NEW YORK : Des robes de sirènes ou tout en écailles, et des sons d'océan: au troisième jour dimanche de la Fashion week de New York, Altuzarra a plongé dans les profondeurs sous-marines et revisité le mythe des aventuriers des mers.
Un lourd exemplaire de Moby Dick, empaqueté dans un tissu noué, attendait chaque invité dans le décor somptueux du rez-de-chaussée du Woolworth Building, l'immeuble néogothique qui fut il y a très longtemps, avec ses 241 mètres, le gratte-ciel le plus élevé du monde. C'est aussi tout simplement dans cet immeuble emblématique du sud de Manhattan, juste en face du pont de Brooklyn, que la marque de prêt-à-porter a ses locaux.
Entre les marbreries, les dorures et sous les hauts plafonds voûtés remplis de mosaïque, le créateur franco-américain Joseph Altuzarra a imaginé un monde mystérieux et un peu sombre, au son de Façades, l'un des morceaux du compositeur minimaliste américain Philip Glass qui a traversé le défilé.
Cols remontés, comme pour se protéger du vent, pull marinière, paniers portés à l'épaule, fermetures en nacre, tout était tourné vers la mer, et le chemin menait les modèles vers les quatre extrémités du grand hall, comme les points cardinaux d'une boussole.
- S'évader -
Sur les robes plissées, des formes géométriques dessinées à la main, devaient rappeler des coquillages. D'autres robes, très près du corps, donnaient des formes de sirènes à celles qui les portaient.
Joseph Altuzarra aime travailler sur les ornements, comme ces fils à pompons qui traversent ses collections. Dimanche, il pouvait s'en donner à cœur joie. Sur des tricots, apparaissent des «embellissements en forme de pièces de monnaie taillées dans de l'aluminium et ternies à la main pour un aspect vieilli et hydrolysé», souligne la note de collection.
La célèbre mannequin Gigi Hadid a clôturé le défilé dans une longue robe faite de ces médailles dorées, comme autant d'écailles qui reconstituaient des sons marins.
«Pendant toute cette période, nous n'avons pas pu beaucoup voyager, ni nous échapper. Je me suis beaucoup évadé dans les livres et les histoires. C'était un peu un hommage à tout ça», a expliqué Joseph Altuzarra. Il y a quelques années, pour un autre défilé, il s'était inspiré de l'univers du film d'animation «Princesse Mononoké» de Hayao Miyazaki, une fable autour de la déforestation dans un Japon médiéval.
«C'était une collection très romantique, très personnelle», a résumé dimanche le créateur, revenu défiler à New York depuis la dernière édition de la Fashion week, en septembre, après une escapade de plusieurs saisons à Paris.
La Fashion week de New York «automne hiver 2022» se poursuit jusqu'à mercredi.