BEYROUTH: Une délégation du Trésor américain s'est entretenue mardi avec des responsables à Beyrouth sur la coopération du gouvernement libanais dans la lutte contre le blanchiment d'argent et la corruption, ainsi que sur la crise du secteur bancaire libanais.
La délégation, dirigée par Paul Ahern, sous-secrétaire adjoint principal au Trésor américain; son adjoint Eric Meyer; et un groupe d'experts en criminalité financière, succédait aux discussions de la veille sur la lutte contre le financement du terrorisme, les opérations illicites de drogue et de contrebande.
Le président Michel Aoun, a affirmé aux responsables américains que les lois libanaises «sont appliquées avec fermeté et précision dans ce domaine, et les institutions financières internationales en témoignent».
Aoun a ajouté que «le Liban participe activement aux efforts internationaux de lutte contre le blanchiment d'argent et joue son rôle au sein du Groupe d'action financière à cet effet dans la région du Moyen-Orient. Le Liban a également créé le Comité national de coordination de la lutte contre le financement du terrorisme et la Commission nationale de lutte contre la corruption.»
Le président libanais a promis que la lutte contre la corruption «se poursuivra sans relâche pendant le reste du mandat présidentiel», et a mentionné l’audit juricomptable concernant les comptes de la banque centrale comme «l'une de ses manifestations les plus marquantes».
Aoun a aussi révélé que le projet de loi sur le contrôle des capitaux ciblant les transferts étrangers et les retraits en espèces des banques au Liban devrait être approuvé par le Parlement avant la fin de son mandat en mai.
Il a également remercié Washington pour son soutien à l'armée libanaise, ainsi que pour l'aide humanitaire, au développement, à la santé et à l'éducation.
La délégation américaine a rencontré lundi le président du Parlement, Nabih Berri, le Premier ministre, Najib Mikati, et le ministre de l'Intérieur, Bassam Mawlawi, dans le but de discuter de la lutte contre le financement du terrorisme, des opérations de trafic de drogue et de contrebande, ainsi que des préparatifs du pays pour les élections législatives de mai.
Les discussions ont porté sur les sanctions prises à l’encontre du Hezbollah et de personnalités proches du parti pour des opérations financières illégales.
Selon l'agence de presse libanaise Almarkaziya, la réunion a évoqué l'enquête en cours visant Riad Salameh, le gouverneur de la banque centrale, et son impact probable sur la stabilité financière et monétaire du Liban.
Des observateurs ont expliqué que la visite de la délégation américaine est la preuve que Washington refusera de tolérer toute réticence des autorités politiques, financières et bancaires au Liban à appliquer les sanctions américaines, notamment en matière de corruption et de financement du terrorisme.
Les responsables américains ont également discuté de la branche financière du Hezbollah, l'Association Al-Qard al-Hassan (prêt sans intérêts), qui fait l'objet de sanctions américaines.
Pendant ce temps, une délégation du FMI dirigée par Ernesto Ramirez a poursuivi ses entretiens avec des responsables libanais, dont Mikati et Berri, sur la stratégie de redressement financier et économique du pays.
Le FMI attend que les autorités libanaises commencent à concrétiser les promesses de réformes exigées par la communauté internationale, notamment un plan relatif à l’approvisionnement en électricité, car ce problème est à lui seul responsable d'environ la moitié du déficit du budget général de l'État.
Malgré des discussions animées au cours des deux dernières semaines, le gouvernement n'a pas été en mesure de parvenir à une formule finale sur ce plan.
Un accord franco-saoudien a été annoncé lundi à la suite d'entretiens entre le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et son homologue saoudien, le prince Faysal ben Farhane, pour financer plusieurs projets humanitaires et apporter une aide directe à plusieurs hôpitaux et centres de soins de santé primaires.
L'Arabie saoudite fera ainsi un don de 36 millions de dollars (1 dollar américain = 0,90 euro) au Liban par le biais du Centre d'aide humanitaire et de secours du roi Salmane (KSrelief).
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com