Une femme noire à la Cour suprême: la promesse de Biden hérisse les républicains

Le président américain Joe Biden se rend à Marine One avant de quitter la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 11 février 2022, alors qu'il se rend à Camp David pour le week-end.(AFP)
Le président américain Joe Biden se rend à Marine One avant de quitter la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 11 février 2022, alors qu'il se rend à Camp David pour le week-end.(AFP)
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Publié le Samedi 12 février 2022

Une femme noire à la Cour suprême: la promesse de Biden hérisse les républicains

  • Parmi les noms qui circulent figurent notamment des diplômées de Yale ou Harvard, une juge fédérale d'appel, un autre à la Cour suprême de Californie...
  • Les démocrates ayant le contrôle du Sénat, la candidate de Joe Biden devrait être confirmée malgré l'opposition quasi-systématique des républicains

WASHINGTON : Sans même savoir qui Joe Biden nommera à la Cour suprême des Etats-Unis, les républicains ont commencé à attaquer sa promesse de choisir pour la première fois de l'Histoire une femme noire, donnant un avant-goût de l'âpreté des débats à venir.

"Je veux une candidate qui sache faire la différence entre un livre de droit et un catalogue" de mode, a lancé le sénateur John Kennedy qui, en tant que membre de la commission judiciaire de la chambre haute, participera à l'interrogatoire de la juge choisie par Joe Biden. C'est en effet au Sénat que revient la tâche de confirmer les magistrats fédéraux.

Désireux que la haute juridiction "ressemble au pays", le président démocrate doit annoncer son choix à la fin février. Dans une interview avec la chaîne NBC, il explique se concentrer sur quatre magistrates "incroyablement qualifiées".

Parmi les noms qui circulent figurent notamment des diplômées de Yale ou Harvard, une juge fédérale d'appel, un autre à la Cour suprême de Californie...

Balayant leurs qualifications, le sénateur républicain Roger Wicker a estimé que la personne choisie par Joe Biden serait "la bénéficiaire d'une sorte de quota", tandis que son confrère Ted Cruz s'est étranglé à la pensée des juges blancs tenus à l'écart.

"Les femmes noires représentent quoi ? disons 6% de la population américaine", a-t-il lancé sur son podcast. Donc, Joe Biden "dit à 94% des Américains: +je n'en ai rien à fiche de vous+. Il dit +si vous êtes un homme blanc, bon courage ! Si vous êtes une femme blanche, bon courage !+"

Pourtant, sur les 115 juges qui ont siégé à la Cour suprême depuis sa création, 107 étaient des hommes blancs, contre deux hommes noirs et cinq femmes -- quatre blanches et une hispanique.

« Malhonnêtes »

"Les présidents américains ont toujours pris en compte une combinaison de facteurs politiques et les caractéristiques personnelles des candidats", souligne également Douglas Keith, juriste au sein du think tank Brennan Center for Justice dans un échange avec l'AFP. 

Le républicain Ronald Reagan avait ainsi promis de nommer la première femme à la Cour suprême avant de sélectionner Sandra Day O'Connor, en 1981, et a choisi en 1986 le magistrat Antonin Scalia en partie en raison de ses origines italiennes.

La religion a aussi pesé: pendant la seconde moitié du 20e siècle, un siège a toujours été réservé à un magistrat juif, et un autre à un catholique, sans que les républicains n'y trouvent rien à redire.  

Leurs critiques aujourd'hui sont "malhonnêtes", en conclut Douglas Keith: "le message vise peut-être surtout leurs électeurs."

Pour le professeur de sciences politiques Michael Tesler, de l'université Irvine en Californie, elles s'expliquent par le fossé croissant entre démocrates et républicains sur la question du racisme aux Etats-Unis.

Si la gauche est désormais très sensible aux difficultés structurelles rencontrées par les minorités, "la politique du parti républicain est de plus en plus animée par la croyance que les discriminations contre les Blancs sont un problème aussi important", écrit-il sur le site d'analyse statistique FiveThirtyEight.

« Insinuations »

Selon un sondage YouGov/Yahoo, 87% des électeurs de Joe Biden soutiennent l'idée de nommer une femme noire, alors que 57% des électeurs de Donald Trump y sont opposés.

Les démocrates ayant le contrôle du Sénat, la candidate de Joe Biden devrait être confirmée malgré l'opposition quasi-systématique des républicains. 

Mais les débats pourraient virer à l'aigre.

Jeudi, le sénateur démocrate Alex Padilla a mis les pieds dans le plat lors de l'examen par la commission judiciaire de la candidature d'un juge noir pour un poste dans un tribunal fédéral. 

"Les candidats de couleur ont été traités différemment lors de nos auditions avec des insinuations (...) ou de l'hostilité sur leurs qualifications ou opinions", a-t-il relevé.

Se démarquant des critiques frontales de ses pairs, une sénatrice républicaine de l'Etat du Maine, Susan Collins, a appelé son parti à la prudence, tout en regrettant que soit mise en avant l'origine ethnique de la future personne élue.

"Il y a de nombreuses femmes noires qualifiées pour le poste et étant donné que les démocrates ont, hélas, obtenu des succès en tentant de dépeindre les républicains comme Anti-Noirs, il se pourrait que cela rende plus difficile d'écarter une juriste noire", a-t-elle souligné.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.