CHICAGO: La milice houthie a été le «principal obstacle aux efforts de paix» au Yémen, a déclaré lundi l'envoyé spécial américain Timothy A. Lenderking lors d'une conférence à Washington, à laquelle a assisté Arab News.
Mohammed al-Amrani, membre de l'équipe de négociation du gouvernement yéménite, s’est joint à Lenderking pour préciser que les Houthis étaient non seulement soutenus par l'Iran, mais qu’ils suivaient également sa stratégie consistant à utiliser les négociations comme un moyen de pousser aux concessions et de marquer des avantages.
Lenderking et Al-Amrani ont été les premiers orateurs de cette conférence organisée par le Center for Conflict and Humanitarian Studies et le Arab Center de Washington.
Les pertes récentes des Houthis «devraient leur montrer qu'il n'y a pas de solution militaire au conflit», a déclaré Lenderking. «Nous avons également vu les Houthis menacer de frapper des aéroports commerciaux internationaux et d'autres cibles à Abu Dhabi et Riyad. Cela préoccupe grandement les États-Unis et la communauté internationale», a-t-il ajouté.
«Les Houthis ont suivi un modèle dangereux d'actions de plus en plus obstructionnistes et belliqueuses contre les Yéménites, les pays voisins du Yémen, ainsi que l'ensemble de la communauté internationale, portant atteinte aux civils et aux infrastructures civiles», a-t-il également assuré.
Al-Amrani a affirmé que les Houthis, par leur «intransigeance», avaient «fait obstruction» à toute tentative de pourparlers de paix tenus au Koweït, à Genève et à Stockholm».
Les Houthis «créent une génération… qui croit que la mort est le message de la vie et que la violence est la seule solution à la crise yéménite», a-t-il poursuivi. «L'Iran essaie de créer le chaos dans la région à travers différentes milices. C'est un problème. L'affiliation des Houthis à l'Iran est problématique.»
Al-Amrani a indiqué que dans de nombreux cas, lorsqu'il a semblé que les Houthis pourraient établir un dialogue constructif, les Iraniens ont envoyé des instructions pour y mettre fin. Les Houthis ont «essayé d'éviter tout accord contraignant», a-t-il soutenu.
«Le processus de paix nécessite deux parties ayant la même détermination de mettre fin au conflit». Les Houthis «n'étaient pas partie prenante» dans les efforts de paix, a précisé Al-Amrani.
Lenderking a affirmé que les États-Unis s'engageaient à «aider à améliorer la vie des Yéménites, en créant le contexte qui leur permettrait de définir communément leur propre avenir, et de promouvoir un règlement durable qui mette fin au conflit».
«Nous ne parlons pas ici d'un cessez-le-feu. Nous parlons de mettre fin au conflit et de remettre le Yémen sur pied. Cela reste une priorité absolue de la politique étrangère américaine. En termes d'aide humanitaire, les États-Unis ont fourni au peuple yéménite plus de 4 milliards de dollars (environ 3,5 millions d’euros) depuis le début de la crise, il y a plus de sept ans», a-t-il détaillé.
Lenderking a expliqué que les États-Unis étaient «préoccupés par le déficit de financement de l’ONU en 2022, estimé à 3,9 milliards de dollars», et a exhorté les donateurs à «tenir leurs promesses à l’égard du peuple yéménite et à se mobiliser pour donner généreusement».
L'Arabie saoudite est le plus grand donateur d'aide humanitaire au Yémen. Le Royaume a envoyé dans le pays plus de 18 milliards de dollars (environ 16 millions d’euros) ces six dernières années, selon le King Salman Humanitarian Aid and Relief Center.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com