Pour les Ukrainiens de la ligne de front, un sac prêt pour partir à tout moment

La Russie s'arrêtera-t-elle aux limites des zones de facto aux mains des séparatistes, ou tentera-t-elle de prendre le contrôle de l'ensemble des régions administratives d'avant-guerre de Donetsk et de Lougansk, plus larges et qui comprennent les territoires encore tenus par Kiev? Les civils, pris en étau, fuient la zone sans vraiment savoir où aller. (AFP).
La Russie s'arrêtera-t-elle aux limites des zones de facto aux mains des séparatistes, ou tentera-t-elle de prendre le contrôle de l'ensemble des régions administratives d'avant-guerre de Donetsk et de Lougansk, plus larges et qui comprennent les territoires encore tenus par Kiev? Les civils, pris en étau, fuient la zone sans vraiment savoir où aller. (AFP).
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Publié le Mardi 22 février 2022

Pour les Ukrainiens de la ligne de front, un sac prêt pour partir à tout moment

  • Alors que la menace d'une guerre massive entre la Russie et l'Ukraine augmente de jour en jour et même d'heure en heure, rien n'apaise la colère de Mme Velitchko
  • "Je veux gifler Poutine et Zelensky", déclare-t-elle à propos des dirigeants russe et ukrainien

AVDIIVKA: "En ce moment, ils tirent aussi fort qu'en 2015", estime Anna Velitchko, depuis ce qu'il reste de son immeuble de la ville d'Avdiïvka, dans l'est de l'Ukraine, un perchoir branlant qui surplombe la ligne de front.


De là, la jeune femme de 39 ans a une vue dégagée sur Donetsk, une des deux "capitales" des séparatistes soutenus par la Russie, qui tirent régulièrement sur la ville.


Son immeuble a été fortement endommagé par des bombardements après le début en 2014 de la guerre avec ces rebelles prorusses. 


Si l'intensité des combats est encore loin du déchainement de feu de 2014, cette nouvelle flambée de violence, avec des bombardements sporadiques a tué lundi deux soldats et un civil ukrainiens. 


Alors que la menace d'une guerre massive entre la Russie et l'Ukraine augmente de jour en jour et même d'heure en heure, rien n'apaise la colère de Mme Velitchko.


"Je veux gifler Poutine et Zelensky", déclare-t-elle à propos des dirigeants russe et ukrainien, qu'elles voudrait voir "s'assoir enfin et se mettre d'accord pour mettre fin à cette guerre".

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Avec quelques maigres affaires, ils franchissent le poste de contrôle d'Avilo-Uspenka pour entrer en Russie. (AFP).

 

L'Ukraine au cœur de plusieurs mois de crise

Des mouvements de troupes russes en novembre à la frontière ukrainienne jusqu'à la menace d'une invasion jugée imminente par les Occidentaux, retour sur des mois de tensions autour de l'Ukraine.

  • Crainte d'une offensive

Le 10 novembre 2021, Washington demande des explications à la Russie sur des mouvements de troupes "inhabituels" à la frontière ukrainienne.


Le président russe Vladimir Poutine accuse les Occidentaux de livrer des armes à Kiev et de mener des exercices militaires "provocants" dans la région.


Le 28, l'Ukraine assure que la Russie a déployé près de 92.000 soldats à ses frontières. Moscou accuse l'Ukraine de masser des troupes dans l'Est, où une guerre oppose Kiev à des séparatistes soutenus par Moscou.

  • Sommet Biden-Poutine

Le 7 décembre, lors d'un sommet virtuel avec Poutine, le président américain Joe Biden le menace de "fortes sanctions" économiques en cas d'invasion de l'Ukraine.


Moscou dévoile deux projets de traités pour bannir notamment toute adhésion de l'Ukraine à l'Otan et obtenir le retrait des forces de l'Otan des pays de l'ex-espace soviétique.

  • Forces en alerte

Le 18, après des négociations infructueuses à Genève puis à Bruxelles, Moscou déploie des soldats au Bélarus.


Washington débloque une nouvelle aide pour l'Ukraine et autorise les pays baltes à livrer à Kiev des armes américaines.


Le 24, l'Otan annonce l'envoi de navires et d'avions de combat pour renforcer ses défenses en Europe de l'Est. Washington place 8.500 militaires en état d'alerte.


Moscou lance de nouvelles manœuvres près de l'Ukraine et en Crimée.

