Sauver le Liban pourrait mettre fin à la terreur iranienne dans la région

Deux groupes de réflexion sur le Moyen-Orient, basés aux États-Unis, affirment que le Liban deviendra «un autre État en faillite dominé par l’Iran» si des mesures ne sont pas prises pour mettre fin à la corruption au sein du gouvernement. (Photo, AFP)
Deux groupes de réflexion sur le Moyen-Orient, basés aux États-Unis, affirment que le Liban deviendra «un autre État en faillite dominé par l’Iran» si des mesures ne sont pas prises pour mettre fin à la corruption au sein du gouvernement. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 03 février 2022

Sauver le Liban pourrait mettre fin à la terreur iranienne dans la région

Deux groupes de réflexion sur le Moyen-Orient, basés aux États-Unis, affirment que le Liban deviendra «un autre État en faillite dominé par l’Iran» si des mesures ne sont pas prises pour mettre fin à la corruption au sein du gouvernement. (Photo, AFP)
  • Le résultat des négociations américaines avec l’Iran sur son programme nucléaire pourrait avoir des répercussions importantes pour le Liban
  • Le rapport des deux groupes de réflexion détaille un certain nombre d’obstacles qui doivent être levés pour améliorer la situation au Liban et mettre fin aux crises auxquelles il est confronté

CHICAGO: Le Liban deviendra «un autre État en faillite dominé par l’Iran et gangrené par la corruption», si des mesures cruciales ne sont pas prises rapidement pour mettre fin à la corruption gouvernementale au sein du pays, relever les défis économiques auxquels il est confronté et résoudre le problème «paralysant» de la violence du Hezbollah. 

Telle est la conclusion d’un rapport publié mardi par deux grands groupes de réflexion sur le Moyen-Orient, basés à Washington, l’American Task Force on Lebanon (AFTL) et le Middle East Institute. Pour marquer l’occasion, ils ont organisé une conférence en ligne au cours de laquelle les intervenants ont discuté des moyens afin de mettre en œuvre les solutions préconisées par le rapport et de rétablir l’ordre au Liban. 

Une grande partie de la discussion a porté sur le rôle du Hezbollah. Les participants soutiennent que le résultat des négociations américaines avec l’Iran sur son programme nucléaire pourrait avoir des répercussions importantes pour le Liban. 

Paul Salem, président du Middle East Institute, affirme que le Liban fait face à de nombreux défis, notamment son inaptitude à éliminer le sectarisme au cours des trente et une dernières années, mais que l’enjeu le plus grand est la présence et le pouvoir continus du Hezbollah en tant qu’acteur non étatique qui a prêté serment d’allégeance à l'Iran. 

«La présence du Hezbollah est un problème paralysant», déclare-t-il. «L’État libanais n’est pas souverain, indépendamment de la manière dont il réforme son système gouvernemental, lutte contre la corruption ou même prend les bonnes décisions», poursuit-il. 

«Il ne contrôle pas ses frontières. Il ne contrôle pas son territoire. Les décisions de guerre et de paix ne sont pas entre ses mains. Il existe une armée à part entière qui est très fière d’avoir prêté serment d’allégeance à un pays étranger – la République islamique d’Iran. Cette armée ne répond ni au peuple libanais ni à l’État libanais. C'est également un problème paralysant.» 

M. Salem soutient que le pouvoir du Hezbollah au Liban ne changera pas, même si les États-Unis et l’Iran parviennent à un accord à Vienne. 

«Avec ou sans retour à l’accord sur le nucléaire, l’Iran reste attaché à une stratégie de défense avancée. Par ailleurs, il est déterminé à mettre sur pied des milices dans d’autres pays», précise-t-il. «Dans le passé, c’était le Liban. Désormais, c’est le Liban, l’Irak, la Syrie et le Yémen», poursuit-il. 

Dans son intervention, le membre du Congrès Darrell Issa affirme la volonté des États-Unis de s’engager aux côtés du Liban pour la tenue d’«élections libres et équitables» en mai pour le Parlement et plus tard dans l’année pour la présidence. 

Edward M. Gabriel, président de l’ATFL et ancien ambassadeur; Brian Katulis, vice-président des politiques du Middle East Institute et la journaliste Joyce Karam ont également participé à la discussion, animée par Jean Abi Nader, vice-président de l’ATFL pour les politiques. 

«Conclure correctement un accord avec l’Iran est notre seule chance de faire face à cette pression extérieure exercée sur le Liban», insiste M. Gabriel, en faisant allusion aux liens entre le Hezbollah et l’Iran. 

«Les États-Unis doivent comprendre qu’ils vont traverser des moments compliqués avec le Golfe, avec Israël et les Américains d’origine libanaise, s’ils ne trouvent pas de solution contre les mandataires du terrorisme dans la région.» 

M. Katulis souligne que le monde doit dépasser l’idée que «le Liban est perdu». Il espère que le président des États-Unis, Joe Biden, qui a commencé son mandat en mettant l’accent sur l’Iran et le Yémen, comprendra que l’avenir du Liban «est directement lié à la question de l’Iran». 

M. Abi Nader affirme, quant à lui, que le fait de sauver le Liban est «crucial pour les États-Unis». 

«Sans le soutien ferme des États-Unis et de leurs alliés, l’Iran et la Syrie domineraient le Liban et constitueraient probablement une plus grande menace terroriste pour les États-Unis. Cela ne sert pas les intérêts américains», déclare-t-il. 

Le rapport des deux groupes de réflexion détaille un certain nombre d’obstacles qui doivent être levés pour améliorer la situation au Liban et mettre fin aux crises auxquelles il est confronté. De même, il appelle le président Biden et les États-Unis à diriger une «coalition diplomatique» pour encourager la mise en œuvre de réformes politiques et économiques. 

Tous les intervenants sont d’accord sur la nécessité de «réduire considérablement la corruption à tous les niveaux au sein du gouvernement» au Liban. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.