Macron « petit télégraphiste de l'Otan et de l'UE », dénonce Marine Le Pen

Marine Le Pen. Crédits: AFP
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Publié le Mercredi 09 février 2022

Macron « petit télégraphiste de l'Otan et de l'UE », dénonce Marine Le Pen

  • Marine Le Pen a accusé le président Emmanuel Macron, de retour d'une tournée diplomatique sur la crise ukrainienne, d'être le « petit télégraphiste de l'Otan et de l'UE » et de mentir
  • « En voulant faire entrer l’Ukraine dans l’Otan, il y a une rupture de cet accord non écrit et donc la Russie masse ses troupes à la frontière ukrainienne », a justifié Mme Le Pen, qui souhaite que la France quitte le commandement intégré de l'Otan

PARIS : Marine Le Pen a accusé mercredi le président Emmanuel Macron, de retour d'une tournée diplomatique sur la crise ukrainienne, d'être le "petit télégraphiste de l'Otan et de l'UE" et de mentir.

"Il est arrivé à Moscou non pas comme le président français mais comme le petit télégraphiste de l’Otan et de l'Union européenne, ce qui lui a (valu) un accueil dont la froideur n’a échappé à personne", a déclaré sur Europe 1 la candidate d'extrême droite à la présidentielle. Elle reprenait une formulation utilisée par le socialiste François Mitterrand en 1980 contre son adversaire et président à l'époque, Valéry Giscard d'Estaing.

La candidate française, qui avait été reçue lors de la précédente campagne présidentielle par Vladimir Poutine et continue de rembourser à un créancier russe un prêt d'environ 9 millions d'euros, a aussi jugé que certains propos de M. Macron étaient "un mensonge qui a été immédiatement contredit par le Kremlin".

 

Le Pen dit «  comprendre » les «  convois de la liberté »

La candidate RN Marine Le Pen a dit mercredi "comprendre" le mouvement des "convois de la liberté" opposé au pass vaccinal, en appelant ces manifestants à aussi voter à l'élection présidentielle.


Le président des députés LR Damien Abad y voit des convois "de l'oppression", tandis que le numéro 2 de La France insoumise Adrien Quatennens "encourage" "les Insoumis qui souhaitent y aller", réclamant "l'abrogation" du pass vaccinal.


Des milliers d'opposants au pass vaccinal ont annoncé sur les réseaux sociaux vouloir "rouler sur Paris" samedi dans le cadre d'une action citoyenne baptisée "convois de la liberté", inspirée par celle des routiers canadiens qui bloquent le centre de la capitale Ottawa.


"Evidemment que je le comprends, c’est une autre forme de +gilets jaunes+", a dit sur Europe 1 la candidate d'extrême droite à la présidentielle.


"La mondialisation sauvage, sans régulations, sans limitations posées par le pouvoir politique pour protéger les populations, ont fait de nos sociétés des cocottes-minute et le moindre événement peut faire sauter le couvercle", a-t-elle souligné.


Elle a assuré que son soutien n'était "pas de la récupération" et a invité "ceux qui sont scandalisés par le pass vaccinal, par la hausse terrible du (prix du) carburant", à "voter". "Manifester sa colère oui bien sûr, alerter le pouvoir oui bien sûr, mais le moment venu, et c’est une fois tous les cinq ans, (...) c'est la présidentielle, c'est à ce moment-là que se décident véritablement les grandes orientations de notre pays".


A gauche, le numéro 2 de LFI Adrien Quatennens a estimé sur franceinfo qu'"il fa(llait) abroger maintenant le pass vaccinal et en finir avec toutes ces mesures liberticides qui n'ont pas d'efficacité". "Donc s'il y a des Insoumis qui souhaitent y aller (dans ces convois), moi je les encourage à y aller", a-t-il dit.


"Il y a aussi la question du pouvoir d'achat en France et j'ai vu certains qui ont l'intention d'utiliser ces convois pour revenir avec des revendications des gilets jaunes qui n'ont pas été satisfaites. Evidemment que nous les soutenons toujours", a-t-il ajouté.


Le chef de file des députés LR, Damien Abad, a affirmé à l'inverse sur franceinfo qu'il ne "croyait pas à la violence, aux oukazes. Ce convoi des libertés, c’est parfois malheureusement un convoi de l'oppression".


Ce n'est "pas par la violence, la manifestation perpétuelle qu'on retrouvera le chemin de la liberté" mais "en résolvant la crise sanitaire (du Covid-19), en permettant plus de liberté" notamment pour les jeunes, a-t-il ajouté, en suggérant de lever le port du masque dans les classes de primaire.

Emmanuel Macron avait assuré mardi avoir "obtenu", lors de ses discussions lundi avec Vladimir Poutine, "qu'il n'y ait pas de dégradation ni d'escalade" dans la crise russo-occidentale liée à l'Ukraine.

Le président russe avait lui estimé, sans évoquer un accord, que "certaines des idées" de M. Macron pourraient "jeter les bases d'avancées communes".

Marine Le Pen a de nouveau invoqué des engagements non écrits pris par l'Otan auprès de Moscou dans les années 1990-91 lors de la réunification de l'Allemagne, par lesquels l'Otan s'était engagée à ne pas faire entrer en son sein des pays "frontaliers à la Russie" pour "qu’il n’y ait pas de positionnements militaires à la frontière russe", selon elle.

"En voulant faire entrer l’Ukraine dans l’Otan, il y a une rupture de cet accord non écrit et donc la Russie masse ses troupes à la frontière ukrainienne", a justifié Mme Le Pen, qui souhaite que la France quitte le commandement intégré de l'Otan et juge sans "intérêt" les sanctions contre Moscou.

La présence de dizaines de milliers de soldats russes à la frontière ukrainienne fait craindre aux Occidentaux une invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a déjà annexé la Crimée en 2014 et soutient les séparatistes en guerre avec les forces ukrainiennes depuis la même année.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.