La cathédrale ukrainienne de Paris, lieu de prière pour ceux qui défendent «la patrie»

Photo prise le 26 janvier 2014, montrant la cathédrale ukrainienne Saint Volodymyr à Paris. (Photo, AFP)
Photo prise le 26 janvier 2014, montrant la cathédrale ukrainienne Saint Volodymyr à Paris. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 24 février 2022

La cathédrale ukrainienne de Paris, lieu de prière pour ceux qui défendent «la patrie»

  • La réalité ukrainienne est de fait omniprésente dans l'église construite au XVIe siècle, dans le centre de Paris,
  • Dans ce lieu de culte, le drapeau national bleu et jaune flotte à côté d'une bannière française

PARIS : Dans la cathédrale Saint Volodymyr le Grand de Paris, les tableaux de martyrs d'Europe de l'est côtoient les photos de victimes de la répression du soulèvement de 2014 en Ukraine. Et des prières sont adressées aux soldats défendant "la patrie" face à la Russie.

"Que le Seigneur protège (...) ceux qui ont subi les conséquences de la guerre", récite un ecclésiastique en français durant la messe. "Prions encore pour que Dieu veille sur tous les soldats qui remplissent leur devoir de protection et de défense de la patrie".

La litanie, destinée aux militaires, correspond "à la réalité de la guerre", quand "il y a des blessés, des morts", observe le père Ihor Rantsya, le recteur de la cathédrale, interrogé par l'AFP. "Pendant la pandémie, on priait pour les hôpitaux et le personnel de santé. Maintenant, on lit ce passage. La foi, ce n'est pas quelque chose d'abstrait".

La réalité ukrainienne est de fait omniprésente dans la petite église construite au XVIe siècle, dans un quartier bourgeois du centre de Paris, où les sermons se font dans la langue de Kiev. Le drapeau national bleu et jaune flotte à côté d'une bannière française. Une colombe de la paix est dessinée sur un mur.

Et les visages d'une centaine de "héros", tués en 2014 par le pouvoir ukrainien alors prorusse lors du soulèvement du Maïdan, une place centrale de Kiev, semblent regarder l'autel.

Fondée à la fin du Xe siècle, l'Eglise gréco-catholique ukrainienne, forte de cinq millions de fidèles, dont plus de 4 en Ukraine, se définit par son côté "pro-européen", remarque le père Ihor. Placée sous la juridiction de Rome depuis 1596, elle est bien plus proche du modèle de société occidental que russe, poursuit-il.

"Chaque fois qu'un régime russe, qu'il soit tsariste, communiste ou poutiniste, s'empare d'une partie de l'Ukraine où (nous sommes) installés, notre Eglise est détruite", remarque Monseigneur Borys Gudziak, l'ancien évêque de Paris, désormais archevêque de Philadelphie (Etats-Unis), interrogé après la reconnaissance par le président Vladimir Poutine de l'indépendance des régions séparatistes de l'est de l'Ukraine.

«Comment aimer Poutine ?»

Quelque 400 000 gréco-catholiques ukrainiens ont ainsi été déportés en Sibérie après la Deuxième guerre mondiale, affirme-t-il à l'AFP, quand les églises actives dans les territoires séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk ont été fermées après 2014, selon le père Ihor.

"Notre Eglise connaît l'histoire et elle connaît ses dangers", lance Mgr Borys, citant l'Holodomor, la grande famine orchestrée par le régime soviétique, qui tua des millions d'Ukrainiens dans les années 1930. Et de vanter la liberté de religion et d'expression en Ukraine et en Europe, quand le régime russe "réprime".

Vladimir Poutine est "comme un dictateur qui n'a écouté ni la France, ni les Américains, ni l'Europe et qui fait n'importe quoi, juste… comme Hitler !", s'inquiètait Mykhailo Andrushko, un quinquagénaire à la large carrure, parmi la trentaine de fidèles venus assister à la messe mardi soir.

Oksana Kalashnik, une femme de ménage ukrainienne vivant à Paris depuis deux ans, qualifiait de son côté le président russe de "terroriste".

"Le niveau de stress augmente" parmi les paroissiens, dont "certains s'approchent d'une dépression", regrette le père Ihor, 42 ans, qui confie avoir lui-même du mal à lâcher son téléphone en quête d'informations sur son pays.

Les fidèles "nous demandent comment réagir, comment être dans cette situation en tant que chrétien, comment aimer les ennemis", raconte-t-il. "Comment est-ce qu'on peut aimer Poutine ?".

Mgr Borys confie ainsi "prier" pour le président russe, "pour la conversion de son coeur, car ce qu'il fait est dévastateur pour son peuple, et plus encore pour l'Ukraine". Et l'archevêque de Philadelphie ajoute "croire aux miracles", même pour un homme qu'il qualifie de "sociopathe".


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.