  • Le « non » à Moscou

Le 26, Washington rejette les demandes clés de Moscou.


Des émissaires russe et ukrainien rencontrent à Paris les médiateurs français et allemand pour tenter de relancer le processus de paix dans l'Est ukrainien.

  • Pékin aux côtés de Moscou

Le 27, Pékin juge "raisonnables" les préoccupations de Moscou pour sa sécurité.


Le 2 février, Washington envoie 3.000 soldats supplémentaires en Europe de l'Est.

- Poutine prêt à des "compromis" -Le 7, Poutine se dit prêt à "des compromis" après un entretien avec le président français Emmanuel Macron.


Le 10, les armées russe et bélarusse débutent des manœuvres d'envergure au Bélarus.

  • Risque «réel» de guerre

Le 11, l'Otan insiste sur le "risque réel d'un nouveau conflit armé" en Europe. Plusieurs pays appellent leurs ressortissants à quitter l'Ukraine.


Washington décide l'envoi de 3.000 soldats supplémentaires en Pologne.


Le 13, le chancelier allemand Olaf Scholz prévient que les sanctions occidentales seraient "immédiates" en cas d'invasion russe.


Le 14, les Etats-Unis décident de déplacer leur ambassade de Kiev à Lviv (Ouest).

  • Retrait ou renforcement?

Le 15, le Kremlin annonce le "retrait partiel" de ses forces aux frontières ukrainiennes.


Le 16, l'Otan dit ne constater aucun signe de désescalade affirmant, tout comme Washington, que la Russie continue au contraire de renforcer sa présence.

  • Heurts accrus dans l'Est ukrainien

Le 17, des échanges de tirs à l'arme lourde s'intensifient le long de la ligne de front entre séparatistes prorusses et forces ukrainiennes.


Biden juge une offensive russe possible "dans les prochains jours", alors que Moscou a déployé plus de 150.000 soldats aux frontières de l'Ukraine, selon les renseignements américains.


Le 18, les séparatistes ordonnent l'évacuation de civils vers la Russie. 


Antony Blinken dénonce la mise en œuvre par Moscou de "provocations" pour justifier une attaque.

  • Frappe imminente?

Le 19, l'armée ukrainienne annonce la mort de deux de ses soldats.


Le président ukrainien Volodymyr Zelensky propose une rencontre à Poutine qui, au même moment, supervise des exercices "stratégiques" avec des tirs de missiles "hypersoniques".


Les troupes russes "s'apprêtent à frapper" selon Washington. La France et l'Allemagne exhortent leur ressortissants à quitter l'Ukraine.

  • Poutine reconnaît l'indépendance des séparatistes prorusses

Le 21, l'Elysée indique que les présidents russe et américain ont accepté son principe d'un sommet Poutine-Biden. Mais le Kremlin juge cette annonce "prématurée".


L'armée russe affirme avoir tué sur son territoire cinq "saboteurs" venus d'Ukraine et avoir arrêté un soldat ukrainien, Kiev dément avoir envoyé ces hommes.


Poutine juge que le processus de paix dans ce conflit n'a "aucune perspective".


Dans une allocution télévisée, Poutine annonce reconnaître l'indépendance des territoires séparatistes prorusses. L'UE promet des sanctions.


Le président russe ordonne à son armée d'entrer dans les territoires séparatistes dans l'Est de l'Ukraine.

 

Reconnaissance par Poutine

Défiant la menace des sanctions occidentales, Vladimir Poutine a reconnu lundi soir l'indépendance des républiques séparatistes autoproclamées de Donetsk et Lougansk, court-circuitant de fait le processus de paix issu des accords de Minsk de 2015 signés sous médiation franco-allemande pour tenter de résoudre ce conflit armé, qui a fait plus de 14.000 morts. 


L'ampleur et les conséquences concrètes pour les habitants de cette reconnaissance russe de l'indépendance de ces territoires, restent encore floues.


La Russie s'arrêtera-t-elle aux limites des zones de facto aux mains des séparatistes, ou tentera-t-elle de prendre le contrôle de l'ensemble des régions administratives d'avant-guerre de Donetsk et de Lougansk, plus larges et qui comprennent les territoires encore tenus par Kiev?


Si cette dernière option est retenue par le Kremlin, la ligne de front pourrait s'embraser violemment et surtout se déplacer à l'ouest.


