Manifestation d'Algériens à Paris pour fêter le «premier printemps» en 1988

Des manifestants participent à un rassemblement de protestation à Paris en commémoration des émeutes du 5 octobre 1988 en Algérie. (GeoffroyVANDERHASSELT/AFP)
Des manifestants participent à un rassemblement de protestation à Paris en commémoration des émeutes du 5 octobre 1988 en Algérie. (GeoffroyVANDERHASSELT/AFP)
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Publié le Dimanche 04 octobre 2020

Manifestation d'Algériens à Paris pour fêter le «premier printemps» en 1988

  • Des milliers d'Algériens et binationaux ont défilé dimanche à Paris en commémoration de la révolte de 1988
  • «Le 5 octobre 1988 a été pour l'Algérie notre premier printemps, c'est là où toute la jeunesse est sortie pour revendiquer ses droits et des changements»

PARIS: Plusieurs milliers d'Algériens et binationaux ont défilé dimanche à Paris, pour rappeler leur «premier printemps» d'octobre 1988, une révolte sévèrement réprimée, et exiger un «changement du régime» au pouvoir en Algérie.

Les manifestants de dimanche, «près de 10.000» selon les organisateurs, s'étaient rassemblés en plus grand nombre qu'à leur précédente marche de la mi-septembre.

Ils répondaient à un «appel unitaire» d'une trentaine de collectifs pour commémorer la révolte de 1988 qui «portait un désir profond de changement exprimé par un ras-le-bol généralisé» et dont «la répression fut sanglante avec plus de 500 morts».

Dans leur appel, ils ont demandé «la libération immédiate des détenus politiques et d'opinion» (une soixantaine, selon le Comité national pour la libération des détenus), «le départ ordonné et pacifique mais inconditionnel et complet du système» et «l'amorce d'une transition démocratique dans la perspective d'un Etat de droit, démocratique et social».

Drapeaux algériens ou berbères, femmes et hommes de tous âges venus souvent en famille, le défilé très coloré était rythmé par les chants et percussions des «haragas», ces jeunes qui ont immigré clandestinement par la mer.

«Pouvoir assassin», «Pour une transition démocratique indépendante du système en Algérie», «Le peuple uni ne sera jamais vaincu», derrière de grandes banderoles, les militants et citoyens ont marché de la place de la République jusqu'à Nation.

«Le 5 octobre 1988 a été pour l'Algérie notre premier printemps, c'est là où toute la jeunesse est sortie pour revendiquer les droits et pour revendiquer des changements», a souligné à l'AFP la célèbre chanteuse algérienne Souad Massi.

L'artiste, connue dans le monde entier, a jugé «important qu'on soit ici car on est aussi Algériens et on a les moyens de nous exprimer et porter la voix de l'Algérie. Car la presse est muselée en Algérie et plusieurs détenus politiques et certains journalistes sont en prison». 

«Le combat continue»

Même si le «hirak» a été stoppé par le confinement, après des manifestations pacifiques qui ont vu des millions d'Algériens descendre dans la rue de février 2019 jusqu'en mars dernier, la chanteuse s'est dite optimiste: «le combat continue».

Comme beaucoup de manifestants, plus que la commémoration du passé, Djhora Laribi a expliqué être venue «pour demander la libération des détenus d'opinion arrêtés parfois seulement pour avoir posté une page sur Facebook».  

Elle a jugé utiles les marches organisées en France ou ailleurs par la diaspora algérienne «pour aider nos compatriotes en Algérie qui sont dans une prison à ciel ouvert, n'ont aucun droit d'expression». 

«Ce que nous faisons aujourd'hui à l'étranger, c'est le prolongement naturel de ce qui se passe en Algérie», a renchéri Ali Mimoun, un jeune ingénieur pour qui il «faut maintenir la flamme du hirak, la révolution pacifique algérienne».

Il a souhaité «dénoncer avec force les intimidations de militants, l'emprisonnement arbitraire des journalistes, des artistes et de simples citoyens parce que simplement rester dehors, devant un tribunal et filmer avec son téléphone est devenu un délit, un crime en Algérie».

Ali Zatout est venu de Montpellier (sud) avec son collectif Camda pour réclamer une réelle démocratisation de l'Algérie: «on a obtenu le départ du président (Abdelaziz) Bouteflika» mais «il a été remplacé par les siens, rien n'a changé». 

D'autres manifestants ont critiqué la position de la France: «nous sommes là pour faire dégager le pouvoir criminel en Algérie et pour dénoncer la France officielle qui soutient les criminels au pouvoir en Algérie», a dit un homme masqué.


Quatre morts et 13 blessés dans un glissement de terrain en Algérie

Quatre personnes sont mortes et 13 autres ont été blessées dans un glissement de terrain à Oran, ville côtière de l'ouest de l'Algérie, ont annoncé les autorités dimanche. (AFP)
Quatre personnes sont mortes et 13 autres ont été blessées dans un glissement de terrain à Oran, ville côtière de l'ouest de l'Algérie, ont annoncé les autorités dimanche. (AFP)
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  • Quatre personnes sont mortes et 13 autres ont été blessées dans un glissement de terrain survenu à Oran, une ville côtière de l'ouest de l'Algérie, ont annoncé les autorités dimanche.
  • Les autorités n'ont pas commenté les raisons du glissement de terrain.

