Une femme irano-britannique détenue par Téhéran «en colère parce qu’on lui a volé sa vie» après l’échec d’un accord pour sa libération

Nazanin Zaghari-Ratcliffe est « en colère parce qu’on lui a volé sa vie » et parce que le gouvernement britannique « n’a pas fait preuve de suffisamment d’empressement » pour obtenir sa libération. (Photo, AFP)
Nazanin Zaghari-Ratcliffe est « en colère parce qu’on lui a volé sa vie » et parce que le gouvernement britannique « n’a pas fait preuve de suffisamment d’empressement » pour obtenir sa libération. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 13 février 2022

Une femme irano-britannique détenue par Téhéran «en colère parce qu’on lui a volé sa vie» après l’échec d’un accord pour sa libération

Nazanin Zaghari-Ratcliffe est « en colère parce qu’on lui a volé sa vie » et parce que le gouvernement britannique « n’a pas fait preuve de suffisamment d’empressement » pour obtenir sa libération. (Photo, AFP)
  • Selon les députés, un accord pour assurer sa libération a été conclu en été, mais cet accord s’est effondré
  • Le gouvernement n’a pas révélé les raisons de l’échec de l’accord, mais on craint qu’il soit lié aux négociations avec l’Iran sur les armes nucléaires

LONDRES : Le mari d’une bénévole irano-britannique détenue en Iran a fait part de la colère de celle-ci après avoir appris qu’un accord visant à la ramener chez elle était tombé à l’eau. 

Nazanin Zaghari-Ratcliffe, détenue arbitrairement en Iran, craint d’être utilisée comme « monnaie d’échange » dans les négociations nucléaires en cours, selon le quotidien The Guardian

Elle est « en colère parce qu’on lui a volé sa vie » et parce que le gouvernement « n’a pas fait preuve de suffisamment d’empressement » pour obtenir sa libération, a déclaré son mari, Richard Ratcliffe. 

La femme âgée de quarante-trois ans a été condamnée à cinq ans de prison après avoir été reconnue coupable de « complot visant à renverser le gouvernement iranien » en 2016, une accusation qu’elle a toujours niée. 

Elle a été libérée temporairement en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19 mais a été condamnée à une nouvelle peine en 2021 pour « diffusion de propagande ». 

Elle est désormais assignée à résidence à Téhéran, sans pouvoir retourner auprès de son mari et de sa fille de sept ans, Gabriella, au Royaume-Uni. 

Mercredi, les ministres du Parlement britannique ont appris que la Grande-Bretagne avait conclu un accord pour assurer sa libération en été, mais que l’accord s’était effondré. 

Les autorités avaient auparavant refusé de confirmer qu’un accord avait été conclu, mais lorsqu’il a été interrogé à ce sujet par la députée de la circonscription où réside le couple, Tulip Siddiq, le Premier ministre Boris Johnson n’a pas démenti cette information. 

Il semblerait que le Royaume-Uni ait accepté de rembourser une dette de 400 millions de livres sterling (1 livre = 1,19 euro) qu’il doit à l’Iran en raison d’un accord inachevé d’exportation d’armes britanniques dans les années 1970. 

Le gouvernement n’a pas révélé les raisons de l’échec de l’accord visant à libérer Mme Zaghari-Ratcliffe, mais on craint qu’il soit lié aux négociations avec l’Iran sur les armes nucléaires. 

Téhéran participe à des pourparlers à Vienne avec des diplomates américains, français, allemands, russes, chinois et britanniques, qui espèrent relancer l’accord sur le nucléaire iranien de 2015. 

Interrogé par Mme Siddiq, M. Johnson a répondu que la dette impayée était « difficile à rembourser et à régler pour toutes sortes de raisons liées aux sanctions. » 

Selon M. Ratcliffe, son épouse était « étonnée » par les propos du Premier ministre. « J’aurais pu rentrer chez moi l’année dernière. Pourquoi suis-je toujours là ? Ils ont gâché ma vie, jour après jour, pendant six ans. Où est donc le sens de l’urgence de M. Johnson ? Je veux juste rentrer à la maison », lui a-t-elle dit. 

Le Premier ministre s’est engagé à rencontrer M. Ratcliffe, qui lutte sans relâche pour la libération de sa femme, mais la date de cette rencontre n’a pas encore été fixée. 

M. Ratcliffe devrait s’entretenir avec des responsables du bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth dans les prochains jours. 

Mme Siddiq a appelé à la transparence concernant l’échec de l’accord. « Mon électeur, Richard, a failli mourir de faim pendant une grève de la faim. Il n’a pas mangé pendant trois semaines. Je pense qu’ils ont le devoir de s’expliquer », a-t-elle souligné. 

M. Ratcliffe a mis fin à sa grève de la faim de 21 jours en novembre de l’année dernière. 

« Pourquoi ça a mal tourné ? Qu’est-ce qui les empêche de trouver une solution maintenant ? Je crains que nous ne soyons devenus une monnaie d’échange dans les négociations nucléaires et que la dette ne soit désormais un moyen de pression du côté britannique », a-t-il déclaré. 

Un porte-parole du bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth a assuré que le gouvernement demeure « déterminé à obtenir la libération de Nazanin Zaghari-Ratcliffe, Anoosheh Ashoori et Morad Tahbaz. Il est inutile de faire le lien entre des questions bilatérales plus larges et les personnes injustement détenues en Iran. » 

« Par ailleurs, les Royaume-Uni a toujours affirmé son engagement à rembourser cette dette à l’Iran. Nous continuons à explorer les options pour résoudre cette affaire dans les plus brefs délais, et nous ne ferons pas d’autres commentaires tant que les négociations sont en cours. » 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.