Des Beatles à OrelSan, les documentaires musicaux à plein volume

Le musicien et chanteur britannique et ancien membre des Beatles Richard Starkey, également connu sous le nom de Ringo Starr, se produit lors d'un concert à l'Olympia, à Paris, le 6 juin 2018. (Photo, AFP)
Le musicien et chanteur britannique et ancien membre des Beatles Richard Starkey, également connu sous le nom de Ringo Starr, se produit lors d'un concert à l'Olympia, à Paris, le 6 juin 2018. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 03 février 2022

Des Beatles à OrelSan, les documentaires musicaux à plein volume

  • Olivier Forest met en avant un «écosystème technologique» déterminant
  • «On écoute un artiste sur une plateforme musicale, on suit ce même artiste sur les réseaux sociaux, on va sur une autre plateforme d'images pour voir un documentaire»

PARIS : Des Beatles à OrelSan, en passant par Kanye West ou Angèle: les documentaires musicaux, parfois déclinés en série, envahissent les écrans et font l'événement.

"C'est la première fois que ça occupe autant le devant de la scène, on assiste à une floraison de formats, entre documentaires classiques, séries-documentaires ou docu-fictions", commente pour l'AFP Olivier Forest. Spécialiste des films sur la musique, il est co-programmateur de Fame, le festival international de films sur la musique (à la Gaîté Lyrique à Paris, 16-20 février).

Des projets très attendus autour du rap en 2022 attestent de l'ébullition actuelle, de la série documentaire "Dear Mama" sur le parcours de la militante Afeni Shakur, mère de la star du hip-hop disparue Tupac (Disney+), à la série docu-fiction "Le monde de demain" sur les débuts de NTM, produite par Arte en collaboration avec Netflix.

Le genre "s'est réinventé", éclaire Olivier Forest, depuis les "films très créatifs type +Don't look back+ sur Bob Dylan de D.A. Pennebaker" et les "concerts filmés à partir de Woodstock" dans les années 1960-70.

Puis vient "l'endormissement quand MTV arrive" dans les années 1980, avec "un format +images d'archives/intervenant devant une console de mixage+ qui commence à lasser". Et survient "le renouvellement de la forme pour le web", poursuit cet expert.

Olivier Forest met en avant un "écosystème technologique" déterminant: "on écoute un artiste sur une plateforme musicale, on suit ce même artiste sur les réseaux sociaux, on va sur une autre plateforme d'images pour voir un documentaire".

«Regard documentaire» ou «objet promotionnel»

Evidemment, certains projets auto-centrés, par exemple celui autour de Lady Gaga, posent la question du "statut entre regard documentaire et objet promotionnel". Kanye West demande d'ailleurs un droit de regard à Netflix pour la version finale du documentaire qui lui est consacré.

Mais la concurrence entre les plateformes a du bon car, comme le dit Olivier Forest, avec un "public bien éduqué à l'image, aujourd'hui, il faut être créatif, apporter une grosse plus-value, soit des archives jamais vues comme le +Get Back+ sur les Beatles de Peter Jackson, soit un accès intimiste aux artistes".

Dans le genre, OrelSan a frappé un grand coup avec les 20 ans d'archives filmées par son frère dans la série-documentaire "Montre jamais ça à personne" (Amazon Prime Video).

"Il y a plus d'archives que d'années de carrière et cette richesse des sources fait qu'il y a des choses à raconter", décrypte pour l'AFP Pierre-Olivier Toublanc, directeur du label 3ème Bureau, structure associée au rappeur.

"Il ne s'agit pas de faire briller OrelSan mais de raconter Aurélien Cotentin (vrai nom de l'artiste), montrer son parcours semé d'embûches et d'échecs". Une séquence marquante dévoile l'apprenti OrelSan ridiculisé lors d'un duel d'improvisation rap, sous l'oeil d'un jury où trônent des pointures comme Diam's et Booba.

L'effervescence actuelle autour de ces documentaires/séries témoigne en outre de "l'importance de la musique dans nos vies", souligne auprès de l'AFP Anne Georget, présidente du Fipadoc (Festival international de documentaires).

«Intérêt chez les plus jeunes»

Un documentaire au Fame montre l'artiste britannique Charli XCX, bloquée chez elle par le confinement, tenter d'enregistrer un album en s'appuyant sur les compétences de certains de ses fans, par écrans interposés.

"Ca s'appelle +Alone together+ (+Seuls ensemble+) et ça encapsule tout le paradoxe contemporain: être connectés en restant isolés, décrit Benoît Hické, autre programmateur de Fame. Et ça décortique la création musicale, comment ça se fabrique. Ca peut parler aux fans et aux non-fans".

"Ca dit aussi beaucoup des pratiques contemporaines puisque Charli XCX documente elle-même sa création en se filmant, elle devient sa propre archiviste", ajoute-t-il.

Evidemment, si les plateformes "ont jeté leur dévolu sur les documentaires musicaux", comme le formule Olivier Forest, c'est que ça "leur permet d'acquérir de nouveaux abonnés, les stars arrivant avec leurs réseaux sociaux et leurs fans".

Mais, là encore, des portes peuvent s'ouvrir. "Ca permet de développer l'intérêt pour le format du documentaire chez les plus jeunes par le biais de la musique", conclut Anne Georget.


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).