Présidentielle: les prétendants à l'Elysée aux quatre coins du pays

Le président français Emmanuel Macron prononce son discours lors de la réunion informelle des ministres chargés de l'intérieur à Tourcoing, France, le 2 février 2022. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce son discours lors de la réunion informelle des ministres chargés de l'intérieur à Tourcoing, France, le 2 février 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 03 février 2022

Présidentielle: les prétendants à l'Elysée aux quatre coins du pays

Le président français Emmanuel Macron prononce son discours lors de la réunion informelle des ministres chargés de l'intérieur à Tourcoing, France, le 2 février 2022. (Photo, AFP)
  • A 66 jours du premier tour, le président sortant continue de différer sa déclaration de candidature, attendant, comme il l'a assuré, que les «pics» des crises sanitaire de la Covid-19 et ukrainienne soient passés
  • Du côté de l'extrême droite, l'ex-polémiste Eric Zemmour se rend à Fessenheim (Haut-Rhin) pour parler du nucléaire qu'il défend ardemment, tandis que Mme Le Pen n'avait pas de déplacement en vue

PARIS: Les prétendants à l'Elysée sillonnent la France jeudi, abordant des thématiques très diverses à la recherche d'une dynamique porteuse, au moment où la campagne présidentielle reste suspendue au lancement d'Emmanuel Macron. 

A 66 jours du premier tour, le président sortant continue de différer sa déclaration de candidature, attendant, comme il l'a assuré, que les « pics » des crises sanitaire de la Covid-19 et ukrainienne soient passés. 

Dans l'expectative, la campagne donne l'impression d'une « drôle de guerre » qui se joue dans les confins d'une France pas encore tout à fait entrée en phase électorale. D'autant plus que les sondages montrent une remarquable stabilité dans les intentions de vote, aucun candidat ne bénéficiant d'une véritable dynamique. 

M. Macron est donné en tête des intentions de vote du premier tour avec 24-25% devant la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen, au coude à coude avec la candidate des Républicains Valérie Pécresse, et devant Eric Zemmour en quatrième position. 

Si la présidentielle se joue souvent dans les dernières semaines avant le scrutin, « il est toujours très difficile de dire à quel moment une campagne commence vraiment », dit Sylvie Strudel, chercheuse associée au Cevipof. 

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Principales dates en vue de l'élection présidentielle qui aura lieu les 10 et 24 avril prochains. (Graphique, AFP)

« Incarnation »  

Après des « grands oraux » très parisiens mercredi devant le syndicat de police Alliance pour la droite, et la Fondation Abbé Pierre pour la gauche, les candidats vont à la rencontre des électeurs, abordant des thématiques aussi diverses que le nucléaire, l'éducation ou encore le vieillissement. 

Direction la Corse pour Mme Pécresse qui, très attachée à se donner une image régalienne, était arrivée dès mercredi soir afin de se rendre à bord du porte-avions Charles De Gaulle, qui navigue en Méditerranée. 

Elle qui voudrait se positionner comme la seule alternative à M. Macron entend aller « sur le terrain, en immersion, rencontrer des Français » pour « parler avec eux de leur vie et de comment ma politique peut changer leur vie », expliquait-elle lundi. 

Dans une interview au quotidien Le Figaro mercredi soir, l'élue parisienne LR Rachida Dati appelle la candidate de son parti à donner de « l'incarnation » à sa campagne, en estimant que l'élection présidentielle ne se résume pas à « une somme de propositions ». 

« Aujourd'hui, il est clair qu'il faut ouvrir une seconde étape dans cette campagne, celle de l'incarnation qui parle à tous les Français », affirme-t-elle en appelant à éviter les « postures technocratiques ». 

Son ancien adversaire lors de la primaire à droite, Eric Ciotti, assurait lui sur LCI jeudi matin : « On est mobilisés, on travaille sur le projet, tout le monde tire dans le même sens ». 

Débat sur les débats 

Du côté de l'extrême droite, l'ex-polémiste Eric Zemmour se rend à Fessenheim (Haut-Rhin) pour parler du nucléaire qu'il défend ardemment, tandis que Mme Le Pen n'avait pas de déplacement en vue, concentrée sans doute à préparer sa « convention présidentielle » prévue samedi à Reims. 

A gauche, le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui domine les sondages de son camp (autour de 10%), devait être en déplacement à Tours pour y rencontrer des lycéens avant de tenir un meeting en soirée. 

La socialiste Anne Hidalgo, dont la campagne bat de plus en plus de l'aile, abordait la thématique du vieillissement dans un déplacement à Blois, et Christiane Taubira, critiquée pour sa prestation jugée imprécise mercredi devant la Fondation Abbé Pierre, allait sur l'île d'Oléron. 

En attendant l'entrée en lice de M. Macron, il y a débat sur les débats.  

Mercredi, Mme Pécresse assurait qu'elle trouverait « tout à fait lâche » qu'il refuse un débat avant le premier tour de la présidentielle. 

Le président LR du Sénat, Gérard Larcher, interrogé jeudi sur RTL, a insisté sur « la nécessité d'un débat démocratique. Donc, le président de la République qui va devenir maintenant candidat citoyen, il faut qu'il débatte avec les autres candidats ». 

Dans un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche publié jeudi, 71% des Français se prononcent pour que le président Macron participe à un débat lorsqu'il aura annoncé sa candidature. 

 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.