Inquiétudes régionales suite à l’annonce de la libération des détenus du camp d'Al-Hol

Le camp de déplacés d'Al-Hol, dans le gouvernorat de Hasaka, en Syrie, abrite des milliers de détenus liés à Daech. (Reuters / File Photo)
Le camp de déplacés d'Al-Hol, dans le gouvernorat de Hasaka, en Syrie, abrite des milliers de détenus liés à Daech. (Reuters / File Photo)
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Publié le Mardi 06 octobre 2020

Inquiétudes régionales suite à l’annonce de la libération des détenus du camp d'Al-Hol

  • Daech tente de se repositionner en Syrie et en Irak, selon un analyste
  • La Turquie a déjoué 152 attaques terroristes de Daech en 2020, selon les données du ministère de l'Intérieur

ANKARA: L'administration du Conseil démocratique syrien dirigé par les Kurdes de Raqqa a annoncé lundi sa décision de libérer tous les Syriens du camp de détention d'Al-Hol, dans le nord-est du pays, où des milliers de familles de Daech, dont des épouses et des enfants de combattants, sont détenues.

Cette décision risque d’éroder davantage la sécurité régionale, et suscite de plus en plus de craintes qu'un nombre important de détenus affiliés à Daech n’infiltre les frontières des pays voisins.

Le spectre imminent de Daech est apparu récemment en Turquie, ce qui avait entraîné une opération antiterroriste de grande envergure dans la capitale Ankara en début de semaine.

Vingt-quatre ressortissants irakiens et un finlandais ont été arrêtés, pour des liens présumés avec des membres de Daech dans des zones de conflit.

Depuis août, des dizaines de suspects de Daech ont été arrêtés dans différentes villes de Turquie, signe que le groupe s’active à planifier des attaques locales contre des touristes, des politiciens et des personnalités célèbres.

Dareen Khalifa, analyste principal à l'International Crisis Group, assure qu'une amnistie générale pour tous les résidents syriens d'Al-Hol pourrait nuire à la sécurité dans la région.

«Leur libération requiert le type de soutien que les Forces démocratiques syriennes (FDS) ne peuvent tout simplement pas, et ne devraient pas d’ailleurs, offrir seules. La capacité des FDS de détenir ou de gérer la réintégration de milliers de détenus diminue », a-t-elle déclaré à Arab News.

«Les idéologues, tout comme les victimes, ont besoin d'un encadrement social, du soutien pour leur santé mentale - chose actuellement impossible - et d'être réintégrés au marché du travail», a ajouté Khalifa.

Il y a deux semaines, la police turque a arrêté 16 ressortissants étrangers à Ankara et cinq autres, dont des irakiens, dans la province méridionale d'Adana, dans le cadre d'une autre opération antiterroriste contre Daech.

Ces opérations ont suivi d'autres au cours des semaines précédentes dans plusieurs autres villes.

Selon le témoignage des personnes arrêtées à Adana, ils comptaient kidnapper des procureurs, des juges, et des groupes de touristes, pour les échanger contre des combattants de Daech détenus en Irak et en Syrie.

La Turquie a capturé en août «l’émir turc» du groupe, Mahmut Ozden, avant qu’il ne puisse mener des attaques contre Sainte-Sophie, à Istanbul. Ozden visait également des personnalités de premier plan, notamment des politiciens et des militants de la société civile. Le chef de Daech dans la province de Diyarbakir dans le sud-est du pays a également été capturé début septembre.

La Turquie a déjoué 152 attaques terroristes de Daech en 2020, selon les données du ministère de l'Intérieur.

Femmes fanatiques

Mehmet Emin Cengiz, assistant de recherche à Al-Sharq Strategic Research, a déclaré qu'Al-Hol sert de centre de radicalisation pour un grand nombre de familles de Daech, et que les femmes en particulier jouent un rôle dans l’endoctrinement d'autres détenus.

Ces femmes fanatiques, connues sous le nom d’ «exécutrices de Daech», ont tué et blessé d'autres personnes dans le camp en leur lançant des pierres, ou en mettant le feu à leurs tentes pour s’être détournés du groupe. On estime que le climat de peur aurait entraîné un traumatisme psychologique chez les enfants des membres de Daech, nombreux à être incarcérés.

«On chiffre à 70 000 environ le nombre de personnes qui vivent dans le camp. L'administration du Conseil démocratique syrien a peut-être pris la décision de négocier un accord avec les tribus arabes de la région parce qu’elles demandaient la libération de certains captifs. Une telle décision vaudrait aux Kurdes syriens de la région le soutien des tribus », a déclaré Cengiz à Arab News.

Il a également noté que Daech essaie de se repositionner en Syrie et en Irak depuis la perte de ses acquis territoriaux.

Vyacheslav Gladkikh, un général de division russe, aurait été tué, vraisemblablement par Daech, fin août par une bombe en bordure de route dans la ville syrienne de Deir Ez-Zor.

«Il est également probable qu’ils (Daech) envisagent d’agir sur les territoires turcs pour montrer qu’ils sont toujours vivants et robustes», ajoute Cengiz.

