BEYROUTH : Quatre personnes seulement ont déposé leur candidature pour les élections législatives libanaises prévues en mai depuis l'ouverture du processus de nomination le 10 janvier.
La prochaine chambre des députés élira un nouveau président en octobre, cinq mois après les élections législatives.
Quelque 250 000 expatriés libanais se sont inscrits à l'étranger pour voter lors des prochaines élections visant à choisir 128 députés.
Seul un tiers d'entre eux s'étaient inscrits aux élections précédentes, ce qui témoigne d'un enthousiasme pour le changement.
Zeina Helou, experte en affaires nationales, a affirmé à Arab News que ceux qui avaient soumis leurs candidatures appartenaient à l'opposition.
Helou a révélé qu'il y avait eu un retard dans le processus parce que des personnalités de l'opposition avaient remis en question la probabilité de tenue des élections législatives.
D'autres retards ont été enregistrés en raison de la loi électorale qui exige que les candidats s'inscrivent sur les listes électorales pour être considérés comme candidats.
en bref
Les élections législatives s’annoncent houleuses car le peuple libanais est favorable à un bouleversement politique au sein d’un système accusé de corruption.
Les candidats sont également tenus de déposer 30 millions de livres libanaises (19 800 dollars), ce qui est bien plus élevé que les 8 millions de livres déposées lors des précédentes élections législatives.
Helou a expliqué que les choses pourraient prendre forme lorsque l'enregistrement des listes de candidats commencera, la date limite étant fixée entre le 16 mars et le 4 avril.
Dans un contexte de faible nombre de candidatures, les forces politiques au pouvoir étudient toujours la possibilité de maintenir leurs alliés électoraux, plusieurs alliances ayant été rompues à la suite de la crise politique.
Le mystère entourant la position de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, qui est rentré à Beyrouth jeudi matin, a accentué leur frustration.
Hariri a quitté le Liban en juin dernier après avoir refusé de former un gouvernement.
Il a rencontré les membres de son bloc, les rapports indiquant qu'il ne se présentera pas aux prochaines élections, ce qui laisse aux députés de son bloc le choix d'y participer ou non.
L'ancien député et vice-président du courant du Futur Mostapha Allouch a déclaré à Arab News : «Jusqu'à présent, nous n'avons pas été informés de la décision de Hariri et de toutes les autres questions liées à cette décision.»
Allouch a signalé que Hariri tenait plusieurs réunions et que la situation pourrait être plus claire la semaine prochaine.
La rumeur politique a laissé entendre que les alliés politiques de Hariri, dirigés par le président du Parlement Nabih Berri et le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt, chercheront à le convaincre de se présenter aux élections ou de laisser participer le courant du Futur, car leur absence laissera un vide sur la scène sunnite.
Les craintes concernant la représentation sunnite grandissent car les personnalités influentes hésitent à se présenter aux élections. L'ancien Premier ministre Tammam Salam a annoncé jeudi qu'il ne souhaitait pas se présenter aux élections.
Nazih Njeim, membre du courant du Futur, a révélé que plusieurs députés du parti ne se présenteront pas aux élections si Hariri ne se présente pas.
Il a affirmé : «Quand la composante sunnite ne va pas bien, cela rejaillit sur le pays.»
Le Dr Walid Fakhreddin, expert en affaires publiques, a expliqué : «La décision de Hariri de ne pas se présenter aux élections semble être prise, sachant qu'il porte en partie la responsabilité de l'effondrement du pays et plus particulièrement du compromis qui a amené Michel Aoun à la présidence.»
Il a ajouté que d'autres forces politiques au pouvoir ont également été touchées en plein cœur.
«Le Courant patriotique libre est détruit au niveau de la base, et au niveau interne, il y aura des luttes entre rivaux du même parti sur le même siège. Le Parti socialiste progressiste renommera ses députés.»
Il a ajouté : «Nous pouvons également dire que si la popularité du Hezbollah et du mouvement Amal a été touchée dans certains districts, il n'est plus impossible de la briser dans d'autres districts.»
«Nous assisterons à une confrontation entre la classe dirigeante et l'opposition.»
«Les partis au pouvoir se battront entre eux, et l'opposition pourrait gagner plus qu'une liste dans quelques districts», a soutenu Fakhreddin.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com