Présidentielle: Les candidats s'attaquent au logement, angle mort de la campagne

Cette photo prise le 31 mars 2019 montre un paillasson géant sur lequel on peut lire "bienvenue dans la rue, la fin de la 'trêve hivernale' menace d'expulsion plus de 30 000 personnes" affiché par des militants de la Fondation Abbe Pierre devant du Ministère de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les Collectivités Territoriales à Paris pour protester contre l'expulsion des familles à la fin de la « trêve hivernale ». (Photo, AFP)
Cette photo prise le 31 mars 2019 montre un paillasson géant sur lequel on peut lire "bienvenue dans la rue, la fin de la 'trêve hivernale' menace d'expulsion plus de 30 000 personnes" affiché par des militants de la Fondation Abbe Pierre devant du Ministère de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les Collectivités Territoriales à Paris pour protester contre l'expulsion des familles à la fin de la « trêve hivernale ». (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 03 février 2022

Présidentielle: Les candidats s'attaquent au logement, angle mort de la campagne

  • Le logement, pourtant premier poste de dépenses des ménages, est désespérément absent de la campagne présidentielle
  • en 2020, le logement, incluant le chauffage et l'énergie, représentait 21,8% des dépenses des ménages, selon l'Insee. En ajoutant l'équipement du logement, on arrive à 24,6%

PARIS : Malgré son poids conséquent dans le budget des Français, le logement est absent des débats pour l'élection présidentielle. Des candidats, surtout de gauche, ont profité mercredi de la présentation du rapport de la fondation Abbé-Pierre pour tenter de le faire émerger.

Des militants du droit au logement aux agences immobilières, des bailleurs sociaux aux professionnels du bâtiment, tous les acteurs du milieu font le même constat : le logement, pourtant premier poste de dépenses des ménages, est désespérément absent de la campagne présidentielle.

"Nous ne comprenons pas et nous nous insurgeons contre le fait que le logement soit aussi peu présent dans les débats", a déploré mercredi Laurent Desmard, le président de la fondation Abbé-Pierre (FAP), à l'occasion de la présentation de son rapport annuel sur l'état du mal-logement.

Le rapport lui-même, sévère avec le président sortant Emmanuel Macron, déplore aussi "un aveuglement des responsables politiques" en général sur le sujet.

Car en 2020, le logement, incluant le chauffage et l'énergie, représentait pourtant 21,8% des dépenses des ménages, selon l'Insee. En ajoutant l'équipement du logement, on arrive à 24,6%.

C'est sans compter les dépenses en transport (8,6%), dont certaines sont contraintes pour ceux qui habitent loin de leur lieu de travail, et sont en hausse, ce qui inquiète d'autant plus la FAP. 

"Pour les publics les plus fragiles, les plus modestes, c'est parfois 40, 50, 60% du budget qui est consacré au logement", a insisté en conférence de presse Christophe Robert, délégué général de la fondation. Alors même que le pouvoir d'achat est, selon les sondages, le premier sujet de préoccupation de la population.

Accords à gauche

Face à la FAP, aucun des nombreux candidats de gauche n'a manqué à l'appel : Fabien Roussel, Christiane Taubira, Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot se sont succédé sur scène, avec beaucoup de points communs.

Tous ont défendu la nécessité d'accélérer la rénovation énergétique des bâtiments : 700 000 logements par an pour Fabien Roussel, 10 milliards d'euros pour Yannick Jadot, Christiane Taubira refusant de s'engager sur des objectifs chiffrés.

Idem sur l'encadrement des loyers, où tous étaient d'accord pour l'étendre, Jean-Luc Mélenchon allant jusqu'à évoquer un possible "blocage" dans certains territoires comme Paris.

La plupart ont promis, dans la ligne des propositions de la FAP, la construction d'au moins 150 000 logements sociaux par an, contre un peu moins de 105.000 en 2021.

Parmi les quelques propositions originales, le candidat communiste a souhaité "démétropoliser la France" en favorisant l'implantation de logements sociaux à la campagne. Yannick Jadot a insisté sur la transformation de bureaux en logements pour éviter d'artificialiser de nouvelles terres.

Macron esquisse des propositions

M. Macron, pas encore officiellement candidat, s'est exprimé dans la matinée en vidéo, dans un échange enregistré avec le délégué de la FAP, Christophe Robert.

Il a évoqué une réforme du très sensible sujet des aides au logement, et un "revenu universel d'activité", une refonte des minima sociaux qui pourrait esquisser un début de programme.

La ministre du Logement Emmanuelle Wargon, qui le représentait sur place, a défendu des mesures du gouvernement : la fin de la "gestion au thermomètre", consistant à ouvrir des places en hébergement d'urgence à l'automne pour les fermer au printemps, ou l'interdiction progressive, entre 2023 et 2028, de louer des logements très mal isolés, aussi appelés passoires thermiques.

A droite, Valérie Pécresse, qui a préféré aller parler sécurité avec le syndicat de police Alliance, a dépêché son porte-parole, le député Aurélien Pradié, qui a défendu la décentralisation des compétences en matière de politique du logement, et un objectif de produire 125 000 logements sociaux par an.

Les candidats d'extrême droite Marine Le Pen et Eric Zemmour n'avaient pas été invités.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.