En Libye, le commerce en ligne à la rescousse des potiers de Ghariane

Plats, cruches, pichets, tajines, pots à fleurs émaillés et ornés de dessins traditionnels peints finement à la main...Les échoppes exposent aussi des centaines de gargoulettes et articles en terre cuite, destinés à stocker l'huile d'olive locale ou à rafraîchir l'eau en été. (Photo, AFP)
Plats, cruches, pichets, tajines, pots à fleurs émaillés et ornés de dessins traditionnels peints finement à la main...Les échoppes exposent aussi des centaines de gargoulettes et articles en terre cuite, destinés à stocker l'huile d'olive locale ou à rafraîchir l'eau en été. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 10 mars 2022

En Libye, le commerce en ligne à la rescousse des potiers de Ghariane

  • Sur l'une des principales avenues de la cité surnommée par les Libyens "capitale de la poterie", les pittoresques étals spécialisés s'enchaînent
  • Mais les temps sont durs: si la poterie fut longtemps florissante dans cette modeste ville de 160 000 âmes, elle fait aujourd'hui face à une pénurie de main-d'œuvre

GHARIANE : La poterie a longtemps fait la fierté de la ville de Ghariane, dans le nord-ouest de la Libye, avant de décliner au fil des ans. Pour tenter de sauver leur métier ancestral, les artisans misent désormais sur la vente en ligne.

Sur l'une des principales avenues de la cité surnommée par les Libyens "capitale de la poterie", les pittoresques étals spécialisés s'enchaînent. 

Plats, cruches, pichets, tajines, pots à fleurs émaillés et ornés de dessins traditionnels peints finement à la main...Les échoppes exposent aussi des centaines de gargoulettes et articles en terre cuite, destinés à stocker l'huile d'olive locale ou à rafraîchir l'eau en été.

Mais les temps sont durs: si la poterie fut longtemps florissante dans cette modeste ville de 160 000 âmes, nichée aux portes d'un massif montagneux, elle fait aujourd'hui face à une pénurie de main-d'œuvre, une hausse des prix des matières premières, une commercialisation en dents de scie et une concurrence de plus en plus rude.

Muayyad al-Shabani n'est pas artisan et rien ne le prédestinait à travailler dans la poterie. Son diplôme universitaire de physique en poche, cet entrepreneur de 35 ans a affronté la morosité du marché national de l'emploi avant de se lancer il y a quatre ans – un peu par hasard -– dans la vente en ligne d'articles de poterie, fabriqués dans un atelier qu'il a ouvert à Ghariane.

«Importés de Chine»

Les commandes se font directement sur des pages Facebook et Instagram dédiées, animées par une dizaine de personnes, de la vente à la mise en emballage jusqu'à l'expédition. 

Des machines d'emballages sur lesquelles a investi le jeune entrepreneur permettent de s'assurer que les produits arrivent intacts chez leurs destinataires.  

Son objectif ? Se faire une place dans un marché sans frontières et résister à la concurrence des produits "importés de Chine, de Turquie et des pays voisins", comme il le confie à l'AFP.

Ce père de deux enfants sait néanmoins qu'il part avec un sérieux désavantage compétitif par rapport aux pays voisins qui jouissent d'un climat politique plus stable et qui ont pris de l'avance.

Le développement de la poterie dans sa ville s'est arrêté "dans les années 80", ne parvenant pas à "suivre le rythme" de la modernisation observé ailleurs, souligne-t-il.

Mais dans ce pays en proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, les défis sont de taille: outre des écueils logistiques, la réglementation des changes est très protectionniste, le système bancaire archaïque.

Le paiement se fait en Europe. L'argent est ensuite retiré et remis au commerçant "par des gens qui se rendent à Tripoli". Le transport maritime "prend beaucoup de temps".

Malgré tout, Muayyad al-Shabani arrive à expédier ses produits "en Grande-Bretagne, en Allemagne, au Canada et aux Etats-Unis" et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. 

«Prendre le relais»

Ali Al-Zarqani, propriétaire d'un atelier voisin, aimerait lui aussi franchir le pas de la vente en ligne mais il n'est pas encore outillé pour s'y lancer.

"Ce n'est pas un luxe mais une nécessité", reconnaît-il pourtant, en espérant voir "la nouvelle génération prendre le relais" pour sauvegarder cet "artisanat qui exprime notre identité et notre lien à notre terre".

M. Zarqani se rend chaque jour dans son atelier niché à l'arrière des stands pour modeler et décorer ses pièces. Les mains plongées dans la terre, cerné par des murs de brique, cet homme de 47 ans répète les mêmes gestes depuis 25 ans, perpétuant un savoir-faire transmis par son père.

La terre ocre puisée dans le massif du Djebel Nefoussa est broyée et tamisée avant d'être transformée en glaise puis malaxée pour la rendre plus facile à travailler. Les poteries sont formées sur le tour ou dans des moules et doivent sécher à l'air libre entre 6 et 12 heures selon leur taille.

Les pièces, une fois décorées avec des pigments naturels, sont cuites à plus de 1 000°C dans des fours électriques venus remplacer les fours traditionnels en terre alimentés au bois.


Gaza: le ministre de la Défense israélien annonce la saisie de «larges zones» pour créer des zones de sécurité

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
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  • Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès
  • "N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé mercredi l'extension de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza pour s'emparer de "larges zones" en vue de créer des zones de sécurité, appelant par ailleurs les Gazaouis à renverser le Hamas.

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué.

"J'appelle les habitants de Gaza à agir maintenant pour chasser le Hamas et rendre tous les otages", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès.

"N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi.

Israël a repris ses bombardements intensifs sur Gaza le 18 mars, puis lancé une nouvelle offensive terrestre, mettant fin à un cessez-le-feu de près de deux mois avec le Hamas.

Depuis la reprise des combats, 1.042 personnes ont été tuées, selon des données publiées mardi par le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, portant le bilan total à 50.399 morts depuis la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours retenues, à Gaza dont 34 sont décédées selon l'armée.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.