PARIS: Les femmes seules ou avec un enfant à charge sont encore les plus touchées par le surendettement, malgré la baisse du nombre de dossiers parmi les Français, affirme une enquête publiée lundi par la Banque de France.
« Le risque de surendettement est plus élevé pour les femmes » , constate l'étude centrée sur la typologie des ménages surendettés et portant sur l'année 2021.
Elles représentent 54% des personnes surendettées de 25 à 54 ans.
Les rémunérations inférieures à celles des hommes et le statut plus fréquent de cheffe de famille monoparentale sont à même d'expliquer cette différence, avance l'institution.
Les personnes surendettées sont par ailleurs souvent isolées et dans des situations sociales et financières difficiles : plus de la moitié d'entre elles sont séparées, célibataires ou veuves, plus d'un quart sont au chômage.
Le directeur des particuliers de la Banque de France Marc Béguery souligne par ailleurs « une petite hausse des dépôts de dossiers de surendettement des personnes jeunes, dans les tranches d'âges 18-25 ans et 25-32 ans » lors d'une conférence de presse.
La région la plus touchée est de loin les Hauts-de-France : les cinq départements remontent chacun plus de 250 dossiers pour 100 000 habitants, contre 225 en moyenne en France.
Au total, le nombre de dossiers de surendettement déposés l'an dernier a cependant baissé de 15% par rapport à 2019, constate la Banque de France, avec 120 968 dossiers.
L'endettement global des ménages surendettés est aussi en baisse, à 4,9 milliards d'euros en 2021, soit 1,2 milliard d'euros de moins qu'en 2019.
« C'est plutôt une bonne nouvelle, finalement la crise sanitaire n'a pas remis en cause la tendance à la baisse du surendettement que l'on constate depuis 2015 » , se félicite M. Béguery.
Or quelque 1,9 million de personnes sont en situation de « grande pauvreté » en France, vivant avec moins de 930 euros par mois pour une personne seule et subissant de nombreuses « privations matérielles et sociales » , affirmait l'Insee en mai dernier.
« Vers qui se tournent ces gens ? » , s'interroge le délégué syndical de la CGT Banque de France Hugo Coldeboeuf. « Qu'est ce qu'on ne propose pas, quels sont les canaux qu'on n'utilise pas ? »
Pour expliquer la baisse du nombre de dossiers, la CGT insiste sur les difficultés d'accès à la constitution de ceux-ci, liés à un manque de communication de la Banque de France et au recul de sa présence sur le terrain.