Nucléaire: Washington allège les sanctions contre Téhéran, négociations en cours

Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a signé plusieurs dérogations aux sanctions liées aux activités nucléaires civiles de Téhéran (Photo, Reuters/Archives)
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a signé plusieurs dérogations aux sanctions liées aux activités nucléaires civiles de Téhéran (Photo, Reuters/Archives)
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Publié le Samedi 05 février 2022

Nucléaire: Washington allège les sanctions contre Téhéran, négociations en cours

  • Les dérogations visent à inciter l'Iran à revenir au respect de l'accord de 2015 qu'il viole depuis que l'ancien président Donald Trump s'est retiré de l'accord
  • Si l'administration Biden veut revenir à l'accord de 2015, elle devrait au moins exiger certaines concessions de l'Iran avant de lui accorder un allégement des sanctions

WASHINGTON D.C.: L'administration Biden a rétabli vendredi un certain nombre d’allègements de sanctions pour le programme atomique iranien, alors que les pourparlers visant à sauver l'accord nucléaire de 2015 entrent dans une phase critique.

Alors que les négociateurs américains retournent à Vienne pour ce qui pourrait être une session décisive, le secrétaire d'État, Antony Blinken, a signé plusieurs dérogations aux sanctions liées aux activités nucléaires civiles de Téhéran. Cette décision annule la décision de l'administration Trump de les abolir.

Ces dérogations visent à inciter l'Iran à revenir au respect de l'accord de 2015 qu'il viole depuis que l'ancien président Donald Trump s'en est retiré en 2018 et a réimposé les sanctions américaines.

L’Iran affirme qu’il ne respecte pas les termes de l'accord parce que Washington s’en est retiré en premier. Il a exigé le rétablissement de tous les allègements de sanctions promis dans le cadre de l'accord pour revenir à la conformité.

La décision de vendredi lève la menace de sanctions à l’encontre de pays étrangers et d’entreprises de Russie, de Chine et d'Europe qui avaient coopéré avec les parties non militaires du programme nucléaire iranien en vertu de l'accord de 2015, connu sous le nom de Plan d'action global conjoint, ou JCPOA.

L'administration Trump avait mis fin aux dérogations dites "civ-nuke" en mai 2020 dans le cadre de sa campagne de «pression maximale» contre l'Iran qui a commencé lorsque Trump a retiré les États-Unis de l'accord en 2018, se plaignant qu'il s'agissait du pire accord diplomatique jamais négocié et qu’il donnait à l'Iran une occasion de développer la bombe nucléaire.

En tant que candidat à la présidence, Joe Biden a fait du retour des États-Unis dans l'accord nucléaire une priorité, et son administration a poursuivi cet objectif, mais peu de progrès ont été accomplis depuis son entré en fonction il y a un an. Des responsables de l'administration ont révélé que les dérogations étaient rétablies afin d’aider à faire avancer les négociations de Vienne.

«La dérogation relative à ces activités est destinée à faciliter les discussions qui aideraient à conclure un accord sur un retour mutuel à la mise en œuvre intégrale du JCPOA et à jeter les bases du retour de l'Iran à l'exécution de ses engagements envers le JCPOA», a déclaré le département d'État dans un avis au Congrès annonçant la décision.

«Elle est également conçue pour servir les intérêts des États-Unis en matière de non-prolifération et de sécurité nucléaire et pour limiter les activités nucléaires iraniennes», a ajouté le département d’État américain. «Elle est émise à titre discrétionnaire avec ces objectifs à l'esprit, et non en vertu d'un engagement ou dans le cadre d'une contrepartie. Nous nous concentrons sur la collaboration avec nos partenaires et alliés pour contrer toute la gamme des menaces que représente l'Iran.»

Une copie de l'avis du département d'État et des dérogations signées par Blinken a été obtenue par l'Associated Press.

Les dérogations permettent aux pays et aux entreprises étrangères de travailler sur des projets civils à la centrale nucléaire iranienne de Buchehr, à l’usine d'eau lourde d'Arak et au réacteur de recherche de Téhéran. L'ancien secrétaire d'État Mike Pompeo avait révoqué ces dérogations en mai 2020, accusant l'Iran d’«extorsion nucléaire» pour avoir poursuivi et étendu les travaux sur ces sites.

Les détracteurs de l'accord nucléaire qui ont fait pression sur Trump pour qu'il s'en retire ont protesté, soutenant que même si l'administration Biden veut revenir à l'accord de 2015, elle devrait au moins exiger certaines concessions de l'Iran avant de lui accorder un allègement des sanctions.

«Dans le contexte des négociations, les américains ont l'air désespérés: nous lèverons les sanctions avant même d'avoir conclu un accord, il suffit de dire oui à n'importe quoi!» a avisé Rich Goldberg, un fervent opposant à l'accord, qui est conseiller principal de la Fondation pour la défense des démocraties, une organisation belliciste.

Un haut responsable du département d'État américain familier avec les dérogations a maintenu que la décision n'était pas une «concession» à l'Iran et qu'elle était prise «dans notre intérêt national vital ainsi que dans l'intérêt de la région et du monde entier». Ce haut responsable n'était pas autorisé à discuter publiquement de la question et a parlé sous couvert d'anonymat.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".