Les habitants de ces territoires contrôlés par Kiev le long de la frontière redoutent de voir arriver les premiers chars russes dans leurs localités. 


Et si les troupes russes arrivent, les habitants d'Avdiïvka se préparent au pire. 

Sacs d'urgence 

Même aux pires heures de la guerre, Tetiana Polichtchouk, 67 ans, n'a jamais pu se résoudre à quitter son appartement.  


Mais cette fois-ci, la retraitée se dit qu'elle n'aura peut-être pas le choix. "Ils ont commencé à tirer beaucoup plus", déplore-t-elle.


Des sacs avec des affaires d'urgence et ses documents officiels sont déjà prêts et entreposés près de sa porte. En cas d'invasion russe, elle les prendra pour fuir chez sa fille à Kiev, la capitale. 


"Poutine est un salaud, il a une lubie, celle de recréer une empire à lui, à l'instar de l'URSS", s'insurge Mme Polichtchouk, en doudoune rose et bonnet. 


Valentin Kovtoun, 49 ans, est résigné. "De toute façon Donetsk et la Crimée (péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014) ne seraient pas revenus" à l'Ukraine, estime-t-il. "Ils ont une autre politique, ils sont Russes là-bas".


Employé d'une usine locale, Ievguen Vassylenko, 30 ans, s'inquiète des bombardements plus que du sort des républiques séparatistes. Il "n’aimerait pas revivre ce qui s’est passé en 2014, 2015, 2016": "Ce n’était pas des moments agréables". 


Ievguen Tsyganok, qui était déjà venu se réfugier à Avdiïvka après la prise de sa ville natale de Donetsk en 2014, est lui lassé de devoir fuir.


"Parfois, un très gros obus ou quelque chose comme ça est tiré et vous le sentez avec tout votre corps", témoigne le jeune homme de 27 ans. 


"Mais nous n'avons plus où nous enfuir d'ici parce que mes parents sont, de l'autre côté, à Donetsk", explique M. Tsyganok. "Ni eux, ni nous, nous ne pouvons aller nulle part. C'est notre terre", dit-il.


La collision en mer du Nord a fait un mort, Londres écarte la piste criminelle

"Le Solong est toujours en feu et l'incendie à bord du Stena Immaculate a fortement diminué. Des navires de sécurité et d'autres navires dotés de moyens de lutte contre le feu sont toujours sur place et d'autres arriveront aujourd'hui". (AFP)
"Le Solong est toujours en feu et l'incendie à bord du Stena Immaculate a fortement diminué. Des navires de sécurité et d'autres navires dotés de moyens de lutte contre le feu sont toujours sur place et d'autres arriveront aujourd'hui". (AFP)
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  • Un membre d'équipage du cargo, porté disparu depuis lundi soir, est désormais présumé mort
  • "Le Solong est toujours en feu et l'incendie à bord du Stena Immaculate a fortement diminué. Des navires de sécurité et d'autres navires dotés de moyens de lutte contre le feu sont toujours sur place et d'autres arriveront aujourd'hui"

GRIMSBY: Un incendie est toujours en cours mardi au lendemain de la collision entre un pétrolier et un porte-conteneurs au large de l'Angleterre, un accident qui ne semble pas relever d'un acte criminel et n'a pas provoqué "pour l'instant" de pollution observable, selon le gouvernement britannique.

Un membre d'équipage du cargo, porté disparu depuis lundi soir, est désormais présumé mort.

"Le Solong est toujours en feu et l'incendie à bord du Stena Immaculate a fortement diminué. Des navires de sécurité et d'autres navires dotés de moyens de lutte contre le feu sont toujours sur place et d'autres arriveront aujourd'hui", ont annoncé les garde-côtes britanniques à la mi-journée.

Alors que la collision faisait redouter une catastrophe écologique, le propriétaire du cargo, le groupe allemand Ernst Russ, a indiqué que son porte-conteneurs ne transportait pas de cyanure de sodium, un gaz hautement inflammable et toxique au contact de l'eau, contredisant de premières informations.

Et le secrétaire d'Etat chargé du Transport maritime, Mike Kane, s'est voulu rassurant, affirmant en début d'après-midi devant les députés qu'"en l'état actuel des choses, aucun signe de pollution venant des navires n'est observé pour l'instant".

