Méditerranée: première rencontre turco-grecque de haut niveau depuis le début des tensions

Un panneau militaire turc se trouve à côté d'un bâtiment désert de la zone touristique de Varosha, au nord de l'île divisée de Chypre, en Méditerranée orientale, occupée par les Turcs, le 2 novembre 2013.  (YiannisKOURTOUGLOU/AFP)
Un panneau militaire turc se trouve à côté d'un bâtiment désert de la zone touristique de Varosha, au nord de l'île divisée de Chypre, en Méditerranée orientale, occupée par les Turcs, le 2 novembre 2013. (YiannisKOURTOUGLOU/AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 08 octobre 2020

Méditerranée: première rencontre turco-grecque de haut niveau depuis le début des tensions

  • La Grèce et la Turquie se battent autour de l'exploitation de gisements d'hydrocarbures en Méditerranée
  • La question des eaux territoriales de Chypre divise également les deux membres de l'OTAN

BRATISLAVA: Les chefs de la diplomatie de la Turquie et de la Grèce se sont entretenus jeudi à Bratislava, première rencontre de haut niveau entre les deux pays depuis le début des tensions autour de l'exploration d'hydrocarbures en Méditerranée orientale.

Le turc Mevlut Cavusoglu a brièvement rencontré son homologue grec Nikos Dendias en marge d'un forum organisé par le think tank Globsec à Bratislava, en Slovaquie.

Les deux ministres ont discuté de «questions bilatérales et régionales», ont rapporté les médias turcs, sans donner plus de précisons.

A Athènes, une source au ministère des Affaires étrangères citée par l'agence ANA, a affirmé que M. Dendias transmis à son homologue turc la position d'Athènes opposée à la réouverture du littoral de la ville-fantôme de Varosha dans la partie nord sous occupation turque de l'île de Chypre.

La réouverture partielle jeudi de Varosha, un des symboles de la division de l'île, annoncée mardi par le président turc Recep Tayyip Erdogan et le «Premier ministre» de l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord, Ersin Tatar, constitue un nouveau sujet de contentieux qui risque de relancer les tensions entre Athènes et Ankara.

Tous deux membres de l'Otan, la Grèce et la Turquie se déchirent autour de l'exploitation de gisements d'hydrocarbures en Méditerranée.

Après des démonstrations de force et des déclarations martiales en août, Ankara et Athènes s'étaient mis d'accord en septembre pour reprendre des «pourparlers exploratoires» à une date qui reste à déterminer.

Signe d'une volonté d'apaisement, un accord a été trouvé la semaine dernière à l'Otan entre la Grèce et la Turquie sur un mécanisme pour éviter les conflits.

La question des eaux territoriales de Chypre fait aussi partie des tensions entre les deux pays qui ont le statut de «garants» de cette île méditerranéenne divisée.

Les dirigeants de l'Union européenne, réunis vendredi en sommet à Bruxelles, avaient adressé à la Turquie un message de fermeté assorti d'une menace de sanctions si elle ne cesse pas ses forages, considérés comme illégaux, dans les eaux territoriales de Chypre.

Le navire turc de prospection d'hydrocarbures Yavuz avait par la suite quitté la zone maritime de Chypre pour regagner la côte turque, un geste pouvant être interprété comme un éventuel signe de désescalade de la part d'Ankara.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

Short Url

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.