Koweït: les femmes en colère contre les discriminations dans l'armée

Des militaires koweïtiens à l'académie militaire Ali al-Sabah, au Koweït. (AFP).
Des militaires koweïtiens à l'académie militaire Ali al-Sabah, au Koweït. (AFP).
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Publié le Jeudi 17 février 2022

Koweït: les femmes en colère contre les discriminations dans l'armée

  • Les femmes koweïtiennes, récemment acceptées dans les forces armées, devront désormais se soumettre à certaines restrictions, une décision qui suscite la colère des militantes féministes
  • Des dizaines de manifestantes ont protesté devant le Parlement dénonçant l' «instrumentalisation politique» de la question des droits des femmes, dans un pays où elles se mobilisent déjà contre le sexisme

KOWEIT: Une avancée puis une fatwa: les femmes koweïtiennes, récemment acceptées dans les forces armées, devront désormais se soumettre à certaines restrictions si elles veulent rejoindre la grande muette, une décision qui suscite la colère des militantes féministes.

En octobre 2021, l'armée de cette riche cité-Etat pétrolière du Golfe avait annoncé que les Koweïtiennes pourraient désormais rejoindre ses rangs, où elles n'occupaient jusque-là que des postes civils.

Pressées par l'indignation du député conservateur Hamdan al-Azmi qui a évoqué une inadéquation "morphologique" des femmes aux activités militaires, les autorités islamiques n'ont pas tarder à émettre une fatwa (avis religieux, NDLR) exigeant que les femmes ne portent pas d'armes et que seules celles voilées et ayant obtenu une permission d'un "tuteur" masculin puissent intégrer l'institution.

Le ministère de la Défense a suivi cette fatwa et imposé ces nouvelles règles fin janvier, suscitant l'ire de nombreuses Koweïtiennes dans un pays qui connait une vie politique animée, unique dans la région du Golfe.

"Pourquoi ces restrictions dans l'armée? Il y a des femmes très différentes et qui travaillent dans tous les domaines, y compris la police", souligne à l'AFP Ghadir Al-Khashti, rappelant que le voile n'a rien d'obligatoire au Koweït.

"Je ne comprends pas sur quelle base ils estiment que les femmes sont faibles", s'indigne la jeune femme, membre du comité féminin au sein de la Fédération koweïtienne du football.

"A l'époque de l'invasion par l'Irak, ma mère dissimulait des armes sous son abaya (robe traditionnelle noire) et les faisait passer aux résistants koweïtiens", raconte-t-elle.

Durant la première guerre du Golfe, déclenchée par l'invasion du Koweït en 1990 par les troupes du dictateur irakien Saddam Hussein, les femmes étaient fortement mobilisées dans la résistance.

«Femmes martyres»

"Nous avons des femmes martyres qui ont combattu par amour du pays sans que personne ne le leur ordonne", rappelle à l'AFP Louloua Al-Moulla, présidente de l'Association socio-culturelle des femmes.

L'émirat est un "Etat civil régi par la Constitution et la loi" qui garantissent les libertés personnelles sans distinction de genre, fait remarquer la militante.

Son ONG s'apprête, selon elle, à lancer une procédure judiciaire contre les nouvelles règles "inconstitutionnelles" imposées par le ministère de la Défense.

"Nous sommes un Etat musulman c'est vrai, mais nous refusons que les lois soient soumises aux fatwas", insiste Louloua al-Moulla.

Les Koweïtiennes, très impliquées dans la société civile, ont obtenu le droit de voter et de se présenter aux élections en 2005, mais elles restent encore très peu représentées au sein du Parlement et du gouvernement.

Ces dernières années, elles ont aussi pu intégrer la police, les services de pompiers ou encore l'institution judiciaire. 

Après la grande avancée dont s'était félicitée l'armée, le gouvernement a cédé à l'obstination du député Hamdan al-Azmi qui s'apprêtait à présenter une motion de censure contre le ministre de la Défense cheikh Hamad Jaber Al-Ali Al-Sabah, membre de la famille régnante. 

«Nature morphologique»

Dans sa motion, le député s'oppose à l'intégration des femmes, y compris dans les fonctions civiles, estimant que l'armée repose sur des critères qui ne correspondent pas à leur "nature morphologique".

Ce député a aussi récemment fait parler de lui en s'opposant à la tenue d'une retraite de yoga pour les femmes qu'il a qualifiée de "danger" et de "pratique étrangère à la société conservatrice du Koweït".

Dans un pays où le gouvernement est régulièrement contraint à la démission par le Parlement, le ministère de l'Intérieur avait rapidement réagi en faisant suspendre cet événement prévu en février.

Des dizaines de manifestantes ont protesté devant le Parlement dénonçant l'"instrumentalisation politique" de la question des droits des femmes, dans un pays où elles se mobilisent déjà fortement contre les discriminations et les violences sexistes.

Pour Ibtihal Al-Khatib, professeure d'anglais à l'université du Koweït, ce débat a pris un tour irrationnel dans le pays.

"L'armée doit intégrer les femmes et les hommes sans discrimination", dit à l'AFP l'universitaire, connue pour ses positions féministes. "La mort et le danger ne font pas de distinction entre hommes et femmes en temps de guerre".


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.