La tournée de Macron à Moscou et Kiev a «atteint » son objectif, selon l'Elysée

Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse conjointe avec le président ukrainien à l'issue de leur rencontre à Kiev, le 8 février 2022. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse conjointe avec le président ukrainien à l'issue de leur rencontre à Kiev, le 8 février 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 09 février 2022

La tournée de Macron à Moscou et Kiev a «atteint » son objectif, selon l'Elysée

Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse conjointe avec le président ukrainien à l'issue de leur rencontre à Kiev, le 8 février 2022. (Photo, AFP)
  • «L'objectif est atteint», a résumé la présidence française
  • Paris juge notamment «très important» que la négociation se poursuive sur la mise en oeuvre des accords de Minsk de 2015 qui doivent aboutir à la fin de la guerre du Donbass, dans l'Est ukrainien

PARIS: La tournée d'Emmanuel Macron à Moscou, Kiev et Berlin a atteint son « objectif » en permettant « d'avancer » pour faire baisser la tension entre la Russie et l'Ukraine, a estimé mercredi l'Elysée, tout en prévenant qu'il ne fallait pas attendre de « gains immédiats ». 

« L'objectif est atteint », a résumé la présidence française, en affirmant qu'il s'agissait de « permettre à chacun de faire une pause et d’envisager les moyens de la désescalade (...) dans un moment de tensions croissantes » à la frontière entre la Russie et l'Ukraine. 

« Notre analyse est similaire à celle du Kremlin », qui a fait état mercredi de premiers « signaux positifs » après l'entretien d'Emmanuel Macron avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky mardi, au lendemain de celui avec Vladimir Poutine. « Nous avons ouvert des perspectives, nous avons eu des éléments qui permettent d'envisager des solutions intéressantes aux problèmes d'aujourd'hui », a indiqué l'Elysée. 

Mais « pour des sujets aussi lourds, qui impliquent autant de partenaires dans un contexte de si grande volatilité, il est absolument nécessaire que nous puissions fixer de nouvelles échéances et prendre le temps. Il n’y aucun gain immédiat à attendre sur tous ces sujets », a averti la présidence. 

Paris juge notamment « très important » que la négociation se poursuive sur la mise en oeuvre des accords de Minsk de 2015 qui doivent aboutir à la fin de la guerre du Donbass, dans l'Est ukrainien qui a fait plus de 13 000 morts en huit ans, selon l'ONU. Une nouvelle réunion, après celle organisée à Paris le 26 janvier, se tiendra jeudi à Berlin entre les négociateurs russe, ukrainien, allemand et français. 

Lors de son entretien avec M. Macron, M. Zelensky « a redit son engagement à mettre en œuvre les accords de Minsk », a précisé l'Elysée, en indiquant que Paris et Berlin intervenaient « comme tiers de confiance et partenaires de bonne volonté » aux côtés de Kiev dans ce processus politiquement délicat pour le président ukrainien. 

Sur l'ensemble de ces dossiers, « l'entente est très solide » entre Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz tandis que le président polonais Andrzej Duda, qui s'est entretenu avec eux mardi soir à Berlin, « a plaidé sur les mêmes bases », selon l'Elysée. 

« Nous avons fait la démontration de notre engagement européen et à prendre en compte » les autres partenaires de Paris, a ajouté la présidence, en précisant qu'Emmanuel Macron s'est entretenu mercredi avec les dirigeants des trois pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie). 

Il reparlera aussi « très vite » avec le président américain Joe Biden, selon l'Elysée, mais aucun déplacement à Washington n'est actuellement en projet. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.