L’envoyée émiratie critique l’ONU pour son incapacité à limiter les attaques des Houthis

Lana Nousseibeh s’est dite profondément préoccupée par la détérioration continue de la situation humanitaire et économique au Yémen et a dénoncé les attaques des Houthis. (Photo, AFP)
Lana Nousseibeh s’est dite profondément préoccupée par la détérioration continue de la situation humanitaire et économique au Yémen et a dénoncé les attaques des Houthis. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 16 février 2022

L’envoyée émiratie critique l’ONU pour son incapacité à limiter les attaques des Houthis

  • Lana Nousseibeh appelle la communauté internationale à adopter une position plus ferme à l’égard de la milice yéménite soutenue par l’Iran
  • «Nous sommes solidaires de nos partenaires saoudiens et émiratis», a déclaré Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU

NEW YORK: Mardi, la représentante permanente des Émirats arabes unis (EAU) auprès de l’ONU, Lana Nousseibeh, a critiqué l’organisation pour son incapacité à limiter les attaques des Houthis, ainsi que la «paralysie persistante» des efforts déployés par l’ONU pour mettre fin à la guerre au Yémen.

Lana Nousseibeh a condamné l’utilisation du port de Hodeidah par la milice houthie, soutenue par l’Iran, pour le stockage d’armes et le lancement d’attaques sur les routes maritimes, «menaçant la sécurité de la navigation et les pays de la région». Elle a appelé l’ONU à surveiller le port et à empêcher son utilisation dans les conflits armés.

Mme Nousseibeh a appelé la communauté internationale à traiter avec les Houthis de manière «plus ferme et plus réaliste» en leur imposant davantage de sanctions, en coupant leur financement et en appliquant strictement un embargo sur les armes imposé par le Conseil de sécurité de l’ONU en 2015, «tout cela en gardant à l’esprit la nature de l’idéologie extrémiste des Houthis et leurs véritables intentions». Elle a également appelé à leur désignation comme organisation terroriste.

Elle a tenu ces propos lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée aux  derniers développements au Yémen, moins d’un mois après les attaques menées par les Houthis à Abu Dhabi le 17 janvier, qui avaient fait trois morts et six blessés parmi les civils. À l’époque, le Conseil de sécurité avait condamné ces attaques à l’unanimité, de même que plus de 120 pays et organisations internationales.

Malgré la condamnation internationale, les attaques des Houthis contre les Émirats et l’Arabie saoudite se poursuivent, atteignant des «niveaux sans précédent», a déclaré la représentante permanente des EAU à l’ONU.

«Au cours des derniers mois, nous avons entendu de nombreux exposés, y compris de la part de l’envoyé spécial de l’ONU, Hans Grundberg, nous demandant de lui donner une chance pour faire revenir les Houthis à la table des négociations», a-t-elle ajouté. «Cependant, après que l’infrastructure civile des EAU a fait l’objet d’attaques terroristes qui ont coûté la vie à des civils innocents, nous ne pouvons que demander: quand cessera-t-on de se montrer conciliant envers ce groupe terroriste?»

Mme Nousseibeh a réaffirmé le «droit souverain des EAU à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la sécurité et la stabilité de son territoire, ainsi que la sécurité de ses citoyens et résidents, contre toute attaque terroriste, conformément à ses obligations en vertu du droit international».

Les EAU continuent de soutenir fermement une solution politique au Yémen qui reflète les réalités sur le terrain et traite les revendications du pays «de manière tangible», a-t-elle indiqué, ajoutant que l’initiative de paix saoudienne incarnait cet esprit. Bien qu’elle ait exprimé son soutien à des négociations entre les parties yéménites elles-mêmes, Mme Nousseibeh a averti que «les Houthis ont démontré qu’ils ne concluront aucun accord sans une pression internationale claire».

«Comme nous l’avons vu avec le pétrolier Safer, les Houthis ne tiennent pas leurs promesses et empêchent toujours l’équipe de l’ONU de procéder aux inspections nécessaires», a-t-elle rappelé. Mme Nousseibeh s’est dite profondément préoccupée par la détérioration continue de la situation humanitaire et économique au Yémen et a dénoncé les attaques des Houthis contre les travailleurs humanitaires ainsi que la manipulation et le blocage de l’aide internationale par la milice. «Nous dénonçons également les violations qu’ils commettent à l’encontre des femmes, notamment les violences sexuelles, et des enfants en les recrutant sur leurs lignes de front militaires», a-t-elle ajouté.

L’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, s’est jointe aux autres membres du Conseil de sécurité pour condamner fermement les attaques des Houthis contre des sites civils «dans toute la région au cours du mois dernier, y compris de nombreuses attaques contre les EAU et l’Arabie saoudite qui ont tué des civils innocents».

«Nous sommes solidaires de nos partenaires saoudiens et émiratis, et nous demeurons déterminés à les aider à défendre leur territoire et leurs résidents, parmi lesquels se trouvent des dizaines de milliers de citoyens américains», a-t-elle assuré. Mme Thomas-Greenfield a précisé qu’en dépit de la condamnation du Conseil de sécurité, les Houthis détenaient toujours les membres actuels et anciens du personnel yéménite de l’ambassade des États-Unis, les empêchant de contacter leurs familles. Ils contrôlent en effet toujours l’ancien complexe de l’ambassade à Sanaa. Elle a appelé à ce qu’ils soient libérés immédiatement, «indemnes». «La conclusion inéluctable est que nous n’avons pas réussi à démontrer aux Houthis que ce comportement avait des conséquences», a-t-elle déploré. «Les Houthis ont clairement fait comprendre qu’ils cherchaient à perturber la sécurité régionale, à cibler des sites civils et à perturber le commerce maritime. Nous devons redoubler d’efforts pour contrer ces attaques, d’une seule voix, notamment en imposant des coûts tangibles au groupe.»

La dernière offensive des Houthis à Marib constitue «l’obstacle le plus important aux efforts de paix», selon Mme Thomas-Greenfield. «Il est clair que cette offensive militaire des Houthis ne fera que causer de nouvelles souffrances et aggraver la situation humanitaire du peuple yéménite. Elle doit cesser.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Pour l'Iran, le mandat d'arrêt de la CPI contre Netanyahu signifie «la mort politique» d'Israël

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  • Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue"
  • Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant

TEHERAN: Le chef des Gardiens de la Révolution iraniens a estimé vendredi que les mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre de la Défense signifiaient la "mort politique" d'Israël.

"Cela signifie la fin et la mort politique du régime sioniste, un régime qui vit aujourd'hui dans un isolement politique absolu dans le monde et dont les responsables ne peuvent plus se rendre dans d'autres pays", a déclaré le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique, dans un discours diffusé par la télévision d'Etat.

Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue" et de "grande victoire pour les mouvements de résistance palestinien et libanais", respectivement le Hamas et le Hezbollah, tous deux soutenus par la République islamique.

Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024".

La CPI a aussi émis un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, pour les mêmes chefs, "sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", jour de l'attaque sans précédent du Hamas en Israel, qui a déclenché la guerre en cours dans la bande de Gaza.

L'Iran fait du soutien à la cause palestinienne un des piliers de sa politique étrangère depuis l'instauration de la République islamique en 1979, et ne reconnaît pas l'Etat d'Israël.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de M. Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

 


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.