RIYAD: Dans la culture saoudienne, une diwaniya est généralement un lieu où les hommes se réunissent, dans une maison ou dans un cadre décontracté, pour participer à une discussion. Assis sur des canapés, ils plongent dans la conversation et les échanges amicaux pour résoudre les problèmes politiques et sociaux qui affectent leur communauté.
La diwaniya qui s'est tenue vendredi soir dans une résidence cossue à quelques minutes de route de Riyad était différente car elle était organisée par un homme, mais dirigée par des femmes.
Sur fond de magnifiques œuvres d'art, la Chambre de commerce américaine en Arabie saoudite (AmCham) a organisé sa première diwaniya sur les femmes d’affaires.
Jamila El-Dajani, présidente du comité Women in Business de l’AmCham, a ouvert la soirée par un discours soulignant le chemin parcouru par les femmes d'affaires vivant en Arabie saoudite, mais où le Royaume devrait faire plus d’efforts.
Elle a également exprimé sa gratitude envers les hommes saoudiens qui ont tenu à inclure les femmes dans l'espace de style diwaniya.
«J'aimerais commencer aujourd'hui par remercier certains membres importants de notre communauté. Merci à la famille Al-Mouhaidib et, plus particulièrement, à Mousaab Al-Mouhaidib, pour nous avoir gracieusement accueillis.»
«C'est grâce à sa générosité que nous sommes en mesure de donner vie à cette initiative et d'intégrer les femmes dans une tradition profondément ancrée dans la culture saoudienne», a signalé El-Dajani.
Al-Mouhaidib, qui était présent, a permis que sa résidence familiale soit utilisée comme lieu de rassemblement de pensées et d’idées.
en bref
- Mousaab Al-Mouhaidib, qui était présent, a permis que sa résidence familiale soit utilisée comme lieu de rassemblement de pensées et d’idées. Les canapés, positionnés en forme de U, ont créé une atmosphère accueillante à travers laquelle les invités ont été encouragés à parler librement de leurs épreuves et de leurs réussites dans un espace sûr, mettant cette fois en évidence les femmes et non seulement les hommes en tant que leaders.
- Au cours de la soirée, deux questions ont été affichées de manière évidente sur les écrans. La première: «Comment pouvons-nous, en tant que société, nous unir afin de donner aux femmes qui nous entourent les moyens d'exceller dans leur carrière et de repenser la définition d'un leadership plus inclusif?» La seconde: «Étant donné que s'occuper de la famille est l'une des principales causes d'interruption de la carrière chez les femmes, comment pouvons-nous y répondre à la fois dans un contexte social et organisationnel?».
Les canapés, positionnés en forme de U, ont créé une atmosphère accueillante dans laquelle les invités ont été encouragés à parler librement de leurs épreuves et de leurs réussites dans un espace sûr, mettant cette fois en évidence les femmes et non seulement les hommes en tant que leaders.
Au cours de la soirée, deux questions ont été affichées de manière évidente sur les écrans.
La première: «Comment pouvons-nous, en tant que société, nous unir afin de donner aux femmes qui nous entourent les moyens d'exceller dans leur carrière et de repenser la définition d'un leadership plus inclusif?»
La seconde: «Étant donné que s'occuper de la famille est l'une des principales causes d'interruption de carrière chez les femmes, comment pouvons-nous y répondre à la fois dans un contexte social et organisationnel?»
Le programme Women in Business a été lancé en janvier 2020 dans le but de faire progresser le leadership et le développement de la carrière des femmes en Arabie saoudite.
L'expérience de l’AmCham a été créée de manière à contribuer à l'engagement bilatéral sur l'inclusion et le progrès des femmes, comme indiqué dans les objectifs de développement de la Vision 2030.
«Dépasser l'objectif d'avoir 30 % de femmes dans la main-d'œuvre d'ici 2030 est un début incroyable. Maintenant, il est temps de se retrousser les manches et de se mettre au travail », a déclaré Hana Nemec, responsable de la communication à AmCham Arabie Saoudite et responsable de Women in Business, à Arab News. «Avec toutes ces opportunités pour les femmes en Arabie saoudite, je suis convaincue que nous continuerons à dépasser les attentes et à avancer vers davantage de rôles de leadership. Après six ans en tant qu'expatriée dans le Royaume, je suis tellement fière du chemin parcouru par les initiatives d'autonomisation des femmes.»
Housam Al-Saleh, directeur général adjoint du groupe Arabian Hala, était l'un des nombreux hommes saoudiens qui se sont assis et ont écouté les femmes parler ce soir-là.
«La discussion sur les femmes, leur carrière et leur autonomisation, et le fait de voir certaines femmes qui ont réussi dans la salle, m'ont vraiment donné un aperçu des défis auxquels elles sont confrontées pour progresser et s'assurer qu'elles ont une carrière», a déclaré Al-Saleh à Arab News. «Je pense que le message à retenir est que je dois m'asseoir avec les membres de mon équipe et leur demander s'ils connaissent la différence entre un emploi et une carrière. Cela devrait être fait dès le processus d'entretien, connaître leurs aspirations, et ce que les pousse à faire ce qu'ils ont envie de faire.»
«Veulent-ils faire un changement dans ce monde, poursuit-t-il, ou veulent-ils faire un changement pour eux-mêmes ou pour la vie qu’ils mènent actuellement? C'est quelque chose que j'ai vraiment pris à cœur et j'ai besoin de me développer davantage pour être ouvert et capable de les former pour avoir ce qu'ils méritent.»
L'une des femmes présentes dans la salle qui a ouvert de nombreuses portes aux Saoudiennes après les avoir franchies elle-même était Dana Al-Ajlani, responsable des affaires publiques de Sanofi au Conseil de coopération du Golfe et coprésidente de l'AmCham.
Al-Ajlani a grandi dans une famille conservatrice saoudienne qui insistait sur l'importance du travail acharné et de l'éducation, gravissant les échelons pour occuper aujourd'hui ce poste prestigieux.
Elle attribue son succès aux conseils de son père et de son grand-père qui l’ont aidée à se frayer un chemin dans une société dominée par les hommes, mais aussi à son courage et à son dynamisme.
Lorsqu'elle a rejoint le marché du travail il y a plusieurs décennies, elle était toujours la première femme à occuper tous les postes pour lesquels elle était embauchée. Maintenant, elle est heureuse de passer le flambeau.
«Pour moi, ce dont je suis le plus fière, c’est que j'ai été la première femme à avoir être embauchée dans chaque entreprise. Mais, au moment où je suis partie, je me suis assurée que je n'étais pas la seule», a déclaré Al-Ajlani à Arab News.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com