TÉHÉRAN : Le négociateur en chef de l'Iran Ali Baghéri se rend dimanche à Vienne pour poursuivre les négociations avec les grandes puissances sur le dossier nucléaire iranien, a rapporté une source officielle.
Ces derniers jours, des négociateurs ont fait état d'avancées dans les pourparlers de Vienne visant à sauver l'accord nucléaire conclu en 2015 entre l'Iran, les Etats-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l'Allemagne.
L'enjeu est de faire revenir dans l'accord les Etats-Unis, qui s'étaient retirés en 2018 en rétablissant des sanctions contre l'Iran, et Téhéran, qui avait en réaction rompu ses engagements liés à ses activités nucléaires sensibles.
L'accord de 2015 avait permis jusqu'au retrait américain la levée de sanctions économiques internationales contre la République islamique. Elle a en échange respecté les restrictions liées à son programme nucléaire, censées l'empêcher de se doter de la bombe atomique, intention qu'elle a toujours niée.
Ali Baghéri "partira ce soir (dimanche) pour Vienne avec un ordre du jour clair afin de poursuivre les négociations visant à résoudre les problèmes pour arriver" à un règlement, a annoncé l'agence de presse officielle iranienne Irna.
M. Baghéri était rentré en Iran mercredi afin de consulter ses dirigeants et avait appelé l'Occident à prendre des décisions pour pouvoir franchir la "ligne d'arrivée" dans les négociations dans la capitale autrichienne.
Celles-ci ont continué au niveau des experts en l'absence des négociateurs en chef.
"Nous attendons le retour du négociateur en chef iranien (...) pour finaliser l'accord de rétablissement du JCPOA", le sigle utilisé pour désigner l'accord de 2015, a déclaré sur Twitter l'émissaire de la Russie, Mikhaïl Oulianov.
Pour le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, "les négociations à Vienne sont arrivées au moment (où seront prises) d'importantes décisions politiques par les Etats-Unis ou les Occidentaux".
Samedi, le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian a déclaré que son pays étudiait une "ébauche" d'accord après un entretien téléphonique avec Josep Borell, son homologue de l'Union européenne (UE).
L'un des points de friction demeure l'absence de clarification de la part de Téhéran sur la possible présence de matériel nucléaire sur des sites iraniens non officiels --selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), gendarme onusien du nucléaire.
"Nous avons répondu à des questions ou des revendications politiques de la part de l'AIEA concernant des actions de notre pays dans le passé (...) personne ne doit maintenir ce sujet pour maintenir la pression politique" sur Téhéran, a accusé M. Khatibzadeh, interrogé par la télévision d'Etat.