Présidentielle: Macron fait durer le vrai-faux suspense

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Publié le Mercredi 02 février 2022

Présidentielle: Macron fait durer le vrai-faux suspense

  • La question n'est pas de savoir si le chef de l'Etat, favori des sondages depuis des mois avec environ 25% des intentions de vote au premier tour, est candidat mais quand il va l'annoncer et comment
  • Son entourage évoque une « fenêtre de tir entre le 10 et le 20 février», à condition que « la question sanitaire soit passée et qu'on ne soit ni dans une crise internationale, ni en pleine séquence européenne»

PARIS : Emmanuel Macron a confirmé mardi que le temps de sa candidature à la présidentielle n'était pas encore venu, mais il rafle déjà la mise des parrainages d'élus, au moment où son camp s'active à 68 jours du premier tour.

La question n'est pas de savoir si le chef de l'Etat, favori des sondages depuis des mois avec environ 25% des intentions de vote au premier tour, est candidat mais quand il va l'annoncer et comment. Ce qui assurément relancera une campagne qui pour l'instant peine à mobiliser les Français.

Cette heure est-elle venue ? Pas tout à fait.

"J'ai d'abord l'obsession que la phase aiguë de l'épidémie et le pic de la crise géopolitique actuelle soient derrière nous", a affirmé mardi soir le président dans une interview à La Voix du Nord.

"Je ne peux pas raisonnablement expliquer aux Français que je vais m'adonner à ce temps démocratique important, alors que je leur ai dit que je serai président jusqu'au bout et que nous avons une crise à la frontière ukrainienne qui menace notre sécurité collective", a-t-il fait valoir.

Pour Emmanuel Macron, l'exercice est délicat: trop tôt et il se voit reprocher de confondre les rôles, comme l'en accusent déjà ses adversaires, ne manque pas de souligner une ministre. Mais attendre trop longtemps, c'est prendre le risque d'entrer tardivement dans l'arène et de se voir accuser par les oppositions d'avancer masqué.

Son entourage évoque une "fenêtre de tir entre le 10 et le 20 février", à condition que "la question sanitaire soit passée et qu'on ne soit ni dans une crise internationale, ni en pleine séquence européenne".

Ces 40 dernières années, les déclarations de candidature de président sortant varient de 70 jours (Jacques Chirac en 2002) avant le premier tour à seulement 33 jours (François Mitterrand en 1988).

105 parrainages

En attendant, Emmanuel Macron arrive largement en tête du sésame des parrainages d'élus avec 105 à son compteur, selon une première liste mis en ligne mardi par le Conseil Constitutionnel.

Il devance la socialiste Anne Hidalgo (48), la candidate des Républicains, Valérie Pécresse (34) et le communiste, Fabien Roussel (30).

Derrière, l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon et le candidat d'extrême droite Éric Zemmour en recueillent tous deux 14, tandis que l'écologiste Yannick Jadot en a 11 et la dirigeante du Rassemblement national, Marine Le Pen, 2.

Les candidats ont jusqu'au vendredi 4 mars à 18H00 pour réunir les 500 parrainages nécessaires à leur participation au scrutin.

Après le lancement du site de campagne avec vous2022.fr la semaine dernière, plusieurs élus de la majorité présidentielle ont affiché sur les réseaux sociaux leur parrainage, souvent avec des hashtags comme #avec vous, #5planeuses ou #Macron2022.

A chaque fois, la scénographie, adoptée aussi par de nombreux élus d'opposition, semble obéir à des figures imposées, du cliché avec le formulaire dans la main, stylo entre les doigts prêt à parapher ou devant la boîte aux lettres.

Multiples casquettes

Le patron d'en Marche, Stanislas Guerini, est également dans les starting-blocks. 

Il a souhaité mardi sur LCI une campagne "qui ne soit pas contre les autres" et qui "propose un projet positif pour le pays". 

Les rivaux d'Emmanuel Macron critiquent vivement la confusion selon eux entre les fonctions de président et de candidat. 

Comme le président de LR Christian Jacob qui l'a accusé fin janvier de faire campagne "avec les moyens de l'État", une situation "pas loin du détournement de fonds publics".

Il a saisi le 11 janvier la commission des comptes de campagne, ainsi que l'Arcom (ex-CSA) pour les alerter sur les dépenses liées aux déplacements présidentiels.

Emmanuel Macron sera justement mercredi dans les Hauts-de-France avec ses multiples casquettes: président, futur candidat et chef en exercice du conseil de l'UE. 

Il défendra une réforme européenne de l'espace Schengen mais aussi sa propre stratégie sur l'immigration, l'un des enjeux de la campagne présidentielle, particulièrement au sein de l'électorat de droite et d'extrême droite, dont les candidats rassemblent près de 50% des intentions de vote.

La candidate d'extrême droite Marine Le Pen, au coude-à-coude dans les sondages avec Valérie Pécresse pour décrocher la deuxième place au premier tour, a pris les devants mardi en fustigeant lors d'un déplacement à Brest "quarante ans de laxisme" en matière de sécurité qu'elle associe notamment à "l'immigration incontrôlée".

A l'inverse, le candidat écologiste Yannick Jadot, en campagne dans les rues de Lille, a insisté que, lui président, les migrants seraient "accueillis dignement", accusant certains responsables politiques d'"instrumentaliser le désespoir".


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.