BEYROUTH : le Liban a enregistré mercredi le plus grand nombre de cas de Covid-19 depuis février. Les 1 459 nouveaux cas ont porté le total à plus de 48 000, tandis que le nombre de décès a augmenté de 9 cas, portant le total à 433.
Parmi les cas enregistrés mercredi figurait l'ancien ministre libanais de la Justice le général Ashraf Rifi qui a annoncé il y a une semaine que son fils avait contracté le virus.
Le personnel médical est préoccupé par un nombre d'hôpitaux à Beyrouth près d’atteindre leur capacité maximale, en particulier dans les unités de soins intensifs (USI).
La porte-parole de l'UNRWA, Hoda Samra, a révélé l’existence d’un foyer de contamination dans les camps de réfugiés palestiniens. Elle affirme que les camps sont surpeuplés et que les gens ne s'engagent pas à rester chez eux ni à suivre des mesures préventives.
Les autorités libanaises comptent entamer une réouverture progressive des écoles lundi prochain, ce qui ne concerne à ce stade que les étudiants de cycle supérieur.
Hilda El-Khoury, directrice du département de conseil et d'orientation au ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, a déclaré : « Au départ, 60 000 étudiants sur les 120 000 actuellement inscrits dans les écoles intermédiaires et secondaires retourneront progressivement à l'école. Certains ne reviendront pas dans les deux prochaines semaines, puisqu’ils résident dans des secteurs confinés en raison de la propagation du virus. »
Le Comité chargé de superviser la préparation et la réaction à la Covid-19 au Liban a recommandé la fermeture de toutes les boîtes de nuit, des discothèques et des bars jusqu'à nouvel ordre. Le comité a également exigé d'identifier les villes avec un taux d'infection quotidien élevé sur une base hebdomadaire afin de les inclure dans la décision de fermeture.
Les décisions du Comité ont été largement critiquées par le Centre de rationalisation des politiques de la Faculté des sciences de la santé de l’université américaine de Beyrouth (AUB). Le centre a décrit l'état actuel de la Covid-19 au Liban comme « terrifiant, 10 % de tous les tests PCR donnent des résultats positifs ». En outre, « 80 % des lits de soins intensifs dédiés sont déjà occupés, certaines villes ont été mises en quarantaine, le respect des mesures préventives est inexistant, il n'y a pas d'évaluation claire de l'état de préparation des écoles dans ce contexte. Cela signifie que la situation actuelle ne permet certainement pas la réouverture des classes. »
Le Centre a affirmé : « La meilleure option maintenant est de poursuivre l'enseignement à distance », tout en soulignant que « le moment de la réouverture des écoles ne peut être déterminé par un nombre de jours, mais par une série de conditions de santé qui doivent être remplies. Parmi ces conditions, le suivi du taux de la transmission communautaire, la mise en œuvre d'un système de surveillance strict basé sur des tests, l’identification des cas contact et leur isolement, ainsi que la capacité d’une école à mettre en œuvre et maintenir les mesures préventives. »
On rapporte que 170 établissements d'enseignement à Beyrouth ont été endommagés lors de l'explosion dans le port du 4 août, ce qui laisse des conséquences quant à la poursuite de l'éducation de 70 000 étudiants et la vie de 7 600 enseignants.
Alors que les professionnels de la santé s'affairent à lutter contre la pandémie, la crise financière à laquelle le Liban est confronté a conduit la Banque du Liban à supprimer les subventions sur les équipements sanitaires, y compris ceux utilisés dans les hôpitaux. Le Liban pourrait également réduire les subventions sur les médicaments, le carburant et le blé en raison du manque de réserves en devises étrangères.
Suleiman Haroun, chef du Syndicat des hôpitaux privés, a mis en garde contre cette décision. Il a déclaré : « Les hôpitaux devront obliger les patients à payer la différence de coût de leur hospitalisation. »
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com