Liban: L'ONU appelle les forces politiques à se dissocier des conflits externes

Des casques bleus de l'ONU arborant leur drapeau tout en se tenant à côté des drapeaux du Liban et du Hezbollah. (AP/fichier photos)
Des casques bleus de l'ONU arborant leur drapeau tout en se tenant à côté des drapeaux du Liban et du Hezbollah. (AP/fichier photos)
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Publié le Samedi 05 février 2022

Liban: L'ONU appelle les forces politiques à se dissocier des conflits externes

  • Le Liban est confronté à l'une des pires crises économiques et humanitaires de l'histoire moderne, alors que les politiciens du pays sont critiqués pour n’avoir pas mis en œuvre les réformes nécessaires
  • Les membres du Conseil ont appelé à des progrès rapides dans l'enquête bloquée sur l'explosion dévastatrice du 4 août 2020 au port de Beyrouth

NEW YORK: Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé vendredi les groupes politiques libanais à prendre leurs distances par rapport aux conflits externes et à se concentrer plutôt sur l’urgente mise en œuvre des réformes politiques et économiques nécessaires pour débloquer le soutien financier international, et répondre ainsi aux «besoins pressants» du peuple libanais.

Les membres du Conseil, l'organisme le plus important au sein de l'ONU, ont exhorté les parties libanaises à mettre en œuvre «une politique tangible de dissociation de tout conflit externe, en tant que priorité majeure, tel qu’énoncé dans les déclarations précédentes, en particulier la déclaration de Baabda de 2012».

La déclaration de Baabda a été élaborée pour souligner la position neutre du Liban vis-à-vis des événements dans la région.

Le puissant parti chiite libanais, le Hezbollah, qui sert de bras stratégique au régime iranien dans la région, a été impliqué dans la guerre civile syrienne, en combattant aux côtés du régime d'Assad, ainsi que dans les guerres au Yémen et en Irak par procuration de l'Iran.

Les membres du Conseil se sont félicités d'une réunion du gouvernement libanais qui a eu lieu le 24 janvier, mais ont exhorté les autorités à mettre rapidement en œuvre les réformes nécessaires, notamment l'adoption d'un budget pour 2022 intégrant les accords antérieurs avec le Fonds monétaire international.

Le Liban se trouve au milieu d'un effondrement économique dévastateur. La Banque mondiale l'a décrit comme l'une des trois pires crises que le monde ait connues depuis 1850.

C'est le résultat d'années au pouvoir d'une classe dirigeante corrompue qui a asséché le pays de ses ressources et de l'aide étrangère à son propre profit.

La Banque mondiale a exprimé à plusieurs reprises sa stupéfaction face au refus des autorités libanaises à entreprendre toute réforme politique ou économique, alors que le pays glisse dans un abîme économique et que le peuple est accablé en raison de la chute libre de la monnaie locale et des pénuries extrêmes de carburant, de nourriture et de médicaments.

Le Conseil de sécurité a déclaré que la population du pays était confrontée à «des besoins pressants, et qu’elle avait exprimé des aspirations légitimes à des réformes, des élections, et à la justice».

Les membres du Conseil ont également appelé une fois de plus à «une enquête rapide, indépendante, impartiale, approfondie et transparente» sur l'explosion dévastatrice au port de Beyrouth le 4 août 2020, qui a détruit ou endommagé de grandes parties de la ville.

Considérée comme la troisième plus grande explosion non nucléaire de l'histoire de l'humanité, cette explosion a tué plus de 200 civils, blessé des milliers de personnes et causé des dégâts estimés à des milliards de dollars. Elle aurait été causée par de grandes quantités de produits chimiques mal stockés au port pendant plusieurs années.

L'enquête sur l'explosion est au point mort au milieu d'une avalanche de poursuites contre le juge en charge de l’affaire, intentées par des politiciens libanais accusés d’incurie dans les événements qui ont conduit à l'explosion.

Le Hezbollah mène une campagne accusant le juge de «partialité», le parti ayant menacé de boycotter toute réunion du cabinet jusqu'à ce qu'il soit remplacé. Les allégations concernant le juge ont été rejetées par des groupes de défense des droits ainsi que par les familles des victimes de l'explosion.

Les membres du Conseil de sécurité ont également réitéré vendredi l'importance d’organiser «des élections libres, équitables, transparentes et intégratives le 15 mai 2022 comme prévu, garantissant la participation pleine, égale et véritable des femmes en tant que candidates et électrices.»

Ils ont appelé le gouvernement libanais à permettre à la Commission de surveillance des élections «de mener à bien sa mission, notamment en la dotant de ressources adéquates ainsi qu’en enclenchant le processus de présentation des candidatures».

Le Conseil a condamné une série d'attaques contre la Force intérimaire des Nations unies au Liban au cours des deux derniers mois, et a appelé les autorités libanaises à enquêter à leur sujet et à traduire les auteurs en justice.

Il a réitéré la nécessité pour toutes les parties dans le pays de veiller à ce que les membres de la Finul puissent se déplacer sans encombre et en toute sécurité.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".