BEYROUTH: Le président libanais Michel Aoun a adressé vendredi un télégramme de félicitations au roi Salmane à l'occasion du Jour de la fondation de l'Arabie saoudite.
«Cette occasion marque de nombreux jalons lumineux dans l'histoire du Royaume, qui, avec sa vision et ses efforts, a réussi à se réserver une position avancée parmi les pays modernes en quête d'horizons plus larges. L'Arabie saoudite n'a jamais ménagé ses efforts pour défendre les justes causes humanitaires et arabes et pour préserver le monde arabe unifié malgré toutes les épreuves que traverse la région», a déclaré Aoun.
Il a en outre salué le soutien du Royaume au Liban et aux Libanais, espérant que «les relations bilatérales se rétabliront pour le bien des deux peuples frères».
Aoun a également envoyé un télégramme de félicitations au prince héritier Mohammed ben Salmane, soulignant l'importance de cette occasion, qui «est l'un des jalons les plus lumineux de l'histoire de l'Arabie saoudite qui a surmonté de nombreux défis afin de construire un avenir meilleur».
S'exprimant devant une délégation de ministres arabes de la Justice au Liban vendredi, Aoun a souligné «l’entière volonté du Liban de coopérer avec les pays arabes et de faire preuve de solidarité dans toutes les questions qui aident à développer et à renforcer les lois et à unifier la législation dans ces pays».
Il a espéré que la délégation contribuera à atténuer les problèmes qui surgissent parfois entre les frères arabes.
«Les portes de Beyrouth sont ouvertes à tous, en particulier aux frères arabes», a assuré Aoun.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, et le secrétaire général adjoint, Hossam Zaki, sont arrivés vendredi à Beyrouth pour participer à une cérémonie en l'honneur de trois lauréats du prix de la meilleure thèse de doctorat du monde arabe dans le domaine du droit et de la justice.
Parallèlement, plusieurs personnalités pro-régime syrien et du Hezbollah se sont opposées à la position exprimée par le ministère libanais des Affaires étrangères condamnant l'invasion russe de l'Ukraine.
Le ministre des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib a rencontré les ambassadeurs de France et d'Allemagne au Liban, qui ont remercié le Liban pour sa position. Ils ont demandé la participation du Liban à «l'adoption de la résolution soumise au Conseil de sécurité de l'ONU sur la crise russo-ukrainienne et son vote à l'Assemblée générale».
Le bureau de presse de Bou Habib a rapporté que ce dernier a assuré aux deux ambassadeurs que «le Liban reste ferme dans sa position qui découle de son souci d'adhérer aux principes de la légitimité internationale et du droit international. Tous ces principes constituent la garantie fondamentale pour protéger la paix internationale, l'ordre et l'intégrité territoriale des petits pays, d'autant plus que le Liban a beaucoup souffert de l'occupation israélienne et de ses violations continues».
Cependant, «le Liban s'abstiendra d'adopter la résolution soumise au Conseil de sécurité. La position libanaise concernant le vote sera examinée ultérieurement dans le cas où la résolution serait renvoyée à l'Assemblée générale» a-t-il éclairci.
Bou Habib a affirmé avoir rencontré jeudi l'ambassadeur de Russie au Liban et l'avoir informé que le Liban était sur le point de publier «une déclaration condamnant l'opération militaire russe, mais cette position n'est pas dirigée contre la Russie et nous ne voulons pas qu'elle affecte les solides relations bilatérales».
Le syndicat des minotiers du Liban craint une crise du blé car «le Liban importe la majorité de son blé d'Ukraine et tous les accords de vente de blé ont été annulés pour cause de force majeure, entraînant l’augmentation du prix de la tonne de blé de $45 à $50».
Le ministre de l'Économie Amine Salam a révélé: «Des négociations sont en cours depuis environ trois mois avec plusieurs pays, dont l'Inde et les États-Unis, à la recherche de marchés de blé alternatifs. Si la situation évolue en Ukraine et qu'il devient impossible d'en importer, nous aurons bien sûr recours à d'autres sources».
Salam explique: «Il y a cinq navires dans le port de Beyrouth et d'autres navires arriveront bientôt. La Banque du Liban a déjà approuvé le transfert de fonds pour couvrir le blé importé. Ce stock est suffisant pour plus d'un mois, et nous travaillerons pour en obtenir davantage. Nous assurons les Libanais qu'il n'y a pas de problème dans ce secteur.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com