PARIS : Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a mis en garde vendredi contre la "tentative d'instrumentalisation" politique de la "lassitude des Français" vis-à-vis de la pandémie que constituent selon lui les "convois de la liberté".
Partis en "convoi" sur les routes de France, quelques milliers d'opposants au pass vaccinal veulent rallier vendredi soir les abords de la capitale, malgré l'interdiction de la préfecture, laissant planer le doute sur leurs intentions pour la suite.
"Il y a une instrumentalisation d'une fatigue, une lassitude des Français, en tout cas une tentative d'instrumentalisation", a dénoncé M. Attal sur Europe 1.
"Vous avez des responsables politiques - je ne sais pas si je peux employer ce terme - qui cherchent à capitaliser politiquement sur cette lassitude et cette fatigue en essayant de lancer des mouvements", a-t-il accusé en citant nommément Florian Philippot.
"Il suffit de regarder ses déclarations pour voir que c'est un mouvement qu'il encourage", a-t-il ajouté.
Plusieurs centaines de véhicules partis de Bretagne
CHATEAUBOURG : Plusieurs centaines de véhicules ont pris la route vendredi matin depuis Châteaubourg (Ille-et-Vilaine) pour rallier Paris dans le cadre de la mobilisation nationale contre les restrictions sanitaires ou la cherté des carburants, a constaté une journaliste de l'AFP.
Depuis mercredi, plusieurs convois de véhicules mêlant "gilets jaunes", réfractaires au pass vaccinal ou opposants au gouvernement ont quitté Bayonne, Perpignan, Lyon, Lille ou Strasbourg pour se retrouver dans la capitale, malgré l'interdiction de la préfecture de police.
Le convoi s'étire sur plusieurs kilomètres et roulait à vitesse réduite en direction de la capitale, acclamé sur les premiers kilomètres par des sympathisants postés sur les ponts.
"Si les gens veulent manifester normalement, ils pourront le faire. S'ils veulent bloquer la circulation, on interviendra", a averti jeudi soir le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
"Ce n'est pas le convoi de la liberté ce convoi-là, c'est le convoi de la honte et de l'égoïsme, ce ne sont pas des patriotes, ce sont des irresponsables", avait dénoncé mercredi sur LCI Le secrétaire d’État aux Affaires européennes Clément Beaune.
Il avait également décrit le mouvement comme un "énième épisode des antivax qui sont pour certains cas complotistes, qui croient que le vaccin consiste à insérer des puces dans les bras des gens".
"Je ne soutiens pas cette manifestation, en revanche, je soutiens le droit à manifester mais je comprends parfaitement l'Etat de ne pas vouloir que Paris soit bloqué", a réagi sur BFMTV le candidat écologiste Yannick Jadot.
"Quand on voit la situation à Ottawa, au Canada, c'est une situation inacceptable du point de vue démocratique", a-t-il ajouté.
Jeudi soir, le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon avait lui estimé sur France 2 qu'il pourrait "soutenir" les "convois de la liberté", décelant des convergences avec ses propres combats pour le pouvoir d'achat ou contre le pass vaccinal.
"Je pourrais les soutenir, oui bien sûr, je vais voir comment tout cela se met en place", a-t-il expliqué.