Elizabeth II célèbre ses 70 ans de règne dans l'intimité

 La reine Elizabeth II de Grande-Bretagne s'entretient avec des représentants du groupe communautaire local Little Discoverers alors qu'elle célèbre le début du jubilé de platine lors d'une réception dans la salle de bal de Sandringham House, la résidence de la reine Norfolk, le 5 février 2022. (AFP)
La reine Elizabeth II de Grande-Bretagne s'entretient avec des représentants du groupe communautaire local Little Discoverers alors qu'elle célèbre le début du jubilé de platine lors d'une réception dans la salle de bal de Sandringham House, la résidence de la reine Norfolk, le 5 février 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 06 février 2022

Elizabeth II célèbre ses 70 ans de règne dans l'intimité

  • Traditionnellement, le 6 février est pour la souveraine âgée de 95 ans une journée douce-amère, de recueillement privé, au domaine royal de Sandringham, dans l'Est de l'Angleterre
  • Car c'est à la fois la date de son accession au trône en 1952 à 25 ans, mais aussi celle du décès de son père le roi George VI, auquel elle était très attachée

LONDRES : La reine Elizabeth II a passé dimanche dans l'intimité le cap historique des 70 ans de règne, inégalés pour un monarque britannique, préparant l'avenir avec le souhait que l'épouse du prince Charles, Camilla, devienne reine consort après sa mort. 

Traditionnellement, le 6 février est pour la souveraine âgée de 95 ans une journée douce-amère, de recueillement privé, au domaine royal de Sandringham, dans l'Est de l'Angleterre.  

Car c'est à la fois la date de son accession au trône en 1952 à 25 ans, mais aussi celle du décès de son père le roi George VI, auquel elle était très attachée, d'un cancer du poumon à 56 ans.

C'est aussi cette année son premier anniversaire de règne sans son cher époux le prince Philip, décédé en avril 2021 à 99 ans, alors que la monarchie vit une période tourmentée entre les accusations d'agression sexuelle visant son fils Andrew et l'installation aux Etats-Unis de son petit-fils Harry avec sa femme Meghan.

"Alors que nous marquons cet anniversaire, j'ai plaisir à renouveler l'engagement que j'avais pris en 1947, que ma vie serait entièrement consacrée à votre service", a écrit la souveraine dans un message publié la veille du jour anniversaire, signé à la main "votre servante Elizabeth R".

Reine consort 

Dans cette lettre, elle a aussi réservé une surprise de taille à ses sujets, y exprimant son "souhait sincère" que Camilla, 74 ans, deuxième épouse du prince héritier Charles et longtemps mal aimée des Britanniques, "soit connue comme la reine consort" lorsqu'il deviendra roi à sa mort. 

Elle a appelé les Britanniques à soutenir le couple dans son futur rôle, comme ils l'ont fait envers elle. 

Elizabeth II clôt ainsi des années de controverse sur le futur titre de la duchesse de Cornouailles. Après son mariage en 2005 avec le prince Charles, 73 ans, certains avançaient qu'elle devrait plutôt être connue comme "princesse" consort, en raison de la sensibilité du sujet après la mort de la princesse Diana.

Cette décision marque un long chemin vers l'acceptation publique de Camilla, pendant un temps vilipendée pour son rôle supposé dans la rupture du mariage de Charles avec Lady Di, mais devenue aujourd'hui un rouage essentiel de la monarchie, avec de très nombreux engagements.

Charles et Camilla se sont dits, selon un porte-parole, "touchés et honorés par les mots" de la reine qui a aussi souligné le "travail loyal" de la duchesse de Cornouailles.

Elizabeth II s'est largement retirée de la vie publique depuis des ennuis de santé en octobre. Deux apparitions avant son jubilé de platine dimanche, l'ont montrée frêle et marchant une canne à la main.

« Dévouement inébranlable »

"Au cours de ses sept décennies de règne, elle a montré un sens du devoir inspirant et un dévouement inébranlable à cette nation", a rendu hommage le Premier ministre Boris Johnson dimanche. 

Avant de rejoindre Sandringham, la reine avait examiné, au château de Windsor, des objets et messages qui lui avaient été adressés pour ses précédents jubilés. 

Une vidéo l'a montrée souriante, regardant notamment une carte faite avec des capsules de bouteille et la "recette d'une reine parfaite" imaginée par un enfant, avec "500 ml de sang royal", "un peu de bijoux" et "un trait de loyauté".

Une double broche de diamants et d'aigues-marines que lui avait offerte son père épinglée à sa robe bleue, elle a aussi eu un aperçu des premiers desserts créés dans le cadre d'un concours lancé à l'occasion du jubilé de platine.

Samedi, elle a reçu lors d'une réception à Sandringham des membres de la communauté locale et d'associations, ainsi qu'une femme ayant contribué à la création du classique britannique "coronation chicken" pour le couronnement en 1953.