La collision s'est produite lundi matin au large du Yorkshire (nord-est de l'Angleterre), lorsque le pétrolier Stena Immaculate, affrété par l'armée américaine, a été percuté par le porte-conteneurs Solong, battant pavillon portugais, dans des circonstances encore inexpliquées.

Un porte-parole du Premier ministre Keir Starmer a écarté mardi la piste criminelle, estimant qu'il n'y avait, à ce stade, "aucune raison de penser" qu'il s'agissait d'un acte de cette nature.

"Surgi de nulle part" 

Le Solong "a surgi de nulle part", a raconté à la BBC un membre d'équipage du pétrolier, qui bat pavillon américain.

Au total, trente-six membres d'équipage ont été ramenés à terre sains et saufs. Mais un membre d'équipage du cargo qui était porté disparu est présumé mort, a indiqué Mike Kane.

L'un des réservoirs du Stena Immaculate contenant du kérosène a été brisé. Selon des images diffusées par la BBC, le pétrolier est endommagé, avec un trou béant sur un de ses côtés.

Le Solong s'est éloigné du pétrolier, dérivant vers le sud, ont indiqué les garde-côtes britanniques.

"Une zone d'exclusion d'un rayon d'un kilomètre a été mise en place autour des deux navires", ont-ils aussi précisé.

La collision fait la Une de la totalité des journaux britanniques mardi. "Catastrophe", s'alarme The Mirror, tandis que le Sun s'inquiète de ces "Feux de l'enfer".

Le secrétaire d'Etat au Logement Matthew Pennycook a indiqué mardi à Times Radio que les autorités américaines et portugaises étaient en charge de l'enquête. Les navires battaient pavillon de ces pays.

"L'équipe de lutte contre la pollution et de sauvetage évalue la situation et élabore un plan prêt à être mis en œuvre dès que la situation le permettra", ont avancé les garde-côtes.

Ils précisent que "le ministère de l'Environnement a confirmé que la qualité de l'air au niveau du sol est actuellement dans les limites normales pour les conditions météorologiques".

Lundi, l'ONG Greenpeace s'était dite "extrêmement préoccupée" par "les "multiples risques toxiques que ces produits chimiques pourraient poser à la vie marine".

"Le kérosène qui a pénétré dans l'eau à proximité d'une zone de reproduction des marsouins est toxique pour les poissons et autres créatures marines", a déclaré Paul Johnston, scientifique aux laboratoires de recherche de Greenpeace à l'université d'Exeter.

Des habitants de Grimsby rencontrés par l'AFP ont fait part de leur craintes. "Nous ne voulons pas voir la faune mourir", a déclaré à l'AFP Laura Scrimshaw, 47 ans.

Mais selon Nicolas Tamic, adjoint au directeur du Cedre, un centre d'expertise international qui travaille pour l'UE, la fuite de kérosène est "impressionnante mais pas forcément hyper grave".

Le Stena Immaculate, appartenant à la société suédoise Stena Bulk, mesure 183 mètres de longueur et 32 mètres de largeur. Il a été mis en service en 2017. Il transportait 220.000 barils de kérosène.

Le Solong était parti de Grangemouth, en Ecosse, pour se rendre à Rotterdam, aux Pays-Bas.


Migrants: l'UE ouvre la voie à des «hubs de retours»

Actuellement, moins de 20% des décisions d'expulsion sont suivies d'effets au sein de l'UE. (AFP)
Actuellement, moins de 20% des décisions d'expulsion sont suivies d'effets au sein de l'UE. (AFP)
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  • Actuellement, moins de 20% des décisions d'expulsion sont suivies d'effets au sein de l'UE
  • Lors d'un sommet à Bruxelles à l'automne, les 27 Etats membres avaient exigé "en urgence" une loi pour les faciliter

PARIS: Après des mois de tractations, l'Union européenne dévoile mardi ses propositions pour accélérer les expulsions d'étrangers en situation irrégulière, en offrant en particulier un cadre légal à la création de centres pour migrants en dehors de ses frontières.

Sous pression pour durcir sa politique migratoire, la Commission européenne doit présenter ses propositions en début d'après-midi, dont celle concernant des "hubs de retours", réclamée avec force par certains Etats membres mais très critiquée par les ONG.

Actuellement, moins de 20% des décisions d'expulsion sont suivies d'effets au sein de l'UE. Lors d'un sommet à Bruxelles à l'automne, les 27 Etats membres avaient exigé "en urgence" une loi pour les faciliter.

