Des documentaires qui offrent au monde un rare aperçu des sites les plus sacrés de l’Islam

Le cinéaste Abrar Hussain réalise, en octobre 2017, un documentaire dans le Mataf (zone de circumambulation) de la Grande Mosquée de La Mecque, en Arabie Saoudite. (Photo reproduite avec l’aimable autorisation de Red Face Films)
Le cinéaste Abrar Hussain réalise, en octobre 2017, un documentaire dans le Mataf (zone de circumambulation) de la Grande Mosquée de La Mecque, en Arabie Saoudite. (Photo reproduite avec l’aimable autorisation de Red Face Films)
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Publié le Dimanche 27 février 2022

Des documentaires qui offrent au monde un rare aperçu des sites les plus sacrés de l’Islam

  • En 2017, Abrar Hussain lance son œuvre la plus connue, “Un Jour au Haram”, un aperçu de l’un des sites les plus vénéres de l’Islam
  • Son nouveau film, «Une nuit à Al-Aqsa», raconte l’histoire de l’enceinte de la mosquée durant la nuit la plus sacrée du calendrier islamique, la Nuit du destin (Laylat Al-Qadr)

ISLAMABAD : Abrar Hussain, cinéaste anglo-pakistanais reconnu et réalisateur de documentaires sur la Grande Mosquée de La Mecque et sur La Mosquée Al-Aqsa, raconte à Arab News que ses films, qui offrent un rare aperçu de l’héritage culturel de l’Islam, ont pour but de contrecarrer tout récit portant atteinte à cette religion.

Né à Islamabad, Hussain s’installe à Londres avec sa famille, à la fin des années 70, moins d’un an après sa naissance. Avant de devenir réalisateur de documentaires, il travaille en tant que producteur de séries pour Islam Channel et réalise les séries télévisées renouvelées “Model Mosque” (2007) et “Faith Off” (2008).

En 2017, Hussain sort son œuvre la plus connue, “Un jour au Haram”. Etant donné que seuls les musulmans sont autorisés à se rendre à la Mecque, la ville la plus sainte de l’Islam, le film donne un aperçu de la Grande Mosquée de La Mecque, montrant comment la plus grande mosquée du monde est dirigée et ce à quoi ressemble le quotidien là-bas. 

“A la suite des attentats du 11 septembre, beaucoup de médias se sont acharnés sur les musulmans, notamment au Royaume-Uni et dans les pays occidentaux ; je savais que cela ne reflétait pas la vraie image de l’Islam” a affirmé Hussain à Arab News lors d’un entretien.

 

Le cinéaste Abrar Hussain réalise des prises de vue aériennes de la Grande Mosquée de La Mecque en Arabie Saoudite, en octobre 2017 (photo reproduite avec l’aimable autorisation de Red Face Films).

“J’ai vraiment senti que j’avais besoin d’user de créativité afin de combattre cela. J’ai donc commencé à réaliser des films en rapport avec l’Islam et j’ai connu un grand succès.”

Le nouveau film de Hussain, “Une nuit à Al-Aqsa”, a été présenté pour la première fois à Londres au début du mois. Il montre la Mosquée Al-Aqsa à Jérusalem durant la Nuit du destin (Laylat Al-Qadr), un festival commémoratif de la nuit durant laquelle les premiers versets du Coran furent révélés au Prophète Mahomet.

D’après Hussain, “Notre film ne cherche qu'à promouvoir une meilleure compréhension, plus tolérante, de l’Islam”.

Le cinéaste Abrar Hussain a remporté le prix Media Award lors de la cérémonie Hajj Awards pour son documentaire “Un jour au Haram”, à Londres, Royaume-Uni, le 4 novembre 2019 (photo reproduite  avec l’aimable autorisation de Red Face Films).

Dans l’une de ses critiques, le journal Guardian écrit que le film “est un entremêlement de prises de vues aériennes impressionnantes et de clichés intimes des fidèles."

