Pour les Ukrainiens de la ligne de front, un sac prêt pour partir à tout moment

La Russie s'arrêtera-t-elle aux limites des zones de facto aux mains des séparatistes, ou tentera-t-elle de prendre le contrôle de l'ensemble des régions administratives d'avant-guerre de Donetsk et de Lougansk, plus larges et qui comprennent les territoires encore tenus par Kiev? Les civils, pris en étau, fuient la zone sans vraiment savoir où aller. (AFP).
La Russie s'arrêtera-t-elle aux limites des zones de facto aux mains des séparatistes, ou tentera-t-elle de prendre le contrôle de l'ensemble des régions administratives d'avant-guerre de Donetsk et de Lougansk, plus larges et qui comprennent les territoires encore tenus par Kiev? Les civils, pris en étau, fuient la zone sans vraiment savoir où aller. (AFP).
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Publié le Mardi 22 février 2022

Pour les Ukrainiens de la ligne de front, un sac prêt pour partir à tout moment

  • Alors que la menace d'une guerre massive entre la Russie et l'Ukraine augmente de jour en jour et même d'heure en heure, rien n'apaise la colère de Mme Velitchko
  • "Je veux gifler Poutine et Zelensky", déclare-t-elle à propos des dirigeants russe et ukrainien

AVDIIVKA: "En ce moment, ils tirent aussi fort qu'en 2015", estime Anna Velitchko, depuis ce qu'il reste de son immeuble de la ville d'Avdiïvka, dans l'est de l'Ukraine, un perchoir branlant qui surplombe la ligne de front.


De là, la jeune femme de 39 ans a une vue dégagée sur Donetsk, une des deux "capitales" des séparatistes soutenus par la Russie, qui tirent régulièrement sur la ville.


Son immeuble a été fortement endommagé par des bombardements après le début en 2014 de la guerre avec ces rebelles prorusses. 


Si l'intensité des combats est encore loin du déchainement de feu de 2014, cette nouvelle flambée de violence, avec des bombardements sporadiques a tué lundi deux soldats et un civil ukrainiens. 


Alors que la menace d'une guerre massive entre la Russie et l'Ukraine augmente de jour en jour et même d'heure en heure, rien n'apaise la colère de Mme Velitchko.


"Je veux gifler Poutine et Zelensky", déclare-t-elle à propos des dirigeants russe et ukrainien, qu'elles voudrait voir "s'assoir enfin et se mettre d'accord pour mettre fin à cette guerre".

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Avec quelques maigres affaires, ils franchissent le poste de contrôle d'Avilo-Uspenka pour entrer en Russie. (AFP).

 

L'Ukraine au cœur de plusieurs mois de crise

Des mouvements de troupes russes en novembre à la frontière ukrainienne jusqu'à la menace d'une invasion jugée imminente par les Occidentaux, retour sur des mois de tensions autour de l'Ukraine.

  • Crainte d'une offensive

Le 10 novembre 2021, Washington demande des explications à la Russie sur des mouvements de troupes "inhabituels" à la frontière ukrainienne.


Le président russe Vladimir Poutine accuse les Occidentaux de livrer des armes à Kiev et de mener des exercices militaires "provocants" dans la région.


Le 28, l'Ukraine assure que la Russie a déployé près de 92.000 soldats à ses frontières. Moscou accuse l'Ukraine de masser des troupes dans l'Est, où une guerre oppose Kiev à des séparatistes soutenus par Moscou.

  • Sommet Biden-Poutine

Le 7 décembre, lors d'un sommet virtuel avec Poutine, le président américain Joe Biden le menace de "fortes sanctions" économiques en cas d'invasion de l'Ukraine.


Moscou dévoile deux projets de traités pour bannir notamment toute adhésion de l'Ukraine à l'Otan et obtenir le retrait des forces de l'Otan des pays de l'ex-espace soviétique.

  • Forces en alerte

Le 18, après des négociations infructueuses à Genève puis à Bruxelles, Moscou déploie des soldats au Bélarus.


Washington débloque une nouvelle aide pour l'Ukraine et autorise les pays baltes à livrer à Kiev des armes américaines.


Le 24, l'Otan annonce l'envoi de navires et d'avions de combat pour renforcer ses défenses en Europe de l'Est. Washington place 8.500 militaires en état d'alerte.


Moscou lance de nouvelles manœuvres près de l'Ukraine et en Crimée.

  • Le « non » à Moscou

Le 26, Washington rejette les demandes clés de Moscou.


Des émissaires russe et ukrainien rencontrent à Paris les médiateurs français et allemand pour tenter de relancer le processus de paix dans l'Est ukrainien.

  • Pékin aux côtés de Moscou

Le 27, Pékin juge "raisonnables" les préoccupations de Moscou pour sa sécurité.


Le 2 février, Washington envoie 3.000 soldats supplémentaires en Europe de l'Est.

- Poutine prêt à des "compromis" -Le 7, Poutine se dit prêt à "des compromis" après un entretien avec le président français Emmanuel Macron.


Le 10, les armées russe et bélarusse débutent des manœuvres d'envergure au Bélarus.

  • Risque «réel» de guerre

Le 11, l'Otan insiste sur le "risque réel d'un nouveau conflit armé" en Europe. Plusieurs pays appellent leurs ressortissants à quitter l'Ukraine.


Washington décide l'envoi de 3.000 soldats supplémentaires en Pologne.