Selon un texte consulté par l'AFP, la proposition de la Commission prévoit donc:

- Un dispositif permettant aux Etats membres d'ouvrir des centres pour migrants dans des pays en dehors de l'UE. Avec l'idée d'y envoyer des personnes dont la demande d'asile aurait été rejetée et faisant face à une obligation de quitter le territoire: les fameux "hubs des retours". La Commission ne prévoit pas d'ouvrir elle-même des centres, laissant cette faculté aux Etats membres. Et exige que ceux-ci respectent le droit international.

- Des règles et sanctions plus strictes pour les déboutés d'asile refusant de quitter le territoire européen. Notamment: des détentions prolongées, des confiscations de documents d'identité et des interdictions d'entrée sur le territoire.

- Une reconnaissance mutuelle des décisions prises par tel ou tel Etat membre, l'idée étant qu'une décision prise en Autriche puisse s'appliquer en Espagne.

Ribambelle de questions 

Ces mesures "redonneront aux gens le sentiment que nous avons un contrôle sur ce qui se passe en Europe", a assuré Magnus Brunner, le commissaire à l'origine du texte.

"Sur toutes les questions d'asile on voit bien l'impatience des Etats membres" pour des propositions fortes de Bruxelles, affirme Camille Le Coz, directrice associée au centre de réflexion Migration Policy Institute Europe.

Elle note qu'une ribambelle de questions subsistent toutefois autour de cette proposition. Et tout particulièrement en ce qui concerne l'administration de hubs de retours.

"Personne ne sait exactement comment ça va être mis en place. Qui va les financer? Est-ce qu'il y aura de l'argent européen, avec quel pays, pour quel profil", énumère l'experte, soulignant qu'il est peu probable que l'on assiste, dans les faits, à une multiplication de ces centres.

Pour entrer en vigueur, cette proposition devra être approuvée par le Parlement européen et les Etats membres de l'UE. Or le sujet est hautement sensible, tant sur le plan politique, que juridique, provoquant des désaccords parmi les Vingt-Sept.

Les pays scandinaves poussent 

L'Espagne rejette ce projet depuis le début, craignant qu'il ne respecte pas les droits humains.

Les pays scandinaves et les Pays-Bas poussent au contraire pour la création de ces hubs, espérant même pouvoir lancer des initiatives très prochainement.

"Nous avons essayé d'autres systèmes durant des années, ils ne fonctionnent pas", justifie Johan Forssell, le ministre suédois des Migrations, à l'AFP.

La France est quant à elle restée plutôt en retrait des discussions, tant le sujet est épineux, notamment aux yeux d'une partie de la société civile.

Les ONG de protection des exilés sont vent debout contre le texte.

Le risque est que "davantage de personnes soient enfermées dans des centres de détention à travers l'Europe, que des familles soient séparées et que des personnes soient envoyées dans des pays qu'elles ne connaissent même pas", fustige Silvia Carta, de l'organisation PICUM.

Ces appels pour un durcissement des règles migratoires européennes interviennent au moment où que le nombre de passages clandestins aux frontières de l'UE a considérablement diminué.

En 2024, il a atteint le niveau le plus bas depuis 2021, lorsque les flux migratoires étaient encore perturbés par le Covid, selon les données de Frontex.


L'Ukraine et les États-Unis discutent d'un cessez-le-feu partiel avec la Russie

Cette photo diffusée par l'agence de presse officielle saoudienne (SPA) montre le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman (R) accompagnant le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une garde d'honneur au palais royal de Jeddah, le 10 mars 2025.(Photo par SAUDI PRESS AGENCY / AFP)
Cette photo diffusée par l'agence de presse officielle saoudienne (SPA) montre le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman (R) accompagnant le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une garde d'honneur au palais royal de Jeddah, le 10 mars 2025.(Photo par SAUDI PRESS AGENCY / AFP)
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  • Le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, et le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriy Sybiga, participent à cette réunion qui se tient à Djeddah.
  • « Nous sommes prêts à tout faire pour parvenir à la paix », a déclaré le chef du bureau présidentiel ukrainien, Andriï Iermak, à des journalistes en entrant dans la salle des négociations.