D'après le Guardian, “beaucoup de fidèles sont des Palestiniens venus de Cisjordanie, ayant traversé plusieurs postes de contrôle israéliens, ce qui rend le voyage encore plus long et épuisant. En effet, l'omniprésence de l’occupation israélienne pèse sur les scènes conviviales et émouvantes des fidèles en prière ou partageant un repas à la fin du jeûne.”

“Ce documentaire met en valeur tout ce que les Palestiniens doivent endurer pour célébrer leur foi”.

Pour Hussain, le documentaire, tourné en 18 mois environ et avec un budget de £200,000 ($268,000), a été “une expérience incroyable et phénoménale pour préserver l’héritage culturel et l’histoire de l’Islam.”

“Il s’agit de l’un des lieux les plus importants (de l’Islam) et constitue la fierté des musulmans”. Il a ajouté que le film visait à encourager les visiteurs à se rendre à Al-Aqsa pour prier et être solidaires du peuple palestinien.

Le cinéaste anglo-pakistanais Abrar Hussain filme des scènes pour “Une nuit à Al-Aqsa" à Jérusalem, le 28 mai 2019 (photo reproduite avec l’aimable autorisation de Red Face Films). 

Les bénéfices récoltés par le film ont été versés à l’association caritative humanitaire internationale, Penny Appeal Palestine, qui a également contribué à la réalisation de ce documentaire.

“A travers ces fonds, l’association pourra financer d’autres projets comme celui-ci, fournir des soins médicaux, de la nourriture et autres plans de secours vitaux au peuple palestinien, surtout à Gaza” a déclaré Hussain.

Il a ajouté que ses documentaires avaient déjà été vus par des millions de personnes dans les salles de cinéma, les avions et les plateformes VOD. 

“Un jour au Haram” est resté deux ans sur Amazon Prime ; il est actuellement disponible sur une autre plateforme aux Etats-Unis, appelée USHUB, qui diffuse le film en streaming dans plus de 200 pays”, a affirmé le cinéaste.

Le documentaire “Une nuit à Al-Aqsa” avait déjà été diffusé dans 12 pays et avait connu un “grand succès” en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, au Canada, en Afrique du Sud et en Australie. Il a également été vu en Arabie Saoudite, en Indonésie, en Malaisie et en Turquie.

“L’audience musulmane apprécie que quelqu’un ait pris la peine de réaliser ce film”, a déclaré Hussain.

Le cinéaste se rendra de nouveau en Arabie Saoudite pour son prochain projet.

Selon le cinéaste, “un autre grand projet sur lequel nous travaillons actuellement est “Un jour à Médine”, ajoutant qu’il portera sur la Mosquée du Prophète à Médine, la deuxième ville sainte de l’Islam. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Jean Paul Gaultier nomme Ameni Esseibi première ambassadrice régionale de sa gamme de parfums

Ameni Esseibi, considérée comme la première mannequin grande taille au Moyen-Orient (Photo,  fournie)
Ameni Esseibi, considérée comme la première mannequin grande taille au Moyen-Orient (Photo, fournie)
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  • «Jean Paul Gaultier est plus qu’une marque pour moi», affirme-t-elle dans un communiqué
  • Ameni Esseibi a fait ses débuts internationaux en septembre 2022 en défilant pour la marque française Victor Weinsanto lors de la Fashion Week de Paris

DUBAÏ: La marque de luxe française Jean Paul Gaultier a annoncé que la mannequin tunisienne Ameni Esseibi a été nommée pour la première fois ambassadrice régionale de la gamme de parfums de la marque.

Ameni Esseibi, considérée comme la première mannequin grande taille au Moyen-Orient, a présenté le parfum emblématique Scandal de la marque dans les images de campagne, en portant divers ensembles.

Parmi ces ensembles figurait une robe bleue moulante ornée de motifs floraux roses. Sur un autre cliché, elle est vêtue d’une combinaison de la même couleur, avec des imprimés géométriques jaunes, orange, violets et roses.

Elle a également revêtu une robe noire ainsi qu’une robetransparente beige et or superposée sur une simple base noire.