Pour le jubilé, des pièces commémoratives ont été battues et huit timbres émis, la représentant à différents moments de son règne. 

Lundi, une salve de 42 coups de canon sera tirée dans le centre de la capitale. 

Quatre jours de festivités, joyeusement attendues par les Britanniques, sont prévus du 2 au 5 juin. Ils commenceront avec "Trooping the Colour", la parade qui célèbre officiellement son anniversaire chaque année. Un grand concert est également prévu ainsi qu'une reconstitution historique des 70 années de règne d'une reine qui a traversé, imperturbable, les époques et les crises, avec des milliers de déjeuners populaires.


Paul Kupelian, artiste informel et chroniqueur du côté coloré de la vie

L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
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  • A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants, tout comme de sa propre évolution
  • Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’œil

BEYROUTH : Figuratif ? Naïf ? L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. Né en 1975, cet artiste autodidacte de nationalité libanaise et française dont les racines remontent à l'Arménie, a grandi dans une famille d'artistes. Il n’a que 7 ans quand sa grand-tante l’initie à la technique reine, et donc complexe, de la peinture à l’huile. Dès lors, le reste de son enfance est ébloui par d’innombrables heures passées à dessiner et à peindre tout ce qui l’entoure. Il met toute sa passion à se perfectionner, aborde de nouveaux médiums tels que l'encre de Chine, l'acrylique, le pastel gras, le fusain ou la sanguine. Savait-elle, cette bienveillante aïeule, qu’elle lui offrait à travers l'art l'exutoire thérapeutique suprême, un moyen d'exprimer ses émotions et d'affronter les complexités de la vie ?  A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants tout comme de sa propre évolution, projetant ses troubles sur la toile et y gagnant en retour paix intérieure et stabilité.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’oeil. Il y a dans ses oeuvres une joie contagieuse que confirme le sourire spontané de tout spectateur qui y est confronté. Ce pouvoir n’échappe pas au regard avisé de la galeriste Nadine Begdache, commissaire de l’espace Janine Rubeiz, à Beyrouth. En 2016, elle lui offre son exposition inaugurale : "Looking at the Bright Side" (Regard sur le côté lumineux de la vie). Une présentation saluée par les critiques d'art et les collectionneurs.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Qu’on ne se trompe pas sur la « naïveté » de cet artiste autodidacte. Sa profonde compréhension des proportions, de la perspective et des détails complexes n’échappe pas à un regard averti.  Ses peintures, bien que légères, servent de canal à ses émotions. Dans ses œuvres récentes, Paul Kupelian utilise principalement la peinture acrylique à grande échelle, un médium dont il apprécie la polyvalence et le potentiel expressif.

Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Bien qu’il n’ait pas donné d’exposition depuis un certain temps, il confie à Arab News en français qu’il vit à présent à Dubai où il occupe un poste de direction dans le retail.  « Je peins dès que j’en ai le temps, le soir et surtout les weekends » poursuit-il. « La peinture est mon exutoire, je peux y passer des heures sans voir le temps passer. Cela me permet de tout oublier et m’apporte énormément de joie » ajoute Paul Kupelian qui affirme que, comme pour beaucoup d’artistes, son art est sa thérapie. Ajoutez à cette passion celle de l’histoire, la géopolitique, la philosophie, la musique, les voyages, le sport, vous obtenez, dans chaque toile, une nouvelle fenêtre ou un nouveau miroir où chacun peut trouver une réponse à ses propres questionnements.

 


Deuxième jour de la RSFW: défilé historique de maillots de bain et dentelle élégante

La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
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  • Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués
  • La collection de Sara Altwaim, comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline

MER ROUGE: La marque marocaine EAU a marqué l’histoire en lançant, vendredi, la deuxième série de défilés de la Red Sea Fashion Week. En effet, c’est la première fois que des maillots de bain font leur entrée sur un podium saoudien.

Avec la piscine scintillante de St. Regis et les palmiers ondulants en arrière-plan, la deuxième RSFW a mis en valeur l’une des pièces incontournables de l’été.

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EAU. (Photo fournie)

La collection comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. Bleu roi, jaune moutarde, vert chasseur et rouge marron dominaient la collection, créant une palette d’automne plutôt singulière, mais bienvenue, pour la saison estivale à venir.

Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués, notamment des paniers tressés parsemés de strass, des sacs de plage en paille et des pochettes à franges.

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Sarah Altwaim. (Photo fournie)

La mode affluait à mesure que la mer Rouge brillait. La collection de Sara Altwaim comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline. Chacune des pièces est attrayante, grâce à une touche individuelle, de subtiles perles, des coupes superposées ou un mélange de tissus.