DJEDDAH : L'Ukraine et les États-Unis ont entamé des discussions mardi en Arabie saoudite, avec une proposition ukrainienne de cessez-le-feu partiel avec la Russie sur la table, quelques heures après une attaque massive de drones visant notamment la région de Moscou.

Le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, et le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriy Sybiga, participent à cette réunion qui se tient à Jeddah, ville située au bord de la mer Rouge. Cette rencontre intervient à un moment où le président américain, Donald Trump, a accentué la pression sur l'Ukraine pour mettre fin à la guerre qui a débuté avec l'invasion russe du pays en février 2022.

« Nous sommes prêts à tout faire pour parvenir à la paix », a déclaré le chef du bureau présidentiel ukrainien, Andriï Iermak, à des journalistes en entrant dans la salle des négociations, ajoutant que la réunion avait débuté « de façon très constructive ».

Cependant, alors que l'Ukraine espère retrouver le soutien de Washington après le récent cataclysme dans leurs relations, le ministère russe de la Défense a annoncé avoir détruit 337 drones aériens, dont 91 dans les environs de la capitale russe, qui n'a que très exceptionnellement été frappée directement depuis le début, il y a un peu plus de trois ans, de l'offensive russe à grande échelle en Ukraine.

Cette attaque, qui a fait un mort et trois blessés, est « un signal supplémentaire adressé à Vladimir Poutine pour l'inciter à s'intéresser à une trêve aérienne », a déclaré Andriï Kovalenko, porte-parole du Centre gouvernemental ukrainien contre la désinformation.

Les négociateurs ukrainiens sont arrivés à Djeddah avec une proposition, avait indiqué lundi à l'AFP un haut responsable ukrainien sous couvert d'anonymat : une « trêve dans les airs » et « en mer » avec Moscou.

« Ce sont les options de cessez-le-feu qui sont faciles à mettre en place et à surveiller et il est possible de commencer par elles », avait-il ajouté.

Les pourparlers visent à « définir un cadre pour un accord de paix et un cessez-le-feu initial » entre la Russie et l'Ukraine, selon l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.

Il s'agit des premiers à ce niveau entre responsables ukrainiens et américains depuis la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche fin février, qui avait donné lieu à une spectaculaire joute verbale avec Donald Trump et son vice-président dans le Bureau ovale, devant la presse et le monde entier.

Washington a depuis suspendu son aide militaire à Kiev et son partage de renseignements, en raison de la transformation des relations entre les États-Unis et l'Ukraine depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier.

M. Zelensky est arrivé lundi à Djeddah pour rencontrer les dirigeants saoudiens, mais il a confié à trois de ses hauts responsables le soin de participer aux pourparlers.

Arrivé lui aussi lundi dans la ville saoudienne, M. Rubio a dit avoir bon espoir que la suspension de l'aide militaire américaine à Kiev soit résolue.

Il a aussi jugé prometteuse l'idée d'un cessez-le-feu partiel : « Je ne dis pas que cela seul sera suffisant, mais c'est le genre de concession nécessaire afin de mettre fin au conflit », a-t-il dit à des journalistes peu avant son arrivée à Jeddah.

« On ne va pas obtenir de cessez-le-feu et de fin à cette guerre si les deux parties ne font pas de concessions », a-t-il ajouté.

M. Rubio a déclaré ne pas s'attendre à être assis dans une pièce à Jeddah avec les Ukrainiens « en train de dessiner des lignes sur une carte » en vue d'un accord final.

Cependant, il a dit qu'il rapporterait les idées discutées à la Russie.

Une éventuelle rencontre entre MM. Zelensky et Rubio n'a pas été annoncée.

Allié historique des États-Unis, Ryad consolide son influence internationale avec cette rencontre.

Après avoir été reçu par le prince héritier, Volodymyr Zelensky a assuré aborder les discussions de mardi de manière « absolument constructive », estimant que l'Arabie saoudite apportait « une plateforme très importante pour la diplomatie ».

Selon la présidence ukrainienne, leur entretien a porté sur « une possible médiation de l'Arabie saoudite pour la libération de prisonniers militaires et civils et le retour d'enfants déportés », ainsi que sur les garanties de sécurité réclamées par Kiev.

Les pourparlers ont lieu à un moment où Kiev est à la peine sur le front. Durant le week-end, la Russie a revendiqué d'importantes avancées dans sa région de Koursk et même une poussée dans la région ukrainienne de Soumy, une première depuis 2022.