Une étude publiée en juillet par le Département des études de défense du Kings College de Londres avertit que les combattants de Daesh, une fois libérés, se regroupent dans d’autres régions du monde, ce qui représente un risque majeur pour la sécurité.

Ce texte est une traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Algérie justifie le refoulement d'un journaliste par l'hostilité de Jeune Afrique

Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc. (AFP).
Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc. (AFP).
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  • Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc
  • Farid Alilat a expliqué dans une publication postée dimanche soir sur sa page Facebook qu'il avait été retenu pendant onze heures dans les locaux de la police à l'aéroport d'Alger avant d'être expulsé vers la France

ALGER: L’Algérie met en cause les "positions hostiles" de l'hebdomadaire Jeune Afrique afin de justifier le refoulement d'un de ses journalistes à son arrivée à l'aéroport d'Alger, selon les déclarations du ministre algérien de la Communication Mohamed Laagab.

"Farid Alilat est un citoyen algérien, mais en même temps il est journaliste dans un magazine indésirable, et lorsque ce média profite de sa nationalité algérienne et s'immisce de manière sournoise dans l'exercice du travail journalistique, cela est inacceptable", a déclaré jeudi le ministre algérien.

M. Laagab a assuré que "séparer les deux est difficile, mais en tant qu'algérien, il est le bienvenu. Il exerce un travail journalistique pour son média, qui a choisit de prendre des positions hostiles à l'Algérie et ceci est intolérable".

Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc, le rival régional de l'Algérie.

"La question ne le concerne pas en tant que citoyen algérien, mais plutôt le magazine Jeune Afrique où il exerce, qui a adopté des positions éditoriales hostiles à l'égard de l'Algérie. Ce média publie tantôt des informations incorrectes tantôt des informations exagérées", a affirmé le ministre.

Farid Alilat a expliqué dans une publication postée dimanche soir sur sa page Facebook qu'il avait été retenu pendant onze heures dans les locaux de la police à l'aéroport d'Alger avant d'être expulsé vers la France.

Farid Alilat, établi depuis 2004 en France où il dispose d'une carte de séjour, se rendait pourtant régulièrement en Algérie.

Selon lui, les policiers l'ont interrogé notamment sur ses écrits, sur la ligne éditoriale de son journal, sur l'objet de son voyage, et sur les opposants algériens à l'étranger et ont fouillé ses deux téléphones et son ordinateur.

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a condamné, dans un message sur X, une "expulsion sans justification" et dénoncé "une entrave inacceptable à la liberté de la presse".


Syrie: 20 combattants pro-gouvernement tués dans deux attaques de l'EI

"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs". Photo d'illustration. (AFP).
"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs". Photo d'illustration. (AFP).
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  • Le groupe Etat islamique a tué 20 soldats et combattants des forces pro-gouvernementales syriens au cours de deux attaques dans des zones contrôlées par Damas
  • "Quatre soldats syriens sont morts dans une autre attaque de l'EI contre une base près d'Albukamal"

BEYROUTH: Le groupe Etat islamique a tué 20 soldats et combattants des forces pro-gouvernementales syriens au cours de deux attaques dans des zones contrôlées par Damas, a annoncé jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs", selon cette ONG basée en Grande-Bretagne et disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie. "Quatre soldats syriens sont morts dans une autre attaque de l'EI contre une base près d'Albukamal", a ajouté l'OSDH.


L'Autorité palestinienne fustige le veto américain à l'ONU

L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre". (AFP).
L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre". (AFP).
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  • Ce veto "révèle les contradictions de la politique américaine, qui prétend, d'une part, soutenir la solution à deux États (une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, ndlr), mais de l'autre empêche la mise en oeuvre de cette solution" à l'ONU
  • Le projet de résolution présenté par l'Algérie, qui "recommande à l'Assemblée générale que l'Etat de Palestine soit admis comme membre des Nations unies", a recueilli jeudi 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions

RAMALLAH: L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre".

"Cette politique américaine agressive envers la Palestine, son peuple et ses droits légitimes représente une agression flagrante contre le droit international et un encouragement à la poursuite de la guerre génocidaire contre notre peuple (...) qui poussent encore davantage la région au bord du gouffre", a déclaré le bureau de M. Abbas dans un communiqué.

Ce veto "révèle les contradictions de la politique américaine, qui prétend, d'une part, soutenir la solution à deux États (une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, ndlr), mais de l'autre empêche la mise en oeuvre de cette solution" à l'ONU, ont ajouté les services de M. Abbas en remerciant les Etats ayant voté en faveur de l'adhésion pleine et entière des Palestiniens à l'ONU.

"Le monde est uni derrière les valeurs de vérité, de justice, de liberté et de paix que représente la cause palestinienne", a fait valoir l'Autorité palestinienne, qui siège à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Le projet de résolution présenté par l'Algérie, qui "recommande à l'Assemblée générale que l'Etat de Palestine soit admis comme membre des Nations unies", a recueilli jeudi 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions.