BRUXELLES: L'Union européenne a réaffirmé lundi être "prête" à imposer des sanctions "dévastatrices" si Moscou attaque l'Ukraine et a finalisé l'octroi une aide de 1,2 milliard d'euros à Kiev lors d'une réunion de ses ministres des Affaires étrangères à Bruxelles avec leur homologue ukrainien.
Un accord de principe a en outre été donné pour l'envoi d'une mission d'instructeurs militaires européens en Ukraine, a affirmé le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba à l'issue de la rencontre avec ses homologues. Le projet, dont les modalités doivent encore être arrêtées, est en discussion depuis l'été dernier, souligne-t-on de source européenne.
Les ministres letton et lituanien ont soutenu la demande de Dmytro Kouleba d'imposer immédiatement certaines des sanctions prévues contre Moscou afin de "démontrer que l'Union européenne passe à l'action".
L'UE "doit commencer à imposer des sanctions à la Russie" en raison de "l'escalade de la situation dans le Donbass et la décision de laisser les troupes russes au Bélarus", a déclaré le Letton Edgars Rinkēvičs.
La Lettonie préconise l'introduction de mesures pour "restreindre le transfert de biens à double usage et de haute technologie vers la Russie", a-t-il expliqué dans un communiqué.
"Nous devrions commencer à parler de certaines possibilités de sanctions dès maintenant", a renchéri son homologue lituanien Gabrielius Landsbergis.
Mais la plupart des Européens refusent de jouer cette carte et même de dévoiler leurs options.
"Nous sommes prêts à imposer les sanctions les plus dévastatrices économiquement, politiquement, que la Russie ait jamais connues", a assuré le ministre danois Jeppe Kofod.
"Les Russes savent que c'est massif. Ils savent que les secteurs économique et financier sont concernés, que les exportations seront touchées et que des individus sont visés. Mais ils ne savent pas exactement ce qui se prépare et nous avons fait très attention à ne pas le révéler", a souligné la ministre suédoise Anne Linde.
"Le travail est fait. Nous sommes prêts", a affirmé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
"Les sanctions financières signifieraient que la Russie serait pratiquement coupée des marchés financiers internationaux", a expliqué dimanche la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à la chaine de télévision allemande ARD.
"Nous sommes prêts à le faire quand le moment viendra, mais nous travaillons pour que le moment ne vienne pas", a déclaré lundi Josep Borrell.