ALGER : Quatre personnes sont mortes et 13 autres ont été blessées dans un glissement de terrain survenu samedi soir à Oran, une ville côtière de l'ouest de l'Algérie.

Le glissement de terrain s'est produit samedi en fin de journée dans le quartier Hai Essanouber de la ville, a indiqué la protection civile.

Les quatre personnes décédées étaient âgées de 5 à 43 ans et les 13 autres victimes, âgées de 12 à 75 ans, ont subi des blessures diverses.

Les autorités n'ont pas commenté les raisons du glissement de terrain, qui, selon le ministère de l'Intérieur, « a provoqué l'effondrement de cinq maisons en tôle ».

Le ministère a déclaré que le bilan était « définitif » car personne n'est encore porté disparu à la suite du glissement de terrain.
 


Trêve à Gaza : « Un peu de progrès » lors d'une réunion jeudi à Doha, selon le Premier ministre qatari

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  • Le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a affirmé dimanche avoir constaté « un peu de progrès » lors d'une réunion jeudi à Doha,
  • « Nous devons toutefois encore trouver une réponse à la question essentielle : comment mettre fin à ce conflit. C'est, à mon sens, le point clé de l'ensemble des négociations », a-t-il ajouté.

DOHA : Le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a affirmé dimanche avoir constaté « un peu de progrès » lors d'une réunion jeudi à Doha, dans le cadre des efforts du médiateur qatari pour obtenir une trêve dans la bande de Gaza.

Interrogé lors d'une conférence de presse pour savoir s'il avait rencontré à cette occasion le chef du Mossad, David Barnea, comme l'ont rapporté des médias israéliens, M. Thani n'a pas confirmé l'avoir rencontré, mais a répondu : « Nous avons pu observer un peu de progrès jeudi. »

« Nous devons toutefois encore trouver une réponse à la question essentielle : comment mettre fin à ce conflit. C'est, à mon sens, le point clé de l'ensemble des négociations », a-t-il ajouté.

« La réunion de jeudi s’inscrit dans le cadre de ces efforts où nous essayons de trouver une percée », a déclaré le Premier ministre qatari, sans donner plus de détails. 

Le Hamas est « prêt à un échange de prisonniers (otages israéliens contre prisonniers palestiniens) en une seule opération et une trêve de cinq ans », a déclaré samedi l'un de ses responsables à l'AFP sous couvert d'anonymat.

Le mouvement avait rejeté une proposition israélienne le 17 avril, prévoyant notamment une trêve de 45 jours en échange du retour de dix otages vivants, captifs depuis le 7 octobre. Il réclame un accord « global » pour mettre fin au conflit.

Le Premier ministre qatari a indiqué dimanche que les efforts en cours portaient sur « le meilleur accord global possible qui mette fin à la guerre, permette la libération des otages et évite de diviser l'accord en plusieurs phases, car nous sommes déjà passés par ces phases ».  


Gaza : le ministère de la Santé du Hamas relève son bilan des morts depuis le début de la guerre

Un Palestinien se tient au-dessus de corps couverts, tués lors d'une frappe israélienne sur une école transformée en abri, à la morgue de l'hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza, le 23 avril 2025. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
Un Palestinien se tient au-dessus de corps couverts, tués lors d'une frappe israélienne sur une école transformée en abri, à la morgue de l'hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza, le 23 avril 2025. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
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  • e ministère de la Santé du Hamas a revu dimanche à la hausse son bilan de la guerre à Gaza après confirmation de la mort de plusieurs centaines de disparus, faisant désormais état de 52 243 personnes tuées dans le territoire palestinien.
  • « Un total de 697 martyrs ont été ajoutés aux statistiques cumulées, après finalisation et vérification de leurs données par le comité de suivi des personnes disparues », a indiqué le ministère dans un communiqué.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : Le ministère de la Santé du Hamas a revu dimanche à la hausse son bilan de la guerre à Gaza après confirmation de la mort de plusieurs centaines de disparus, faisant désormais état de 52 243 personnes tuées dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre 2023.

« Un total de 697 martyrs ont été ajoutés aux statistiques cumulées, après finalisation et vérification de leurs données par le comité de suivi des personnes disparues », a indiqué le ministère dans un communiqué.

« Le bilan total de l'agression israélienne s'élève à 52 243 martyrs et 117 639 blessés depuis le 7 octobre 2023 », a-t-il ajouté.

Jusqu'à présent, ces centaines de personnes étaient considérées comme portées disparues, a expliqué à l'AFP Khalil Al-Daqran, porte-parole de l'hôpital Al-Aqsa.

« Leurs familles les avaient signalés comme disparus, mais leurs corps ont ensuite été retrouvés sous les décombres ou dans des zones inaccessibles aux équipes médicales en raison de la présence de l'armée israélienne », a-t-il dit. 

« Pourquoi cela n'est-il pas annoncé au fil du temps ? Parce que le comité judiciaire publie son rapport à intervalles réguliers, et non quotidiennement. Ils suivent leur propre protocole de travail, et une fois leur rapport remis, il est officiellement adopté », a renchéri Ismail Al-Thawabta, un porte-parole des autorités du Hamas.

Israël a régulièrement mis en doute la crédibilité des statistiques du ministère de la Santé à Gaza, mais celles-ci sont jugées fiables par l'ONU.