Le 13, le chancelier allemand Olaf Scholz prévient que les sanctions occidentales seraient "immédiates" en cas d'invasion russe.


Le 14, les Etats-Unis décident de déplacer leur ambassade de Kiev à Lviv (Ouest).

  • Retrait ou renforcement?

Le 15, le Kremlin annonce le "retrait partiel" de ses forces aux frontières ukrainiennes.


Le 16, l'Otan dit ne constater aucun signe de désescalade affirmant, tout comme Washington, que la Russie continue au contraire de renforcer sa présence.

  • Heurts accrus dans l'Est ukrainien

Le 17, des échanges de tirs à l'arme lourde s'intensifient le long de la ligne de front entre séparatistes prorusses et forces ukrainiennes.


Biden juge une offensive russe possible "dans les prochains jours", alors que Moscou a déployé plus de 150.000 soldats aux frontières de l'Ukraine, selon les renseignements américains.


Le 18, les séparatistes ordonnent l'évacuation de civils vers la Russie. 


Antony Blinken dénonce la mise en œuvre par Moscou de "provocations" pour justifier une attaque.

  • Frappe imminente?

Le 19, l'armée ukrainienne annonce la mort de deux de ses soldats.


Le président ukrainien Volodymyr Zelensky propose une rencontre à Poutine qui, au même moment, supervise des exercices "stratégiques" avec des tirs de missiles "hypersoniques".


Les troupes russes "s'apprêtent à frapper" selon Washington. La France et l'Allemagne exhortent leur ressortissants à quitter l'Ukraine.

  • Poutine reconnaît l'indépendance des séparatistes prorusses

Le 21, l'Elysée indique que les présidents russe et américain ont accepté son principe d'un sommet Poutine-Biden. Mais le Kremlin juge cette annonce "prématurée".


L'armée russe affirme avoir tué sur son territoire cinq "saboteurs" venus d'Ukraine et avoir arrêté un soldat ukrainien, Kiev dément avoir envoyé ces hommes.


Poutine juge que le processus de paix dans ce conflit n'a "aucune perspective".


Dans une allocution télévisée, Poutine annonce reconnaître l'indépendance des territoires séparatistes prorusses. L'UE promet des sanctions.


Le président russe ordonne à son armée d'entrer dans les territoires séparatistes dans l'Est de l'Ukraine.

 

Reconnaissance par Poutine

Défiant la menace des sanctions occidentales, Vladimir Poutine a reconnu lundi soir l'indépendance des républiques séparatistes autoproclamées de Donetsk et Lougansk, court-circuitant de fait le processus de paix issu des accords de Minsk de 2015 signés sous médiation franco-allemande pour tenter de résoudre ce conflit armé, qui a fait plus de 14.000 morts. 


L'ampleur et les conséquences concrètes pour les habitants de cette reconnaissance russe de l'indépendance de ces territoires, restent encore floues.


La Russie s'arrêtera-t-elle aux limites des zones de facto aux mains des séparatistes, ou tentera-t-elle de prendre le contrôle de l'ensemble des régions administratives d'avant-guerre de Donetsk et de Lougansk, plus larges et qui comprennent les territoires encore tenus par Kiev?


Si cette dernière option est retenue par le Kremlin, la ligne de front pourrait s'embraser violemment et surtout se déplacer à l'ouest.


Les habitants de ces territoires contrôlés par Kiev le long de la frontière redoutent de voir arriver les premiers chars russes dans leurs localités. 


Et si les troupes russes arrivent, les habitants d'Avdiïvka se préparent au pire. 

Sacs d'urgence 

Même aux pires heures de la guerre, Tetiana Polichtchouk, 67 ans, n'a jamais pu se résoudre à quitter son appartement.  


Mais cette fois-ci, la retraitée se dit qu'elle n'aura peut-être pas le choix. "Ils ont commencé à tirer beaucoup plus", déplore-t-elle.


Des sacs avec des affaires d'urgence et ses documents officiels sont déjà prêts et entreposés près de sa porte. En cas d'invasion russe, elle les prendra pour fuir chez sa fille à Kiev, la capitale. 


"Poutine est un salaud, il a une lubie, celle de recréer une empire à lui, à l'instar de l'URSS", s'insurge Mme Polichtchouk, en doudoune rose et bonnet. 


Valentin Kovtoun, 49 ans, est résigné. "De toute façon Donetsk et la Crimée (péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014) ne seraient pas revenus" à l'Ukraine, estime-t-il. "Ils ont une autre politique, ils sont Russes là-bas".


Employé d'une usine locale, Ievguen Vassylenko, 30 ans, s'inquiète des bombardements plus que du sort des républiques séparatistes. Il "n’aimerait pas revivre ce qui s’est passé en 2014, 2015, 2016": "Ce n’était pas des moments agréables". 


Ievguen Tsyganok, qui était déjà venu se réfugier à Avdiïvka après la prise de sa ville natale de Donetsk en 2014, est lui lassé de devoir fuir.


"Parfois, un très gros obus ou quelque chose comme ça est tiré et vous le sentez avec tout votre corps", témoigne le jeune homme de 27 ans. 


"Mais nous n'avons plus où nous enfuir d'ici parce que mes parents sont, de l'autre côté, à Donetsk", explique M. Tsyganok. "Ni eux, ni nous, nous ne pouvons aller nulle part. C'est notre terre", dit-il.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.