LONDRES: Le mari de la Britannico-Iranienne Nazanin Zaghari-Ratcliffe, détenue par Téhéran depuis 2016, a entamé dimanche une grève de la faim devant le ministère des Affaires étrangères à Londres, afin de dénoncer « l'inaction » du gouvernement britannique et son « échec » à la faire libérer.
Richard Ratcliffe a prévu de passer la nuit dans une tente sous les fenêtres du ministère, une semaine après que sa femme a perdu l'appel de sa dernière condamnation par la justice iranienne.
Cheffe de projet pour la Fondation Thomson Reuters, branche philanthropique de l'agence de presse du même nom, Nazanin Zaghari-Ratcliffe avait été arrêtée en 2016 à Téhéran, où elle venait rendre visite à sa famille. Elle avait été accusée de complot pour renverser la République islamique, ce qu'elle nie farouchement, et condamnée à cinq ans de prison.
Après avoir purgé sa peine, elle a été de nouveau condamnée fin avril à un an de prison pour avoir participé à un rassemblement devant l'ambassade d'Iran à Londres en 2009.
Mi-octobre, Mme Zaghari-Ratcliffe a perdu son appel, faisant craindre à ses proches un retour imminent en prison, d'où elle avait été autorisée à sortir avec un bracelet électronique en mars 2020, à cause du Covid-19.
Dans une pétition en ligne qui comptait déjà plus de 3,5 millions de signatures dimanche après-midi, M. Ratcliffe explique avoir entamé cette nouvelle grève de la faim, sa deuxième depuis 2018, pour obliger Londres à « prendre ses responsabilités ».
Car même si Téhéran est « le principal responsable du cas de Nazanin », le Royaume-Uni a « laissé tomber » son épouse, alors qu'elle est selon lui prise en otage « dans un conflit entre les deux États » à cause d'une vieille dette de 400 millions de livres (467 millions d'euros), que Londres refuse de régler depuis l'éviction du shah d'Iran en 1979.
« Il y a deux ans, j'ai entamé une grève de la faim devant l'ambassade d'Iran », où « nous avons été autorisés à camper pendant 15 jours, à leur grande colère », a rappelé sur la pétition Richard Ratcliffe. Grâce à cela, il avait obtenu que leur fille Gabriella, venue avec sa mère en Iran et désormais âgée de 7 ans, « revienne à la maison », a-t-il précisé.
« Nous réservons maintenant le même traitement au gouvernement britannique », a ajouté M. Ratcliffe, trouvant « extraordinaire de devoir adopter les mêmes tactiques ».