L'intense activité diplomatique échoue à apaiser la tension autour de l'Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) et le président français Emmanuel Macron se serrent la main après une conférence de presse à l'issue de leur rencontre à Kiev le 8 février 2022. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) et le président français Emmanuel Macron se serrent la main après une conférence de presse à l'issue de leur rencontre à Kiev le 8 février 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 13 février 2022

L'intense activité diplomatique échoue à apaiser la tension autour de l'Ukraine

  • Depuis les premiers déploiements de troupes près de l'Ukraine, en novembre, Moscou nie toute intention d'invasion
  • Le chancelier allemand Olaf Scholz doit reprendre le flambeau, en allant à Kiev lundi et à Moscou mardi

WASHINGTON : Les efforts diplomatiques marqués par une frénésie d'appels téléphoniques entre les dirigeants occidentaux et Moscou ont échoué à atténuer les tensions autour de l'Ukraine, le Kremlin dénonçant "l'hystérie" américaine et Joe Biden menaçant Vladimir Poutine de "répercussions sévères et rapides" en cas d'attaque.

Washington a insisté vendredi sur le risque d'une invasion "imminente" de l'Ukraine par la Russie, qui a massé plus de 100 000 soldats près de la frontière et vient d'entamer des manoeuvres militaires en mer Noire et au Bélarus, encadrant de facto le pays.

Une telle invasion aurait des conséquences "rapides et sévères" pour la Russie, a mis en garde samedi Joe Biden lors d'un entretien avec son homologue russe.

"L'hystérie a atteint son apogée", a commenté le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, tout en précisant que les deux présidents avaient convenu "de poursuivre les contacts à tous les niveaux".

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a quant à lui mis en garde samedi, après son entretien avec son homologue Sergueï Lavrov, contre une possible "provocation" russe, prétexte à la guerre.

"Personne ne devrait être surpris si la Russie déclenche une provocation ou un incident qu'elle utilise ensuite pour justifier une action militaire qu'elle avait planifiée depuis le début", a-t-il dit.

«Livraison d'armes»

Depuis les premiers déploiements de troupes près de l'Ukraine, en novembre, Moscou nie toute intention d'invasion, mais réclame la fin de l'expansion de l'Otan et du soutien de l'Occident à cette ex-république soviétique, qu'elle considère comme faisant partie de sa sphère d'influence.

Lors de sa discussion avec le président français Emmanuel Macron, Vladimir Poutine a critiqué les "livraisons d'ampleur d'armements modernes" à son voisin, estimant qu'elles créaient "les conditions préalables à de possibles actions agressives des forces ukrainiennes" dans l'Est de l'Ukraine, où la Russie soutient depuis huit ans des séparatistes armés.

Le Canada transfère son ambassade de Kiev à Lviv

OTTAWA : Le Canada a annoncé samedi fermer temporairement son ambassade à Kiev et déplacer ses opérations dans un bureau temporaire à Lviv (ouest) "en raison de la détérioration de la situation causée par le déploiement des troupes russes à la frontière".

"Nous reprendrons les activités à l'ambassade à Kiev dès que la situation de sécurité en Ukraine nous permettra de garantir des services appropriés et une sécurité adéquate pour notre personnel", a indiqué la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly, citée dans un communiqué.

"Les Canadiens doivent continuer d'éviter tout voyage en Ukraine. Nous exhortons ceux qui se trouvent actuellement dans le pays à partir maintenant", a-t-elle ajouté.

Pas de panique

La liste des pays appelant leurs ressortissants à quitter l'Ukraine ne cesse de s'allonger, avec notamment les Etats-Unis, l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Canada, la Norvège ou encore l'Australie, le Japon et Israël.

La compagnie aérienne KLM a annoncé samedi la suspension jusqu'à nouvel ordre des vols vers l'Ukraine.

Moscou a aussi rappelé une partie de son personnel diplomatique, affirmant craindre des "provocations" adverses.

Les Etats-Unis ont également ordonné le départ de l'essentiel du personnel de l'ambassade américaine à Kiev, relevant qu'une offensive russe pouvait "commencer à tout moment et sans avertissement".

Et l'Australie a annoncé dimanche évacuer ses derniers diplomates encore en poste à Kiev, déplaçant elle aussi ses activités à Lviv.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pour sa part une nouvelle fois jugé les déclarations américaines trop alarmistes.

"Toutes ces informations (quant à une éventuelle attaque) ne font que provoquer la panique et ne nous aident pas", a-t-il dit.

A Kiev, des milliers de manifestants ont défilé samedi, disant refuser de céder à la panique justement, même s'ils prennent la menace au sérieux.  

"La panique, ça sert à rien. Il faut s'unir et lutter pour notre indépendance", déclare l'étudiante Maria Chtcherbenko, tenant une pancarte "Je reste calme. J'aime l'Ukraine".

Sous-marin

Ajoutant aux tensions, la Russie a lancé samedi de nouvelles manoeuvres navales en mer Noire pour s'exercer à "défendre" la Crimée, péninsule annexée en 2014. 

Le ministère de la Défense a par ailleurs affirmé que la marine russe avait chassé un sous-marin américain de ses eaux dans l'océan Pacifique samedi.

Faux, a répondu Washington: "Il n'y a aucune vérité dans les affirmations russes concernant nos opérations dans leurs eaux territoriales", a démenti l'armée américaine.

Les Occidentaux excluent d'engager leurs armées en cas de guerre, mais ont prévu des représailles économiques dévastatrices.

Cette crise est, selon les Occidentaux, la plus dangereuse en Europe depuis la fin de la Guerre froide.

La Maison Blanche a déjà esquissé le scénario de l'offensive russe, évoquant de probables " bombardements aériens et des tirs de missiles" et un assaut possible contre la capitale Kiev.

Le chancelier allemand Olaf Scholz doit reprendre le flambeau, en allant à Kiev lundi et à Moscou mardi.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.