KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré mercredi ne vouloir «que la paix» mais a défendu son droit à se défendre contre le risque d'invasion russe, insistant sur la nécessité de sanctions "préventives" contre Moscou.
Certains pays occidentaux comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou la Pologne ont décidé de livrer des armes à l'Ukraine face aux craintes d'offensive russe.
"Ces armes, c'est de la défense, nous ne pensons qu'à la paix, qu'à une fin de l'occupation de nos territoires, uniquement par la voie diplomatique", a déclaré le président ukrainien lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.
"Nous ne céderont aucun lopin de terre, nous ne cèderons pas nos territoires, quel qu'en soit le prix", a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité de "mesures préventives" pour contenir la Russie.
Après une révolution pro-occidentale à Kiev, la Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014. Peu après a éclaté une insurrection de séparatistes parrainés par Moscou qui contrôlent une partie de l'Est de l'Ukraine. Le conflit a fait plus de 13.000 morts et n'a jamais totalement cessé.
La Russie est désormais accusée par les Occidentaux d'avoir massé plusieurs dizaines de milliers de militaires à la frontière de son voisin en prévision d'une possible invasion.
Mark Rutte a insisté que "tous les efforts" devaient être faits en vue d'une "désescalade" et jugé "essentiel" que "le dialogue se poursuive entre la Russie et les Etats-Unis, entre la Russie et l'Otan".
"Si ce n'est pas le cas, les Pays-Bas sont clairs concernant leur analyse que toute nouvelle agression contre l'Ukraine aura de graves conséquences", a-t-il averti.
Moscou dément toute velléité belliqueuse, mais conditionne la désescalade à une liste d'exigences, nécessaires selon elle pour garantir sa sécurité, notamment l'assurance que l'Ukraine ne sera jamais membre de l'Otan et que l'Alliance retire ses hommes sur ses positions de 1997.
S'exprimant pour la première fois publiquement depuis des semaines sur le sujet, le président russe Vladimir Poutine a accusé mardi les Etats-Unis d'ignorer ses préoccupations et d'user de l'Ukraine pour endiguer la Russie, avant d'assurer espérer "une solution" à la crise russo-occidentale.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a exhorté son homologue russe Sergueï Lavrov à "une désescalade immédiate" en demandant un "retrait" des troupes russes et en avertissant de sanctions "rapides et sévères" en cas d'offensive.