Insécurité: échange tendu entre Darmanin et une journaliste, vives réactions de l'opposition

Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin,, au Palais de Iéna à Paris, le 5 février 2022. (Photo, AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin,, au Palais de Iéna à Paris, le 5 février 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 08 février 2022

Insécurité: échange tendu entre Darmanin et une journaliste, vives réactions de l'opposition

Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin,, au Palais de Iéna à Paris, le 5 février 2022. (Photo, AFP)
  • Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a accusé une journaliste de BFMTV de présentation «populiste» des chiffres de l'insécurité
  • La candidate du RN Marine Le Pen a immédiatement réagi sur Twitter: «Manifestement, G. Darmanin n'assume pas le lourd échec de sa politique et y répond par une agressivité déplacée»

PARIS: Dans un échange très tendu, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a accusé mardi une journaliste de BFMTV de présentation « populiste » des chiffres de l'insécurité, provoquant de vives critiques de l'opposition en pleine campagne présidentielle.  

Tout est parti d'une question de la journaliste Apolline de Malherbe qui demandait dans sa matinale à M. Darmanin si l'exécutif ne s'était pas « réveillé un peu tard », avec l'annonce par Emmanuel Macron d'une loi sur la sécurité intérieure dans les derniers mois du quinquennat, alors que les chiffres de 2021 montrent une hausse des atteintes aux personnes.  

« J'ai regardé votre logo, je pensais qu'on était sur Cnews mais en fait on est bien sur BFM », a d'abord ironisé Gérald Darmanin, avant de critiquer une « présentation très rapide et un peu populiste », insistant sur la baisse des atteintes aux biens. 

« Non mais vous vexez pas, calmez-vous Madame, ça va bien se passer », a enchaîné le ministre alors que la journaliste protestait en considérant que ce n'était « pas une réponse » mais  « presque une offense ».  

Disant en avoir « marre des discours populistes toute la journée », le ministre lui a reproché de « n'évoquer même pas la baisse des (actes commis contre les) biens », une « présentation fallacieuse » selon lui qui fait qu' « une partie des médias » sont « responsables » de « l'augmentation générale et continue des populismes depuis de très nombreuses années ».  

Tout en concédant qu'« il y a des augmentations très fortes d'atteintes contre les personnes ».  

La candidate du RN Marine Le Pen a immédiatement réagi sur Twitter: « Manifestement, G. Darmanin n'assume pas le lourd échec de sa politique et y répond par une agressivité déplacée ».  

« Confronté au naufrage abyssal de la politique sécuritaire d’Emmanuel Macron, son ministre perd son sang-froid avec Apolline de Malherbe », a abondé Eric Zemmour.  

Le compte Pécresse2022, soutien de la candidate LR, a préféré l'ironie: « Ne parlez surtout pas de l'explosion des violences et des agressions à Gérald Darmanin et de l'échec d'Emmanuel Macron en matière de sécurité, ils paraît qu'ils sont très susceptibles ! »  

Le parti LR a vu dans la séquence la preuve du « mépris macroniste épisode 852 » et dénoncé le fait que « pour écarter toute critique de son triste bilan, Gérald Darmanin vous colle l’étiquette de populiste ».  

A gauche, le secrétaire national d'EELV Julien Bayou a dénoncé le « sexisme crasse » du ministre, qui ne fait pas « oublier la pertinence de la remarque de la journaliste: oui le gouvernement a échoué ou renoncé sur la sécurité des personnes et en particulier des femmes ».  

L'ancienne ministre Laurence Rossignol a pointé « la vieille combine misogyne qui consiste à déstabiliser les femmes en sous-entendant qu’elles ne tiennent pas leurs nerfs et sont hystériques ».  

Pour sa part, la société de journalistes de BFMTV rappelle sur twitter que « les journalistes sont libres de poser les questions qui leur semblent pertinentes » et « s’étonne du ton et des propos employés par le ministre ».  

Les indicateurs du ministère de l'Intérieur communiqués début février montrent pour 2021 une augmentation des atteintes aux personnes de 12%, et une stabilité des atteintes aux biens après une forte baisse en 2020 sur fond de pandémie. 


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.