Altwaim a présenté un tissu en mousseline d’inspiration sous-marine présentant des croquis de créatures des fonds marins, comme les poissons, les crevettes et les crabes, qui ont fait leur apparition dans une variété d’ensembles.

Les cols de perles très superposés, les jupes en forme de paréo, les résilles ornées de bijoux, les tissus métalliques et les vêtements fluides étaient également inspirés de la vie marine.

La créatrice saoudienne Yasmina Q a introduit les vêtements d’intérieur, clôturant les défilés avec une collection de robes en tricot effet côtelé dans des tons vert menthe, bleu écume de mer, jaune vif, corail et bien plus encore.

Il y avait aussi des manches évasées et une taille ajustée qui se transformait en une forme trapèze. Certaines pièces étaient également sans manches pour un look estival plus décontracté. La collection, composée de lunettes de soleil et de chapeauxestivaux, présentait également une gamme de vêtements d’intérieur, allant des bas côtelés aux hauts ajustés simples, en passant par les chemises côtelées, les hauts kimonos et les pulls amples.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les 80 ans de Dave: «pour un beatnik, faire carrière est un gros mot!»

Le chanteur néerlandais francophone Wouter Otto Levenbach alias Dave, pose lors d'une séance photo à Paris le 29 avril 2024 (Photo, AFP).
Le chanteur néerlandais francophone Wouter Otto Levenbach alias Dave, pose lors d'une séance photo à Paris le 29 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Mardi, Dave fête ses 80 ans et ses 60 ans de scène au Grand Rex, à Paris
  • Débarqué des Pays-Bas, le jeune Wouter Otto Levenbach débute à Paris en 1965

PARIS: "A 20 ans, je rêvais de vivre en chantant, surtout pas faire carrière! Pour le beatnik que j'étais, c'était un gros mot!": à 80 ans, Dave, l'interprète des indémodables "Vanina" et "Du côté de chez Swann", n'en revient pas d'être devenu un chanteur populaire mais refuse de songer à des adieux.

"J'aimerais bien chanter jusqu’à la fin. La scène, c'est le nirvana et on nous paie pour ça, en plus!", confie à l'AFP le plus Français des Néerlandais, connu aussi pour son franc-parler.

Mardi, Dave fête ses 80 ans et ses 60 ans de scène au Grand Rex, à Paris, avant une nouvelle tournée qui passera par Amsterdam et Bruxelles.

"Quand je suis devenu chanteur populaire, je n'ai rien compris. En plus, je n'étais pas du tout branché +variétoche+...", ajoute celui qui est toujours fan de jazz.

Débarqué des Pays-Bas, le jeune Wouter Otto Levenbach débute à Paris en 1965: "je faisais la manche dans le Quartier latin. En m'accompagnant à la guitare, je reprenais les succès du moment", raconte Dave, qui vient de publier une autobiographie, "Comment ne pas être amoureux de vous" (Talent Editions).

"On m'a conseillé d'aller plutôt à Saint-Tropez. (...) Maintenant, j'y retourne, mais comme client!", ajoute le chanteur vite remarqué par le producteur Eddie Barclay.

En 1972, il est enrôlé dans l'opéra-rock "Godspell". Deux ans après, il perce enfin avec la reprise de "Sugar Baby Love" des Rubbets, adapté en français par son compagnon Patrick Loiseau, qui deviendra son parolier attitré. La même année, "Vanina" dépasse le million d'exemplaires.

Après "Dansez maintenant" et "Mon cœur est malade", deux autres tubes, Dave se maintient au sommet du hit-parade avec "Du côté de chez Swann", une ballade romantique signée encore Patrick Loiseau et devenue l'une des chansons emblématiques des seventies.

«Comme Henri Salvador»

"Quand Patrick m'a proposé ce texte, je lui ai demandé s’il n'était pas fou. Cela me semblait trop littéraire et je pensais que ça ne marcherait jamais... Finalement, le succès a été énorme. Ma seule chanson diffusée sur France Inter!", ironise-t-il.

"Sans prétention, les textes étaient plutôt intéressants à l'époque. Aujourd'hui, ils ont perdu un peu en qualité", juge-t-il. Dans la jeune génération, Zaho de Sagazan et Vianney sont toutefois ses préférés.

"Depuis toujours, j'aime amuser la galerie avec des blagues caustiques mais je suis un gentil avec un bon fond", assure le chanteur, victime d'une lourde chute en 2022 qui a entraîné quatre jours de coma, avec, pour seules séquelles, la perte de l'odorat et du goût.

A 80 ans, le chanteur rêve d'un album "à un million d’exemplaires, comme Henri Salvador à la fin de sa vie".

"Pour le plus tard possible", Dave a laissé des instructions pour qu'on grave sur son urne funéraire le mot "ouf": "parce que je serai probablement content que cela se termine et parce que +ouf+ en verlan, veut dire fou. Un bon résumé de ma vie".