possède plus que 1,8 milliards de dollars de réserves en devises pour subventionner les produits alimentaires et autres importations, mais il pourrait les faire durer pour six mois de plus en cessant de soutenir certains produits, précise une source officielle jeudi.
Cependant, Diab a mentionné que les subventions ne devraient pas être complètement supprimées, mais plutôt ciblées pour soutenir ceux qui en ont le plus besoin.
Les consultations parlementaires pour désigner un nouveau Premier ministre débuteront le 15 octobre, dans un effort pour pousser la classe politique brisée du Liban à agir pour former le prochain gouvernement du pays.
Les efforts récents ont échoué en raison de querelles au sujet des postes ministériels entre les différentes factions politiques du pays, portant un coup de grâce à un plan français visant à rallier les politiciens pour mettre un terme aux malheurs du pays.
Diab a déclaré qu'il incombait aux dirigeants politiques sectaires en conflit de relancer la feuille de route française et de former un gouvernement rapidement parce que le pays « ne peut pas attendre deux mois de plus ».