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Ameni Esseibi a présenté le parfum emblématique Scandal de la marque dans les images de campagne. (Photo fournie)

«Jean Paul Gaultier est plus qu’une marque pour moi», affirme-t-elle dans un communiqué. «C’est un peu comme une famille. Son identité incarne tout ce que je représente: la rébellion, la force, l’audace, l’intrépidité, la sensualité et une touche de scandale.»

«En grandissant, le parfum préféré de ma mère était de la marque Jean Paul Gaultier, ce qui en fait un élément précieux de ma vie. Je suis très honorée d’entrer dans l’Histoire en tant que première ambassadrice arabe dans la région et cette marque fera toujours partie intégrante de ma carrière», ajoute-t-elle.

Ameni Esseibi a fait ses débuts internationaux en septembre 2022 en défilant pour la marque française Victor Weinsanto lors de la Fashion Week de Paris.

Elle a ensuite travaillé avec plusieurs marques réputées, dont H&M, et elle a figuré dans les pages de nombreuses publications.

En 2022, l’Arab Fashion Council, une organisation à but non lucratif représentant l’industrie de la mode au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, a nommé la mannequin basée à Dubaï comme ambassadrice.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Algérie: entre hockey et croquet, un jeu traditionnel pour fêter le printemps

Dans les montagnes du nord de l'Algérie, l'arrivée du printemps vient d'être fêtée avec le "thakourth", un jeu traditionnel, mélange de hockey sur gazon et de croquet, qui sert aussi à résoudre les conflits dans les villages berbères (Photo, AFP).
Dans les montagnes du nord de l'Algérie, l'arrivée du printemps vient d'être fêtée avec le "thakourth", un jeu traditionnel, mélange de hockey sur gazon et de croquet, qui sert aussi à résoudre les conflits dans les villages berbères (Photo, AFP).
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  • Ce jeu qui remonterait à l'Antiquité existe avec des variantes dans toute l'Afrique du nord, du Maroc jusqu'à la Libye
  • Il a aussi une connotation religieuse et la prière de la «Fatiha» est récitée avant chaque partie

BLIDA: Dans les montagnes du nord de l'Algérie, l'arrivée du printemps vient d'être fêtée avec le "thakourth", un jeu traditionnel, mélange de hockey sur gazon et de croquet, qui sert aussi à résoudre les conflits dans les villages berbères.

"Nous l'avons hérité de nos ancêtres, il y a longtemps. Il est pratiqué par nos tribus berbères. Nous y jouons chaque année à l'arrivée du printemps, sept fois pendant le mois de mai", raconte fièrement à l'AFP Ahmed Yettou, 22 ans, un jeune villageois.

Il se joue avec le "medjghaf", mot berbère pour désigner la crosse en bois et une balle ("thakourth") balle taillée dans le bois dur de bruyère.

Ce jeu qui remonterait à l'Antiquité existe avec des variantes dans toute l'Afrique du nord, du Maroc jusqu'à la Libye. Il a aussi une connotation religieuse et la prière de la "Fatiha" est récitée avant chaque partie.

"Ce jeu, nous l'avons appris de nos pères et grands-pères dès notre enfance. Aujourd'hui nous cherchons à le faire connaître à la nouvelle génération", confie Rabeh Zaghmim, 68 ans, un joueur de thakourth.

Extension de la nature 

"Nous préparons manuellement les +Medjghaf+, ces bâtons utilisés pour jouer (de taille différente) selon les âges et (qui restent) légers afin que tout le monde puisse jouer confortablement. Si Dieu le veut, eux (les jeunes) et leurs proches continueront à s'entraîner et à jouer", explique M. Zaghmim.

"Nous préférons les petits troncs car ils sont faciles à manipuler, contrairement aux grands", explique Omar Darbal, 50 ans, un autre joueur, qui fabrique "six ou sept balles (par saison) selon le nombre de semaines de jeu".

Le but du jeu, qui se pratique avec une équipe se trouvant à l'est d'un terrain et l'autre à l'ouest, est de ramener la balle dans le camp adverse. Il exige une grande force physique pour courir et frapper fort avec le "Medjghaf" dans la balle en bois.

Le contact direct est interdit mais il est possible de frapper la crosse de l'adversaire. Si un joueur parvient à faire s'envoler la balle et à l'attraper pour l'envoyer dans le camp adverse, son équipe marque le point. Ainsi de suite jusqu'au score de sept points.

"Ce jeu est une extension de la nature, il symbolise l'accueil et la joie à l'arrivée du printemps", souligne l’historienne et chercheuse en patrimoine, Radhia Beljedoui.

Le jeu peut aussi servir à résoudre des problèmes entre des gens "qui passent parfois un an sans se voir", souligne Omar Hamadouch, 76 ans.


Le film Everybody Loves Touda, présenté à Cannes, est un brillant exemple du travail de Nabil Ayouch

Le film Everybody Loves Touda, réalisé par Nabil Ayouch et projeté dans le cadre du festival de Cannes, raconte l’histoire d’une mère célibataire (Photo, fournie).
Le film Everybody Loves Touda, réalisé par Nabil Ayouch et projeté dans le cadre du festival de Cannes, raconte l’histoire d’une mère célibataire (Photo, fournie).
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  • La projection du film s’est terminée par une standing ovation
  • Comme les autres films de Nabil Ayouch, Everybody Loves Touda fait preuve d’un réalisme fascinant qui peut parfois sembler un peu trop dur

CANNES: Le film Everybody Loves Touda, réalisé par Nabil Ayouch et projeté dans le cadre du festival de Cannes, raconte l’histoire d’une mère célibataire, Touda (Nisrin Erradi), qui estime que «tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir».

Dans la petite ville dans laquelle elle habite, elle apporte de la musique et de la gaieté, et ses danses répandent la bonne humeur parmi son public. Cependant, elle fait bientôt l'objet d'une attention non désirée.

La projection du film s’est terminée par une standing ovation et la quatrième participation de M. Ayouch au festival a semblé susciter bien plus d'intérêt de la part du public que les années précédentes. En 2012, son drame Les Chevaux de Dieu, acclamé par la critique, a été présenté dans la section «Un certain regard», deuxième en importance après la compétition principale et largement considérée comme une plate-forme pour le cinéma expérimental. Mais Nabil Ayouch a également présenté un film dans la section «En compétition» pour la très convoitée Palme d’or : sorti en 2021, son long-métrage Haut et Fort, le premier film marocain depuis 1962 à concourir pour cette distinction, a fait sensation.

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Maryam Touzani et Nabil Ayouch lors de la séance photo du film Everybody Loves Touda au 77e festival de Cannes. (Getty Images)

Comme les autres films de Nabil Ayouch, Everybody Loves Touda fait preuve d’un réalisme fascinant qui peut parfois sembler un peu trop dur. Bien que M. Ayouch ait écrit le scénario avec Maryam Touzani (Le Bleu du caftan), afin probablement d’adoucir son histoire, Touda se caractérise par une détermination exceptionnelle. Cherchant à s’installer à Casablanca, où son fils sourd aurait une meilleure scolarité et où elle pourrait elle-même trouver de meilleures opportunités, Touda se met à chanter dans les boîtes de nuit des villages, supportant avec un sourire le regard lubrique des hommes ivres d’illusion.

Ce n’est pas la première fois que Nabil Ayouch dépeint les femmes dans des situations aussi précaires. Son film Whatever Lola Wants, sorti en 2008, raconte les épreuves d’une employée des postes à New York qui rêve de devenir danseuse orientale en Égypte. Quant à Much Loved (qui a été présenté dans la section «La Quinzaine des cinéastes»), il a déclenché un tollé en raison de son exploration de la prostitution au Maroc.

La musique du film, composée par Flemming Nordkrog, est très entraînante, mais Touda chante aussi des chansons folkloriques sur la libération et sur d’autres formes de droits de la femme. La performance captivante de l’actrice fait briller le récit: Nisrin Erradi a une présence remarquable à l’écran, ce qui rend le film particulièrement agréable à regarder.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com